Épisode 35

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Et la phrase « je vais mourir » résonnait comme un écho dans l’air. Cette révélation me prit au dépourvu. Comme tout ce qui venait d’elle d’ailleurs. Cela faisait germer, en mon fort intérieur, une brusque tension des nerfs. Je crus en effet qu’elle se jouait de moi. Je commençais à m’échauffer l’esprit :
Qu’est-ce que tu me chantes là ?
.Ce n’est point chanson, c’est la vérité !
.Ça veut dire quoi « je vais mourir », bon sang ?
.Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans « je vais mourir » ? Mon cœur va arrêter de battre, te dis-je !

Décidément Sohna Khoudia avait bien la manie de se foutre de ma gueule. D’abord elle me sort qu’elle est mariée. L’instant d’après elle me dit que non. Elle me dit qu’elle est promise à une putain de type intouchable, qui est un pote à son daron. Et pourtant, ce vieil acolyte de son père fait à sa famille  un chantage de plus de cinquante millions de franc CFA.  Et à peine j’apprends que son foutu de futur époux est le type qui m’a pourri deux années de mon existence, je découvre que son daron n’est rien d’autre que son complice. Et là elle vient m’achever par un « je vais mourir » à la con.

Alors, d’une voix monocorde et désabusée je grommelais :
Vas-y, crève si tu veux ! Y’en a plus rien à cirer.
.Ecoute-moi stp…
.Non, toi écoute-moi ! J’en ai assez de gober toutes tes salades à la conne ? Comment j’ai pu être si imbécile à ce point ?
Alors je me dédaignais dans un profond dédain. Et jamais mon estime de moi-même n’en avais pris un si sacré coup. Puis, sans la laisser le temps d’en placer une, je mis mes chaussures et me tirais, le cœur en rogne.
Je restais deux semaines entières sans avoir de ses nouvelles. Mais deux semaines sans amour, croyez-moi, c’est terriblement long, long. Puisque je vous le dis. Ce sont deux semaines qui semblent durer deux éternités successives.

Symptômes amoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant