B.O.M.I. - Boyfriend Of My Imagination

¤ Chapitre 27 ¤

Léa

Je dois avouer que j'adore avoir un petit-ami. Enfin, j'aime surtout que ledit petit-ami soit Matthieu. Se réveiller tous les matins dans ses bras, chez lui ou chez moi, est formidable. Oui, mais voilà. Être coincée dans les bras musclés de mon merveilleux petit-ami, laisse entendre qu'il y fait très chaud. Nous sommes maintenant en juillet, et la canicule fait rage. La fin d'année s'est passée parfaitement bien. Nous avons passé notre temps à réviser le baccalauréat de français tandis que mon frère et Mathis révisaient le leur. Nous venons de passer notre oral, et il s'est bien passé pour ma part. Nous aurons bientôt les résultats, mais nous avons déjà eu les réponses de l'enseignement supérieur pour mon frère et Mathis. Je suis ravie puisque Daniel a été accepté dans l'école de son choix. Mais je suis tout de même un petit triste qu'il doive partir si loin de la maison. Il va me manquer, et grandement. Il est comme mon âme-sœur, et je doute de pouvoir vivre sans lui. Heureusement que j'ai Matthieu. Mathis n'a malheureusement pas eu ses vœux du premier coup. Il a été mis sur liste d'attente pour tous ses choix, il aura sûrement sa réponse dans quelques semaines. Depuis que nous savons tous que Daniel va partir à Troyes, qui est à trois heures de route de notre maison, Eva est déprimée. Je dois réellement m'intéresser à cette histoire. Matthieu m'a expliqué que cela ne servait à rien de m'en mêler, puisque j'allais sûrement tout empirer. Il n'a pas tort, mais je refuse de voir ma meilleure amie et mon grand frère souffrir. Comment être sûre que la situation ne va pas leur faire de mal ?

Mais d'un autre côté, comment puis-je être sûre que je ne vais pas aggraver la situation ? Je ne sais pas, et c'est bien ça le problème. Mais ça ne m'empêche pas d'y réfléchir.

Il fait réellement chaud dans cette chambre. Je me dégage des bras de celui qui fait battre mon cœur, non sans difficulté. Je fais le moins de bruit possible en m'extirpant de la chambre à coucher. Mes parents sont déjà partis au travail et mon frère est sorti avec des copains qui iront étudier dans la même ville que lui. Heureusement, il connaît une amie qui habitera dans la même résidence universitaire que lui. Il a eu de la chance.

Je danse en arrivant dans la salle de bain. Je me glisse dans la douche et profite de l'eau chaude qui glisse sur ma peau. Ce cocon de chaleur me réconforte, il me met à l'aise. Je suis forcée de sortir, pour pouvoir m'habiller. J'ai choisi un jean bleu mom ainsi qu'un débardeur blanc rentré à l'intérieur du bas. Je rajoute un pull à capuche noir de Matthieu, trop grand pour moi. Je nage dedans et j'adore cette sensation, vraiment. J'applique les différents soins que j'ai l'habitude de faire le matin puis je me brosse les dents.

Je descends les escaliers en chantonnant. Mais je m'arrête net lorsque je croise le regard pétillant et amusé d'Eva, ma meilleure amie. Je ne chante pas si mal que ça pourtant.

Ou peut-être que si ?

— Ne te moque pas, je vais devenir chanteuse dans très peu de temps !, je la gronde.

— Oh, mais j'en suis plus que sûre, elle pouffe.

Je reprends mon sérieux. Je ne me rappelle pas l'avoir invité à la maison aujourd'hui.

— Je suis désolée, mais j'ai oublié que l'on devait se voir aujourd'hui. Oh non, je suis la pire de toutes les meilleures amies. Avec toute l'histoire de Matthieu, je n'ai pensé qu'à moi, et uniquement à moi. Je suis terriblement désolée, je m'excuse, sincère.

Elle éclate de rire et me prend dans ses bras un instant avant de me relâcher.

— Ne t'inquiète pas Léa ce n'est pas toi que je viens voir. Tu as été très occupé ces derniers temps, mais tu étais toujours là pour moi lorsque j'en avais besoin, ne t'en fais pas. Nous n'avons pas besoin de parler des problèmes de l'autre à chaque seconde de notre vie pour savoir que nous pouvons compter l'une sur l'autre.

— Tu me rassures alors. Si tu n'es pas venue me voir, pourquoi es-tu venue ? Tu voulais peut-être voir Matthieu. Il est à l'étage, attends, je vais le réveiller, il dort encore.

Je commence à me diriger vers l'étage, mais Eva me retient. Elle ouvre la bouche, mais des bruits venant de la cuisine nous alertent.

Eva aurait-elle amené une personne ici ? Maeva peut-être ?

Nous tournons la tête vers la porte de la cuisine au moment même où un garçon en sort. J'écarquille les yeux lorsque je me rends compte qu'il s'agit de Daniel qui porte un plateau rempli de provisions à bout de bras.

— Eva, tu veux quoi comme boisson ? Parce que j'ai pris du jus de pomme, mais je ne savais pas pour toi alors je n'ai rien pris.

Il lève la tête avec un sourire aguicheur affiché sur son charmant visage. Il me remarque et le perd tout de suite. Je peux le comprendre, je dois faire très peur à cet instant.

Est-ce qu'ils se voient sans m'en parler ? Depuis combien de temps est-ce que ça dure cette histoire ?

— J'aimerais bien une explication, je demande curieuse de voir s'ils vont opter pour la vérité ou le mensonge.

Mais mon frère est honnête donc il choisit la proposition numéro une. Il pose le plateau sur la table de la salle à manger et se retourne vers en soufflant.

— Comme tu le sais, j'ai rompu avec Camille. Je vous ai menti sur la raison pour laquelle notre relation s'est terminée. Je ne l'ai pas largué parce que l'amour avait disparu. Il n'y avait sûrement jamais eu d'amour entre nous. C'est un fait. Le problème, c'est qu'en étant avec elle, je devais refuser de me lier d'amitié avec n'importe quelle fille présente sur cette planète. Je n'en pouvais plus. Je lui en ai parlé plusieurs fois, mais elle ne voulait pas calmer sa jalousie maladive. J'ai pété un câble quand elle s'est, une nouvelle fois, énervée contre Eva et moi parce que nous sommes allés manger une pizza ensemble. Je ne comprenais pas pour elle était tant énervée, donc elle s'est encore plus mise en colère. J'en avais plus que marre. J'ai mis un terme à notre relation. Je ne comprends toujours pas sa réaction. Eva, c'est ta meilleure amie depuis l'enfance, elle est comme ma deuxième sœur. (je repère du coin de l'œil la grimace qu'arbore Eva, signe de son mécontentement.) Bref, ça n'a aucun sens. Je vais prendre la bouteille, je reviens.

Il nous fait un clin d'œil et sort de la pièce.

Eva a la tête de quelqu'un qui vient de se faire marcher dessus, littéralement. Je sais ce que ça veut dire, elle agit comme une personne qui a le cœur brisé. Je connais ma meilleure amie, elle ne voudra pas parler d'un sujet qui fâche. Donc je ne dis rien, je me contente de changer de sujet, parce que c'est aussi ça être une bonne amie : ne pas insister quand l'autre ne veut pas parler de quelque chose en particulier. Il n'y a pas besoin de dire un mot pour se comprendre, il faut juste être là pour se soutenir.

Lorsque mon frère revient au le salon tout sourire, sans se douter un seul instant qu'il vient de créer un froid entre lui et Eva, je remonte dans ma chambre pour rejoindre Matthieu et le réveiller. Je le croise dans le couloir, sortant de la salle de bain, et sûrement de la douche. Matthieu vient de sortir de la douche quand j'arrive dans le couloir. Il est vêtu d'un jean noir ainsi que d'un T-shirt blanc, basique, mais sublime. Je me réfugie dans ses bras puissants. Ses cheveux, bruns foncés, paraissent presque noir corbeaux puisqu'ils sont encore mouillés de sa toilette.

Nous décidons de regarder un film d'amour, pour me faire plaisir, même si je sais que Matthieu en regarde lui aussi de son propre chef. Il aime les comédies romantiques, je le sais. Il ne m'a jamais dit qu'il ne supportait pas que l'on en regarde, après tout. Je m'installe confortablement et profite du film avec mon petit copain.

J'espère que tout se passe parfaitement bien en bas aussi. Mais je n'entends rien, ce qui est bon signe, ils ne sont pas en train de se disputer. Pas encore, en tout cas.