Épisode 23

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Puis je m'assis à ses côtés, je m'assis et j'essuyais ses larmes, j'essuyais ses larmes et je baisais ses cheveux, je baisais ses cheveux et caressais cet être qui me tourmentait de tous les maux, mais qui m'était d'un bien fou. Je caressais cet être, l'enveloppant amoureusement dans mes bras, tous en me souciant des tumultes que cela engendrerait dans un lendemain très proche.

Puis, quand elle retrouva son calme, radieuse et ravissante, vraiment ravissante ; quand elle ne parut plus confuse le moins du monde ; elle m'écoutait de l'air d'une personne qui a l'âme bien apaisée et l'esprit rassuré. Je repris donc les flatteries :
Au finish, je crois qu'il y'a plus urgent qu'à cambrioler ton cœur...

Elle me fit de gros yeux étonnés. Alors, je chuchotais à son oreille :
On va se faire une banque et déballer plus de 50.000.000 de Franc CFA.

Tu te prends pour "Dylan Rhodes" maintenant ? Ou sont donc tes quatre cavaliers insaisissables, monsieur le braqueur de banque ? Répliquait-elle d'une mine enjouée, juste sous mon oreille.

Et d'une voix ondulante je frimais:
Non, je n'ai jamais dit ça...

Puis, tel un serein maitre d'orchestre dont la voix chevrotante languit sous le poids des lourdes démonstrations, je frimais :
Nous serons Bonnie and Clyde, courant de ville en ville, de braquage en braquage, bafouant aveuglément la loi et bravant tous ceux qui se mettront au travers de notre route. Ce sera "Toi et Moi contre le monde entier"

Elle me dévisagea un instant, comme pour déceler une nuance de sérénité dans mes propos. Et comme je m'efforçais de comprimer un sourire, elle s'esclaffa en des pouffes de rire. Puis elle ajoutait:
Tes folies m'amusent quelques fois... T'es un chou tu sais, tu as quand même réussis à me dérober un sourire.

Ensuite, lorsque nous ne songions plus à tous ces bobos, glissant ma main dans ma poche, je grommelais :
Oh, j'ai failli oublier, tu as fait tomber cette clé USB. Je l'ai trouvé l'autre jour alors que je cherchais mon portemonnaie qui s'était glissée sous le vieux divan.

Elle prit la clé USB, la regarda un long instant et dit:
Non, cette clé USB n'est pas à moi.

•Ah, quelqu'un d'autre l'a sûrement fait tomber là-bas alors. Je la rendrai, t'en fait pas.

•Alors mon Clyde, puisqu'on va courir le pays, des flingues à la main et tirer sur tout ce qui bouge, prouve moi que tu cours vite. Rattrape-moi !

Et c'était partit pour une course heureuse, une course folle et affolée.

Nous nous courions l'un après l'autre, dans l'âme du printemps, sans fatigue et sans relâche. Le sable se mouvait à nos pieds et elle foulait la plage avec ses rondeurs aguichantes, d'une grâce radieuse.

Puis quand elle s'essoufflait de ce que je la courais après sans raison, tout bête et tout con, comme un gamin derrière son ballon ; elle venait paisiblement se relaxer en ma poitrine ; et elle riait d'un fou rire, de toutes ses dents, quand je la chuchotais à l'oreille mes histoires à la con :
«Quand j'étais gosse, je flashais sur une copine de classe. Un jour, alors que nous faisions cours de Math, je la chuchottais :

•Hey, t'as pas un doliprane?

•Non, pourquoi ?

•Parce que t'as beauté me donne des maux de tête.

•Ah, ok. Et toi, tu n’aurais pas un smecta?

•Non, et pourquoi ?

•Parce que tu me fais chier...»

Elle en riait à gorge déployée. Et même si les soucis étaient là, la peur d'un lendemain troublant, nous vivions le bonheur du présent, nous frôlions du doigt l'extase à l'état brute, nous vivions au jour la journée; et demain, advienne que pourra.

Symptômes amoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant