¤ Chapitre 12 ¤

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Léa

Je sens le sommeil me quitter peu à peu. L'épais nuage qui couvre ma conscience se dissipe lentement, me permettant de me situer dans l'espace. Je me remémore la soirée de la veille, la façon dont Matthieu m'a donné une étreinte réconfortante tandis que le sommeil me gagnait. Nous avons passé la nuit dans cette position et j'aime ça. Se réveiller dans ses bras pourrait bien devenir une délicate et appréciable habitude...

Attendez, stop ! Comment ça « une habitude » Léa ?

Il faut que je me calme et que je sorte de ce lit. Maintenant.

Je tente de me lever, mais j'échoue lamentablement lorsque la prise de Matthieu, sur ma taille, se resserre. Ce n'est que quelques minutes plus tard, grâce aux doux hurlements de Daniel que j'arrive à m'asseoir sur le lit.

Merci, frérot.

Cependant, à peine ai-je fini de me mettre en position assise que déjà, le bras de Matthieu me repositionne tout près de lui.

— Attends que je sois réveillé avant de tenter de t'enfuir, Léa, il souffle au creux de mon oreille

Son souffle se répercute sur ma peau, me procurant mille frissons, comme toujours. Comme je m'ennuie et que le réveil n'a pas encore sonné, je décide de jouer avec ses doigts, ce qui semble lui plaire puisque je le sens sourire contre la peau de mon cou.

— Je te préviens que si dans cinq minutes, tu n'es pas prêt à te lever, je te croque les doigts, je le menace.

Vous sentez que je vais regretter mes paroles ?

Je l'entends bougonner, le visage toujours caché dans le creux de mon cou.

— Tu as le don pour ruiner les moments intimes... Et en plus tu es cannibale, princesse, il me taquine tandis que je rougis suite à ses derniers mots, faisant totalement abstraction du début de sa phrase.

Mes rougeurs ne vont pas en s'améliorant lorsque je sens ses lèvres frôler ma peau...

Mais ce n'est rien comparé au sentiment qui s'empare de moi et du cri de surprise que je pousse lorsqu'il me mordille le cou.

Je me retourne sur-le-champ pour apercevoir le sourire satisfait qui orne son si beau visage. Celui-ci disparaît bien vite lorsque je me penche en avant et lui mordille le lobe de l'oreille à mon tour.

Je vois à son expression faciale qu'il est sur le point de répondre à mon attaque, mais l'irruption soudaine de mon frère dans ma chambre l'en empêche. Il ne frappe pas, évidemment. Mes parents et moi frappons toujours avant d'entrée dans une pièce, notamment les chambres, les toilettes ou les salles de bain. Mais Daniel ne suit absolument pas cette règle, entrant partout comme si l'endroit lui appartenait. Lorsque nous étions plus jeunes, ce non-respect de mon intimité causait énormément de discordes.

— Vous deux vous allez être en retard à l'école, Matthieu, je prends Eva dans ma voiture, mais si Léa veut bien, tu peux la prendre sur ta moto. J'ai demandé aux parents avant qu'ils ne partent au travail, et ils sont d'accord, il nous prévient.

— Oui bien sûr, répond mon cannibale.

Mon frère sort de la chambre et claque la porte derrière lui. Une autre habitude des plus agréable.

— Aller vient, ma petite cannibale, il plaisante en sortant du lit.

Je souris en appréciant la vue du dos musclé de Matthieu.

Bordel. Mais comment est-ce qu'il peut être aussi musclé ?

— Je prends la salle de bain de mon frère, tu peux prendre la mienne, je l'avertis.

B.O.M.I. - Boyfriend Of My ImaginationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant