Chapitre 23

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PDV Katsuki

Katsuki était rentré de son « entraînement », qui tenait en réalité plus du défoulement, en sueur et toujours aussi bouillonnant de colère. Il gagna sa chambre en martelant le sol pour y récupérer ses affaires de toilette avant de rejoindre les douches. Il prit une cabine et ouvrit l'eau qu'il laissa d'abord couler froide jusqu'à être gelé – pour refroidir son corps épuisé et son esprit – puis remonta la température.

Le jet martela ses épaules plusieurs minutes. Ses cheveux, beaucoup plus longs qu'ils n'y paraissaient lorsqu'ils étaient mouillés, tombaient sur son front et collaient à son visage. Il tourna le bouton pour baisser la pression et enduit son gant de toilette de gel moussant.

Son esprit s'égara tandis qu'il frottait soigneusement chaque parcelle de son corps pour effacer toute trace de transpiration. Sa séance avait été écourtée par les robots de l'école qui veillaient au grain et s'étaient mis à roder autour du stade après deux ou trois explosions, mais ça ne l'avait pas empêché de finir exténué. Pourtant, son énervement était à peine retombé.

Quand il repensait à ces abrutis, tous autant qu'ils étaient, son humeur dégringolait à nouveau en flèche. Cette saleté de baudruche qui se prenait pour ce qu'elle n'était pas, l'autre Nerd qui pensait tout savoir et se croyait tout permis ; et cet enfoiré de Double-face qui ne disait rien et laissait l'autre conne l'appeler par son prénom. Il l'avait en travers de la gorge.

Qu'est ce qui lui avait encore prit d'aller se foutre au milieu de ces cons dont il savait qu'il ne pouvait pas les supporter. C'était sûr et certain qu'il allait péter une durite d'une manière ou d'une autre. Tout ça à cause de ce putain de Double-Face. A cause de sa putain de silhouette de dos et ses putains de lèvres auxquelles il n'arrêtait plus de penser depuis ce week-end. Quel connard.

Il n'avait pas envie de penser à lui de cette manière. Il n'avait pas envie de penser à lui tout court d'ailleurs, mais encore moins comme ça. Il se rappelait cette sensation dans le creux de son ventre et de son intensité, même si ça n'avait été que fugace.

Sur le coup, il y avait juste ressenti l'envie de l'embrasser, ce qui était déjà assez troublant. Tellement que cette pensée était venue hanter ses rêves. Des rêves dans lesquels il prenait sauvagement ses lèvres et les mordait jusqu'au sang, dans lesquels il parcourait son corps de ses mains et le dominait, dans lesquels où ce connard était putain de sexy avec ses cheveux en désordre et son regard intense.

Et maintenant il arrivait plus à le regarder normalement. Rien qu'à ce moment-là, d'y repenser, il se sentait durcir. Il grogna en sentant qu'il commençait déjà à diriger sa main vers son sexe.

« C'est mort » marmonna-t-il. Il était hors de question qu'il se touche dans ces conditions, quitte à se frustrer comme jamais. Il avait toujours envie de lui arracher la tête pour ce qui s'était passé plus tôt, il n'allait pas encore plus le laisser avoir du pouvoir sur lui. Même si c'était complètement insensé. Il réactiva l'eau froide pour se forcer à calmer ses ardeurs et quitta immédiatement après la douche. *

Il croisa Kirishima dans le couloir en regagnant sa chambre, qui lui demanda s'il se joignait à eux pour la soirée. Honnêtement, il n'en avait aucune envie. Mais il savait ce qu'il se passerait s'il s'enfermait dans sa chambre.

Il n'avait pas mangé puisqu'il ne s'était pas pointé au repas et crevait la dalle après s'être entraîné, mais il ruminait à quitter sa chaise et piquait dans les cochonneries salées qu'avait apporté Kaminari pour compenser. Ils étaient installés à la une table et jouaient aux cartes. Enfin, les autres jouaient, lui avait déclaré qu'il avait la flemme et les regardaient, râlait et traînait sur son téléphone. Accessoirement, il jetait aussi des coups d'œil de temps en à la table de Double-Face, qui trainait toujours avec sa bande de pots de colle.

TodobakuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant