Chapitre 11 : La Chambre des Secrets

1.2K 99 41
                                    

Lentement, la nuit passa. Adossé au dos d'un arbre, Harry laissait ses pensées vagabonder.

Il alternait ses regards entre le loup allongé à ses pieds, le ciel, qui s'éclaircissait peu à peu, et la forêt, qui semblait de moins en moins hostile à sa présence.

Lorsque la lune céda totalement le pas au soleil, Harry poussa un soupir de soulagement.

Bientôt, le loup reprit sa forme initiale, et redevint Remus Lupin.

Harry se demandait si cet épisode s'était passé dans l'ancienne chronologie, et si oui, ce qu'il en était advenu.

Malheureusement, ses questions resteraient sans réponse.

Le jeune homme, qui était maintenant recroquevillé à ses pieds, poussa un gémissement avant de s'asseoir lentement.

Lorsqu'il se retourna pour observer son environnement, il eut un mouvement de recul devant son professeur.

— Et bien, monsieur Lupin, le moins que l'on puisse dire, c'est que vous m'avez fait très peur, sourit indulgemment son professeur. Si vous le permettez, nous devrions rentrer au château.

— Oui, oui, bien sûr, bafouilla le jeune homme, tout en se remettant maladroitement sur ses pieds.

— Suivez-moi, édicta Harry en se levant à son tour.

Ils cheminèrent un instant en silence, zigzagant au milieu des troncs d'arbres et évitant les broussailles, jusqu'à ce qu'Harry reprenne la parole :

— Vous pouvez parler, monsieur Lupin, je ne vous mangerai pas.

Cependant, quelques secondes s'écoulèrent avant que l'étudiant ose se prononcer :

— Que s'est-il passé ?

— Vous avez réussi à sortir de la Cabane Hurlante, ne me demandez ni comment, ni pourquoi. Si je n'avais pas décidé de sortir prendre l'air, je ne sais pas ce qu'il serait arrivé.

Harry leva les yeux en l'air et observa le ciel qui pâlissait à vue d'œil.

— Monsieur Black doit être rendu à l'infirmerie, à l'heure qu'il est. Je me demande l'excuse qu'il a dû inventer pour échapper à madame Pomfresh. Sans doute rien de trop exceptionnel, elle est facilement bernable.

— Vous voulez dire... que Sirius est à l'infirmerie par ma faute ? demanda le jeune Lupin d'une voix blanche.

— Ce n'était pas de votre faute, monsieur Lupin, mais celle de Greyback, le rassura le professeur d'une voix ferme.

Il écarta une branche un peu trop basse pour pouvoir passer.

— Le professeur Dumbledore a dû prendre des mesures pour ce gendre d'accidents, ne vous inquiétez pas.

Ils continuèrent leur cheminement dans les sous-bois.

— Comment savez-vous tout cela de moi ? demanda l'élève, une pointe de curiosité dans la voix.

Harry pila net. Si mentir à des professeurs qui lui avaient menti dans le passé ne le dérangeait pas outre mesure, mentir à ses élèves lui comprimait la poitrine. Partagé entre deux solutions, il se décida pour une demi-vérité.

— Beaucoup d'histoires circulent dans la salle des professeurs. Il suffit de démêler les informations vraies des fausses.

Il soupira, s'en voulant déjà de ce qu'il suivrait.

— Monsieur Lupin... Vous ne pourrez pas toujours cacher votre identité. Voldemort – il s'arrêta un instant en voyant son élève tressaillir et regarder dans tous les sens – Voldemort, reprit-il, est bien plus informé que ce que la moyenne ne le pense ou ne le veut croire. Un jour, peut-être prochainement, il s'alliera les créatures magiques pour accéder au pouvoir. Je suis là pour l'en empêcher, mais sachez que, de tous les habitants de Poudlard, vous êtes sûrement le moins protégé.

Poudlard à l'appareilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant