¤ Chapitre 8 ¤

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Matthieu

Elle me regarde, effrayée, comme un lapin pris entre les phares d'une voiture. Pourquoi elle me regarde comme ça, alors qu'elle est sur le point de perdre sa virginité avec cet abruti ?

Je m'apprête à détourner le regard, mais elle tombe. Elle n'a bu qu'un verre de toute la soirée et elle est en baskets, elle n'a donc aucune raison de s'effondrer au sol de cette manière. David, je crois, la relève en soufflant...

Ok, c'est louche, je les suis.

Il semble la traîner à bout de bras. Mais, à force de l'observer, je sais que Léa ne pèse que soixante-dix kilos tout mouillés, et lui semble avoir une bonne musculature. Il n'a donc aucune raison de ne pas réussir à la porter puisqu'elle-même devrait se mettre debout sur ses pieds. À moins qu'elle ne soit pas pleinement consciente, ce qui l'alourdirait.

Mes sourcils se froncent lorsque je comprends la gravité de la situation, je ne dois pas le laisser faire, j'ai déjà commis l'erreur de ne pas agir face à un danger. Je ne compte pas retenter l'expérience. Je fonce dans la foule. Je croise des personnes qui tentent de me parler. Mais je les repousse. Je n'ai pas le temps. L'un d'eux me bloque le passage et ne semble pas enclin à se déplacer pour me laisser passer. Je prends du retard, mais je peux encore les aperçois atteindre le haut des marches tandis que l'idiot en face de moi ne veut toujours pas partir. David regarde vers la foule. Je ne peux pas le laisser s'en tirer. J'oblige l'abruti à me libérer le passage, par la force. Je n'ai pas de remords. Léa est plus importante, fin de la discussion. Je ne vois pas de quel côté ils sont partis. Il a été rapide. Malheureusement. Le temps file à la vitesse de l'éclair. Et plus il passe, plus la situation risque de s'aggraver.

Je fonce vers les escaliers. Je grimpe les marches à toute vitesse. Je passe devant une dizaine de portes lorsque j'arrive enfin à l'étage, les ouvrants à la volée sans me soucier de qui est à l'intérieur où de ce qu'il s'y passe. Ma seule préoccupation est de retrouver Léa.

Je crains qu'il ne tente de la toucher sans son consentement. Mes doutes se confirment lorsque j'entends des pleurs, et des cris provenant d'une des chambres sur ma route.

Je rentre dans cette pièce, sans même prendre le temps de toquer et ce que je vois m'horrifie. Léa en train de pleurer et se débattre, vainement, pendant que ce connard de David essaie tant bien que mal d'ouvrir sa robe, blanche comme la neige.

Je vois rouge. Je fonce sur lui sans réfléchir, et le propulse sans ménagement à l'autre bout de la pièce. Je m'approche ensuite de Léa pour la prendre dans mes bras et la faire sortir d'ici au plus vite, mais l'autre abruti ne semble pas être du même avis, et ose me retenir en ricanant.

— Eh, mec, laisse-moi la baiser en premier, après je te la passe si tu veux, il se vante, ayant l'air fier de son erreur.

— Tu peux répéter ? Tu la touches, t'es mort, c'est clair ?

— Je fais ce que je veux, c'est juste une chienne en chaleur, elle n'a que ce qu'elle mérite.

Cet homme vient officiellement de signer son arrêt de mort, là, devant moi.

Je pose délicatement Léa sur le lit, et lui fais un grand sourire, puis je le prends par le col et je lui colle mon poing dans son nez, avec toute la force qui m'est donnée. Il ne se défend pas, mais cela ne m'étonne pas le moins du monde étant donné les effluves d'alcool et de drogues qui émanent de lui.

Et dire que son père travaille à l'agence de prévention contre les substances illicites de la ville, quelle ironie.

Puisqu'il est légèrement sonné, je le traîne, avec une facilité déconcertante, en dehors de la chambre. Je ferme la porte à clef et rejoins ensuite Léa sur le lit.

B.O.M.I. - Boyfriend Of My ImaginationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant