Chapitre 15 : Les Maraudeurs

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Sitôt le portail aux sangliers ailés ouvert, Harry s'engouffra dans le parc de Poudlard.

Sans plus réfléchir, il le traversa au pas de course, ralentit à peine devant les portes d'entrée du château, puis continua vers ses appartements.

Le couloir était vide, mais Harry n'était pas dupe : quelqu'un avait essayé de s'introduire dans ses quartiers. Et il était fort probable que les Maraudeurs se soient décidés à passer à l'offensive.

Hominum Revelio.

Une douce chaleur remonta dans sa baguette et s'infiltra dans sa main, pour se propager ensuite dans tout son corps.

Avec un soupir las, il déplaça une tenture pour y découvrir les malfaiteurs.

— Je pensais avoir été clair. Jusqu'aux vacances de Pâques.

La tête basse, ils repartirent vers leur dortoir, marmonnant entre leurs dents.

Harry ferma soigneusement la porte d'entrée et déposa son sac sur la table basse du salon. Il s'assit sur le canapé et réfléchit.

Il commençait à avoir mal à la tête. Malgré tous ses efforts, rien ne lui était revenu. Il était clair, pour lui, qu'il n'avait pas touché à la bague. Mais qu'avait-il bien pu faire entre la fin du bal de Noël et le moment où il s'était rendu compte de sa présence chez les Gaunt ? Et si quelqu'un l'avait vu ? Et si l'alarme ne s'était pas déclenchée, que ce serait-il passé ? Qu'avait-il dû faire pour parvenir jusqu'à la bague ?

Il soupira, puis ouvrit précautionneusement le sac pour en sortir l'héritage de Voldemort, en prenant garde à ne pas y toucher à mains nues.

Il ressortit de la pièce. Le ciel commençait à perdre ses couleurs. "Heureusement que ce sont les vacances", bailla Harry en rencontrant une troupe d'élèves de Poufsouffle totalement débraillés.

Il entra dans les toilettes de Mimi Geignarde, puis, après avoir vérifié que toutes les cabines étaient vides, il se plaça devant l'évier au centre de la pièce et siffla :

— Ouvre-toi.

Il répéta le manège qu'il avait fait avec le diadème de Rowena Serdaigle. Puis, une fois la bague recouverte par plusieurs centimètres de roche, il ressortit des souterrains.

Pour se retrouver face au fantôme d'Elisabeth Warren.

— Hi ! Au secours ! cria-t-elle. Un garçon dans les toilettes des filles ! Au secours !

— Elizabeth, s'il-te-plaît, grimaça Harry.

— D'où connais-tu mon prénom ? s'enquit-elle, se calmant aussitôt.

— Depuis que tu es connu de tout le château, la flatta Harry.

— Vraiment ?

— Oui.

— Je devrai peut-être me présenter aux autres, dans ce cas, fit le fantôme en regardant autour d'elle avec envie.

— En fait, il faudrait plutôt que tu surveilles ces toilettes, réfléchit Harry. Et que si quelqu'un y entre, tu me préviennes aussitôt. C'est très important.

Les joues de Mimi Geignarde rosirent. Elle était visiblement très contente qu'une mission d'une telle envergure lui soit confiée.

— Tu peux faire ça pour moi ?

— Avec plaisir. De toute façon, à part Lily, ils sont tous méchants avec moi, renifla-t-elle.

— Harry Verlaim, professeur de Défense Contre les Forces du Mal, se présenta-t-il. Il se peut que je revienne dans peu de temps.

— Je vous trouverai si besoin, Mr Verlaim, promit le fantôme avant de s'engouffrer dans l'un des cabinets de toilette.

"Décidément, les fantômes et esprits frappeurs de ce château sont très utiles", se félicita Harry.

La soirée se passa sans encombre, au grand soulagement de Harry qui en avait vu de toutes les couleurs lors de la journée.

Il fut tiré de son sommeil par une explosion.

Repoussant son instinct qui lui disait que le château était attaqué, il attrapa son sac sans fond sur sa table de chevet et son peignoir sur une chaise.

Il sortit de ses appartements, se dirigeant vers la tour des Gryffondor, d'où il avait pu apercevoir une épaisse fumée de la fenêtre de sa chambre.

— Serpentard, murmura-t-il à la Grosse Dame, et celle-ci le laissa passer en basculant.

Tous les élèves étaient rassemblés dans la salle commune, aux côtés de Lily et de la professeure d'astronomie qui tentaient tant bien que mal de les réconforter et de les convaincre de se recoucher.

Il passa devant l'attroupement et monta dans le dortoir des garçons de septièmes années, d'où semblait provenir l'odeur de brûlé qui s'infiltrait un peu partout dans le château.

— ... Vous êtes d'une inconscience ! Pendant la nuit ! Jamais, jamais, je n'avais vu ça ! Vous êtes collés ! Tous !

McGonagall réprimandait sévèrement les quatre garçons, qui se tenaient en cercle et qui se donnaient des coups de pieds les uns aux autres.

La plupart des rideaux des lits à baldaquins pendaient misérablement, les vitres de la fenêtre étaient cassées et des chaudrons fondus servaient de tapis.

— Je me fiche de savoir qui a fait ça ! continua-t-elle alors qu'ils se dénonçaient mutuellement. Vous allez passer le reste de la nuit à réparer les dégâts, plus vite que ça !

Harry sourit, se rappelant du nombre de fois où elle avait fait une interruption dans la salle commune des Gryffondor, pour les réprimander tout en s'agitant dans sa robe de chambre écossaise.

— Ah, Mr Verlaim, le salua-t-elle quand elle remarqua sa présence. Je suis désolée, j'ai un bilan des élèves à faire avec Dumbledore, vous pouvez vous en occuper ?

— Avec joie, accepta-t-il. Je vous les renverrai ensuite.

— J'ai oublié, vous me ferez ça sans la magie, grogna-t-elle avant de quitter la pièce.

— Vous me ferez ça sans la magie ! l'imita James d'une fausse voix haute perchée une fois qu'elle eut tournée le dos. Quelle vieille chouette ! Ce n'est pas de ma faute, si les flacons étaient mal étiquetés.

— Mr Potter, à votre place, j'éviterai de me faire remarquer, le réprimanda Harry. Et j'expliquerai pourquoi cet incident a pu se produire, sachant que vous deviez prendre des cours de potion avec Rogue.

— Il ne s'y est jamais rendu, rapporta Pettigrow.

— Mr Pettigrow, si vous voulez prendre la place de votre ami à cet instant, je suis sûr qu'il vous en sera reconnaissant.

En tremblant de peur, l'adolescent se remit à empiler divers manuels scolaires qui jonchaient le sol.

Les yeux de James brillaient de haine, et Harry pouvait facilement dire qu'il bouillonnait intérieurement, à en voir ses poings crispés.

— Je-n'en-ai-pas-besoin, lâcha-t-il finalement, ses lèvres serrées.

Poudlard à l'appareilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant