¤ Chapitre 16 ¤

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Léa

— Eh vous deux là-bas, vous arrêtez immédiatement !

L'altercation de David et Matthieu est interrompue par un homme assez petit et qui semble être le propriétaire du café. Tout comme son établissement, l'homme paraît chaleureux, ouvert au monde.

Même si, dans l'instant, il paraît assez remonté.

Les deux garçons se séparent et David se tourne vers moi, attendant mon soutien, mais contre toutes ses attentes, la seule réponse qu'il obtient est mon plus beau regard noir, ce qu'il n'a pas l'air d'apprécier, mais ce n'est pas comme si j'en avais grand-chose à faire de ce qu'il pense.

— Pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça Léa ?, me demande David comme s'il ne rendait pas compte de ses agissements.

Il ressemble à un enfant qui feint l'innocence, alors qu'il est parfaitement conscient de ses actes.

— Parce que j'en ai plus qu'assez de ton comportement à la con !, je m'exclame, extrêmement agacée.

Il me regarde avec des yeux de merlan frit et tend la main vers moi. Je la repousse d'un geste brusque.

— Mais qu'est-ce que tu veux dire par là ?

C'est la meilleure celle-là !

— Je veux dire qu'il s'est clairement passé quelque chose à la soirée d'Halloween, et j'ai bien compris que c'était toi le responsable, son visage devint livide alors que je reprends. Je ne sais pas encore avec précision ce que tu as fait, mais ne t'en fais pas, je ne lâcherais pas l'affaire tant que je ne serais pas au courant de toute l'histoire, je cingle.

Je passe sous silence toutes ses actions qui m'ont mis en rogne ces deux dernières semaines, parce que la réelle raison de mon mécontentement reste le doute présent et pesant dans mon esprit qui n'a cessé de me grignoter de l'intérieur dès lors qu'il s'y est installé.

David doit sentir ma détermination, puisque, sans prononcer un mot de plus, il quitte le café. Il me lance un dernier regard, dans lequel je décèle une pointe de tristesse. Ses yeux sont encore plus éteints que tout à l'heure sur le canapé.

De mon côté, je ne réfléchis plus, cherche des yeux Matthieu et remarque avec étonnement que ce dernier a disparu.

— Il est sorti juste après avoir relâché David, il est dehors, vas-y !, m'indique Eva en me désignant la porte arrière.

Avec toute cette agitation, je ne l'avais même pas vu partir.

— D'accord, merci Eva.

Je me retourne pour sortir à mon tour, mais elle m'interpelle une nouvelle fois, une profonde tristesse dans le regard.

— Et Léa, fait lui confiance, elle ajoute, la voix enrouée.

Je fronce les sourcils, mais hoche la tête et me dirige vers l'extérieur.

Lorsque j'arrive dehors, j'aperçois Matthieu assis sur le muret près de l'entrée du café, perdu dans ses pensées. Il me remarque à peine lorsque je me hisse à ses côtés. Son visage est tourné vers le sol, à croire que ses chaussures l'intéressent plus que moi. Je ne cherche pas à entamer la conversation et reste silencieuse en observant le mouvement de balancier de ses baskets.

Après des minutes de silence interminables, il tourne la tête vers moi. Il plante son regard dans le mien et je crois y déceler la même tristesse que j'ai aperçue plus tôt dans celui d'Eva, avant qu'il ne détourne ses pupilles bleus une nouvelle fois.

B.O.M.I. - Boyfriend Of My ImaginationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant