Chapitre 2

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J'ouvre les yeux, il fait noir dans la chambre dénuée de fenêtres. Je me redresse toutes les filles du dortoir dorment encore. Je prends dans le coffre au pied de mon lit un legging noir et un t-shirt de sport gris, j'attrape mes baskets et des sous-vêtements puis je me dirige vers la salle de bains des filles. J'allume la lumière en entrant, le carrelage au sol est froid sous mes pieds nus et j'avance vers la dernière douche. Je me déshabille et laisse mes vêtements dans le panier prévus à cet effet devant la douche. Je rentre dans celle-ci, ferme le rideau et ouvre le robinet de la douche. Je grimace : l'eau est froide mais elle se réchauffe vite et je la laisse couler sur moi pendant quelques instants. Je sors de la douche dis minutes après, mes cheveux auburn dégoulinant sur mes épaules. J'enroule une serviette autour de moi et me regarde dans le grand miroir en face des douches. Je n'ai jamais vraiment aimé mon reflet : mon nez trop long, mon grand front... J'ai un physique banal, je ne suis pas moche mais je ne suis pas belle non plus. Une des choses qui me démarque de ces autres filles de l'institut c'est ma grande taille mince et mes longs cheveux ondulés. Je m'essuie rapidement et frictionne mes cheveux avec un autre essui un peu plus petit. J'enfile mes habits et attache mes cheveux encre humide en une queue haute.

De retour dans la chambre, je range mon pyjama sur mon lit refait, prend un gilet gris trop large pour moi et part en courant vers l'extérieur. Courir tous les matins, c'est ma routine depuis ma première année dans cette école. Tous les jours, qu'il pleuve, vente, neige, peu importe, je vais courir ? Ça m'aide à trier mes pensées et décompresser de la journée de la veille. Ensuite je me sens mieux et plus calme pour la journée à venir.

Le parc de l'école est vide, je suis la seule réveillée aussi tôt et ça me plaît : je ne serais dérangé par personne. Je repasse dans ma tête le discours du directeur hier et la conversation avec James et ça me frustre. Comment pourrais-je espérer gagner sans aucune capacité face à des adversaires capables de me faire partir en fumée ou de m'électrocuter ! Mon rythme de course s'accélère sans que je ne m'en aperçoive et j'entends derrière moi quelqu'un me demandant de ralentir. Je me retourne pensant voir Harley mais pour mon plus grand désespoir c'est James que je découvre en train de courir, lui aussi en habit de sports, derrière moi. Je ne ralentis et accélère encore la cadence espérant le semer dans ma course mais il attrape mon bras et me force à ralentir puis m'arrêter.

-Qu'est-ce que tu me veux !

Il a un mouvement de recul, les bras en l'air.

-Juste courir avec toi ! Ça fait un moment que je te vois courir seule tous les matins, je voulais te proposer de la compagnie...

-Et qui te dis que j'ai envie de ta compagnie ?

Il me sourit sur un ton arrogant.

-Enfin, Inapte... Qui refuserait ma compagnie ?

-Moi ! Et je m'appelle Adelyne Baker alors arrête de m'appeler comme ça !

Je reprends ma course le laissant derrière moi mais il ne se laisse pas décourager pour autant et me rattrape.

-Okai, Baker. Pourquoi refuses-tu ma compagnie ?

Je souffle, m'arrête et me plante face à lui.

-La question est plutôt pourquoi veux-tu de ma compagnie et pourquoi j'accepterai la tienne, Connor ?

Il hausse les épaules en souriant. Ce sourire, si je pouvais lui arracher je le lui ferais avaler ! Toujours avec son petit air suffisant et supérieur.

Je reprends ma course en direction des bâtiments et entre dans l'aile des gris où il ne peut pas me suivre. Je me dirige droit vers le dortoir. Une fois là-bas, je m'arrête, toutes les filles sont debout, certaines plus réveillées que d'autres, et je prends mon uniforme dans mon coffre avant d'aller dans la salle de bains me rafraichir et me changer.

Sept heures et demie, je vais dans le grand réfectoire pour déjeuner, je croise en chemin Harley qui n'a pas l'air de m'en vouloir pour hier et qui me sourit.

-Bien dormi ?

Pour toute réponse je hoche la tête et souris à mon tour. Ce qui est bien avec lui, c'est qu'après quatre ans d'amitié, on est toujours meilleurs amis et on n'a pas besoin de se parler pour se comprendre : un simple regard suffit. En marchant vers le réfectoire je repense à notre rencontre...

Ça faisant un an que j'étais dans l'école, j'avais sauté une année, j'aurais dû être en deuxième mais je me retrouvais en troisième et j'étais le sujet de moqueries et de rumeurs. Cette année-là, nous n'étions pas assez chez les gris en troisième et ils ont jumelés notre classe avec les quatrièmes qui n'étaient pas beaucoup non plus. (Le jumelage de deux classes arrive souvent chez les gris) Harley était en quatrième et nous avons dû faire un travailler en duo tous les deux. Il n'était pas partant au début mais plus le travail avançait, plus nous sommes devenus amis. Il m'a aidé à passer au-dessus de tout ce que l'on racontait sur moi et ne réagissant plus aux insultes et moqueries, les autres élèves ont abandonnés. L'année suivant je sautais encore une classe et me retrouvai dans la sienne. Depuis ce fameux travail, on ne se quitte plus... Et voilà aussi comment en cinq ans d'études dans cette école je me retrouve en septième et que je suis la plus jeune leadeur. Avant j'étais moquée, même chez les gris, maintenant ma couleur me respecte.

Harley me tire de mes pensées et nous nous asseyons à notre table après être allés chercher notre petit-déjeuner. Nous mangeons en discutant des cours, des entrainements et une grise de notre année, Amélia, qui traine avec nous de temps en temps vient s'asseoir à côté de nous. Elle s'assied et me regarde en silence. Après cinq minutes je m'arrête et la regarde à mon tour.

-Pourquoi tu me regardes comme ça ?

-Tu vas te présenter à la compétition ? Tu es la seule qui puisse nous représentés dignement et qui peut gager contre les autres couleurs.

Je la regarde sans savoir quoi dire, Harley me fixe, je sais qu'il veut que je me présente et qu'il pense comme Amélia mais je n'en serais pas capable. Je serais déjà plus jeune que tous les candidats et en plus je ne pense pas que je serais capable de battre les autres...

-Euh... Je ne sais pas... Je ne crois pas !

-Mais pourquoi ? Tu es la meilleure chez les gris, c'est pour ça que tu es notre leadeur !

-Je suis peut-être la plus forte ici, mais contre les autres je n'ai aucune chance...

Elle s'apprête à contre argumenter mais je ne lui laisse pas cette chance.

-En plus je n'ai pas l'âge.

-Mais ce n'est pas une question d'âge, c'est une question d'année, d'expérience, de force... Tu es la mieux désignée pour nous représenter. N'importe lequel d'entre-nous se ferait atomiser mais toi tu peux les battre ! J'en suis sûr Lyne !

Lyne, il n'y a que Harley qui m'appelle comme ça parce qu'il sait que je déteste mon prénom entier, les autres m'appelle par mon nom, inapte ou certain leadeur. Mais Lyne il n'y a que Harley.

-Okai, je vais y réfléchir !

Harley me fait ses yeux doux, Amélia le regarde et s'esclaffe :

-Ça marche vraiment ton truc là ? Parce que tu as l'air vraiment ridicule !

Je le regarde et rigole aussi :

-Harley arrête c'est bon ! Je me présenterai ! Mais tu arrêtes de faire cette tête-là et je veux ton dessert toute cette semaine, non négociable.

Il sourit et hoche la tête. Amélia se lève visiblement heureuse et part retrouver ses amies.

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Voilà le deuxième chapitre, la suite arrive bientôt !

Je vais essayer d'avoir un rythme dans mes postes, mais au début ce sera un peu au "feeling" on va dire !

De nouveau, n'hésitez pas à commenter.

Je vous retrouve bientôt pour la suite ! (☞゚ヮ゚)☞

Napolitano Lucie

La compétitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant