Ceci n'est pas une fiction à l'eau de rose.
C'est juste une histoire.
Leurs histoires.
Parce que la vie n'est pas un conte de fées...
***
Il y a une fête en bas, j'entends la musique, elle n'est pas très forte alors je peux même percevoir quelques bruits de conversation. Ça arrive souvent, les occasions ne manquent pas, parfois ils font même la fête parce qu'ils aiment ça. De la fenêtre de ma chambre, je ne peux pas voir grand-chose, seulement la lumière que projettent les ampoules à travers les grandes baies vitrées.
Généralement les enfants ne sont pas autorisés à y assister, mais j'en ai déjà vu. Avant que les invités ne rentrent dans le château et juste après avoir quitté leur somptueuse voiture, les invités font quelques mètres. Si je suis discret, je peux les observer, les détailler. Ce n'est pas quelque chose qu'on m'a interdit, en fait tant qu'on ne me voit pas, tout va bien.
Je ne comprends pas pourquoi d'autres gosses ont des privilèges que je n'ai pas. Je ne pense pas valoir moins qu'eux. Mais je ne pense pas que ce soit ça le problème. J'ai bien compris depuis le temps que ma famille a honte de moi, ma présence les embarrasse. Je n'ai jamais vu ma mère et ne sais pas qui est mon père. J'ai peut-être vu une fois ou deux mon grand-père et aie déjà aperçu mon oncle. Je ne leur ressemble pas alors je me demande si on est vraiment de la même famille. La plupart de mes interactions sont avec les employés du château. Je ne peux pas dire qu'ils soient très bavards... Loin de là.
Ils ont peur de moi, ou plutôt des conséquences d'un mauvais choix fait à mon égard. Ils ne savent pas s'ils peuvent me parler, subvenir à certaines de mes requêtes ou même me regarder dans les yeux. Ces gens-là ne sont pas comme nous, je suis incapable de décrire correctement mon oncle, mais je me souviens parfaitement de la manière dont lui traitent les employés du château.
Comme de la merde. Et ils ne disent rien, ils sont constamment effrayés. Ils ne sont pas heureux, pourtant ils ne partent pas, je ne comprends pas pourquoi.
Je continue de regarder par la fenêtre de ma chambre, espérant y voir quoi que ce soit d'intéressant, mais rien.
Je ne peux pas vraiment les critiquer, je suis dans la même situation qu'eux. Je ne suis pas heureux ici, je me demande même à quoi je sers. Mon regard balaie le paysage pour regarder au-delà du secteur 1. Cette ville est grande, mais je connais à peine le quartier dans lequel je réside. Mais de ce qu'on m'a dit, quand on vit dans le secteur 1, on y reste et on n'en sort pratiquement jamais, le reste n'a pas d'importance ni d'intérêt. Les autres ne sont pas à la hauteur. Je ne peux pas les croire sur parole. J'ai 9 ans et je n'ai jamais quitté le secteur 1, je sors rarement du château, pourtant je peux affirmer que c'est nul et que le reste à l'air intéressant. Peut-être que je serais déçu, mais j'ai envie de me faire mon propre avis.
Je veux voir comment c'est dans les autres secteurs, comprendre pourquoi on a peur de moi et si je peux être heureux.
La porte de ma chambre s'ouvre et je me détourne de la fenêtre. La gouvernante regarde dans ma direction, mais jamais ses yeux ne croisent les miens. Je vois ses mains trembler avant qu'elles ne les cachent dans son dos.
— Maître Zan, le repas est servi.
Je fais la moue, sachant que je vais manger seul alors que dans la salle de réception ils s'amusent tous.
— J'arrive, dis-je.
Quand je passe à côté d'elle, elle se décale précipitamment et baisse la tête. Mes instructeurs m'ont toujours dit que les gens qui n'étaient pas de mon rang ne devaient pas me toucher. Toutes les personnes en dessous de mon rang sont considérées comme impures et cela pourrait me nuire si jamais il y avait un contact.
— Veuillez m'excuser Maître Zan.
Je ne dis rien et sors de la chambre, la gouvernante me suis en silence.
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Porcelaine - Fissure de verre
Ficción GeneralAprès la connerie de trop, Ash lycéen en 1re année atteint de TOC est obligé d'aller vivre avec son père qu'il déteste. Sa mère espère ainsi le remettre dans le droit chemin, mais c'est sous-estimé la colère de son fils contre cet homme qui l'a aban...