B.O.M.I. - Boyfriend Of My Imagination

¤ Chapitre 5 ¤

Léa

— « Qui comptent pour toi » ?

Je parviens à prononcer cette question dans un souffle tellement je suis sous le choc... Il vient de dire qu'il m'apprécie ou j'ai rêvé ?

On ne se connaît que depuis quelques heures pourtant...

— Mes amis., il corrige sèchement.

Il est rouge là, non ?

La professeure met fin à notre discussion en entamant son cours plus que passionnant, notez l'ironie, sur la grammaire allemande.

Je ne savais même pas que nous étions amis, mais c'est une bonne nouvelle. Enfin, si on veut.

Je retourne à ma place sous le regard interrogateur d'Eva. La connaissant, elle va m'interroger jusqu'à ce que je crache le morceau, ou plutôt jusqu'à ce que je dise ce qu'elle a envie d'entendre, alors autant ne pas tourner autour du pot.

— Alors, oui, je viens de m'énerver sans but légitime donc épargne moi les questions inutiles et vas droit au but, s'il te plaît.

— Très bien, alors explique moi Léa, que se passe-t-il bon sang !?

— Figure-toi que Bambi marche sur mes plates-bandes, je mime des guillemets au surnom, parce que je ne sais toujours pas qui est cette fille.

Et je n'ai vraiment pas envie de faire connaissance, pour le coup.

— Et depuis quand tu veux sortir avec Matthieu ?

Je réfléchis. Non, je ne veux pas sortir avec lui, mais je mens à Eva pour la taquiner un peu plus longtemps.

— À vrai dire, depuis quelques minutes...

— Ne joue pas avec lui Léa, les autres l'aiment bien.

— Je sais, je ne veux pas sortir avec lui, je veux simplement qu'il ne sorte avec personne.

— Il ne t'appartient pas, tu le sais ça au moins ?

— Je sais, mais s'il sort avec une pimbêche, on va devoir supporter une autre Camille. Sérieusement, je fais ça purement et simplement pour le groupe. Essayons de tenir un taux de toxicité neutre, mis à part Camille, bien entendu.

— Ok, c'est bon, je te crois...

— Tu as intérêt.

— Ce n'est pas du tout parce qu'il te plaît donc ?

— Il ne me plaît pas ! Nan, mais t'es malade. Regarde ses cheveux bruns banals, sa voix au timbre grave et son visage parfait... Qui pourrait donc être attiré par ce genre de personne ?

— Hum, laisse-moi réfléchir... Toi par exemple, parce qu'il te plaît, je le vois bien et je te connais assez pour savoir que quand tu ne veux pas avouer quelque chose, c'est bien parce qu'il n'y a pas « rien » justement. Il faudrait vraiment que tu cesses de te mentir à toi-même...

— Je. Ne. L'aime. Pas ! Est-ce que tu m'as comprise cette fois ou est-ce qu'il faut que je te le répète une troisième fois, juste pour être sûre ?, je commence à m'énerver en haussant le ton et la voix sans le vouloir.

Super, toute la classe nous regardent maintenant...

— Mademoiselle Smith, Mademoiselle Lonel, voulez-vous bien cesser vos enfantillages et vos bavardages et vous concentrez sur mon cours !, raisonne la voix de la professeure, nous coupant dans notre discussion.

— Oui, Madame, nous répondons à l'unisson.

Mais nous n'arrêtons pas de bavarder pour autant.