Chapitre XX - Des sentiments difficiles à accepter

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21 décembre

Ce n'est pas possible. Ça ne peut pas être vrai... Je ne peux pas être amoureuse de lui ! Pas en si peu de temps, je ne le connais que depuis 21 jours et puis il n'est pas le genre d'homme qui m'attire... En es-tu vraiment sûr ? me dit la petite voix dans ma tête. Bon d'accord... C'est tout à fait le genre de mec que je veux mais... C'est pas possible d'aimer quelqu'un en si peu de temps.

C'est vrai que grâce à lui, j'ai pu voir les Aurores Boréales des fées de l'Hiver, j'ai rencontré des Lutins absolument charmants qui comble le coeur de Max' et Nick, j'ai enfin vu l'Atelier du Père Noël, j'ai pu voir Rudolf dans son enclos - il était si beau ! - et c'est aussi grâce à lui, que j'ai pu croire de nouveau en la Magie de Noël, celle qui nous fait croire que tout est possible.

J'ai aussi adoré les moments que j'ai passé à ses côtés : la moto-neige, l'après-midi où on s'est occupé des enfants, l'atelier chocolat, la luge, la balade dans le marché de Noël, la rencontre avec les Fées de l'Hiver, la veillée, les illuminations, le bal, la chasse au trésors et aussi, la balade en montagne qui s'est transformé en week-end à cause de la tempête de neige. Je n'avais pas vécu ce genre de moment depuis longtemps. Je n'avais pas ressenti autant de choses depuis... Je ne sais plus. Peut être avant de sortir avec Chris ?

Il sait me faire sourire, rire aussi. Il ne m'a pas menti par rapport à cet endroit même si je n'ai pas voulu le croire quand je suis arrivée ici. J'étais devenu comme tant d'autres, une adulte qui ne croit plus en rien et qui a perdu son âme d'enfant et l'Esprit de Noël.

Je dois bien l'avouer, il me plait. Beaucoup. Je veux continuer d'être à ses côtés, rire avec lui, me balader avec lui, main dans la main. Mais... Que suis-je pour lui ? Une amie ? Une fille qui travaille avec sa sœur ? Autre chose ?

... : Maria ? Tu es réveillée ?

Maria : Oui. Je. J'arrive

Je vais ouvrir la porte après avoir vérifié que j'étais présentable, même si je suis toujours en pyjama.

Maria : Bonjour William

William : Bonjour Maria. On se demandait où tu étais

Maria : "On" ?

William : Nick, Matthias, Julie, Max', Drago, Nicolas et moi. On t'attend pour prendre le petit déjeuner tous ensemble. Tu t'en souviens ?

Maria : Je vais m'habiller

William : Je t'attends

Je le fais rentrer dans ma chambre, avant de prendre mes affaires dans l'armoire et d'aller dans la salle de bain pour m'habiller rapidement. Une fois prête, je sors pour voir William assis dans le fauteuil de la chambre. Il se lève et nous rejoignons la table où ils nous attendent tous.

Julie : Voilà la belle au bois dormant

Maria : Je suis juste un peu en retard

Nick : D'à peu près une heure

Maria : Ce n'est pas comme si tu nous avais déjà fait attendre plus longtemps

Nick : On avait dit qu'on en parlait plus. Jamais.

Matthias : De quoi vous parlez ?

Nick : De rien du tout !

Matthias : Maria ? Julie ? Max' ?

Max' : Je ne sais pas de quoi il parle, je ne suis pas au courant

Maria : Désolé on a promis de rien dire.

Même si Matthias nous harcèle pour savoir de quoi on parle, on reste motus et bouche cousu. On a promis, il y a quelques années maintenant, de ne donner aucune information à qui que ce soit à propos de cette nuit-là. Ça restera notre secret tant que Nick ne décidera pas de le dire à quelqu'un d'autre.

Nous passons toute la matinée ensemble à traîner dans le salon de l'hôtel à parler de ce qu'on fera après le défilé. Sans le vouloir, mes yeux se posent sur William qui semble perdu, triste aussi. Sans doute parce qu'il croit qu'il va devoir partir de ce paradis. Mais je ne peux pas lui dire, son regard sur moi changera à cout sûr...

L'après-midi est consacré à l'apprentissage des nouvelles mannequins. Comme elles n'ont pas fait de formations pour, nous devons leur apprendre à défiler comme des professionnels. Il faut qu'on leur apprenne à marcher correctement, à mettre en avant leur atout et ceux de la tenue. Il faut aussi faire des retouches sur les tenues pour qu'elles aient parfaitement à celle qui la porte.

Heureusement Julie prend les choses en main comme elle a pu, il y a quelque temps, suivre une formation de mannequinat. Avec les mannequins de l'agence, elle montre aux nouvelles toutes les petites astuces à connaître pour défiler. Sans elle, je ne sais pas comment j'aurais su gérer la préparation du défilé et l'apprentissage express. Nick vient près de moi, pendant que je fais quelques retouches.

Nick : Au fait, pourquoi tu étais en retard ce matin ? Ça ne te ressemble pas.

Maria : Je réfléchissais

Nick : A quoi ?

Maria : A ce que j'éprouve pour William

Nick : Et ?

Maria : Je ne peux pas être amoureuse de lui

Nick : Pourquoi ?

Maria : C'est trop tôt

Nick : Ce n'est jamais trop tôt quand on parle de sentiments. J'aime Matthias, et honnêtement, je ne sais pas ce que je vais faire après le défilé. Lui, dit qu'il me suivra n'importe où puisque Rovaniemi ne va plus exister. Mais il ne sait pas encore que tu as sauvé cet endroit.

Maria : Comment tu sais que c'est de l'amour et pas juste une attirance physique ?

Nick : Eh bien. J'aime le voir rire, sourire. Je veux tout faire pour qu'il soit heureux. Je pense à lui tout le temps. Je veux faire partie de son avenir et faire partie du sien. Tu ressens ça pour William ?

Maria : Oui... Ça veut dire que je l'aime ?

Nick : Oui, tu l'aimes. Tu ne veux pas y croire parce que tu as peur ? Peur qu'il ne t'aime pas ?

Maria : J'ai peur. Peur de rien représentait à ses yeux. De n'être qu'une fille sans importance.

Nick : Je ne pense pas que tu sois sans importance à ses yeux. Je crois que tu lui plais. Sinon il n'aurait jamais essayé de passer du temps seul avec toi.

Je le remercie avec un câlin avant de reprendre le travail sur les tenues pendant qu'il vérifie les chaussures et accessoires.

Le soir arrive rapidement et William me raccompagne à ma chambre après un délicieux repas. Il me retient par la main après que je lui ai souhaité bonne nuit et ouvert ma porte.

Maria : William ?

William : Je dois t'avouer quelque chose. Tu me plais.

Maria : Je... Tu me plais aussi.

William : Tu es comme j'imagine la femme idéale.

Il s'approche doucement, je ferme les yeux avant de sentir ses lèvres sur les miennes. Je ne sais pas lequel de nous deux approfondis le baiser en premier. Nous nous embrassons serrés l'un contre l'autre. Il se recule doucement en me gardant dans ses bras avant de me souhaiter bonne nuit, de m'embrasser rapidement et de partir.

Le Noël de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant