Chapitre 28

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« Je peux pas te donner ce que tu veux, Shoto »

PDV Katsuki :

Un lourd silence suivit ses paroles. Lui n'avait rien d'autre à ajouter et attendait la réaction de Todoroki, tandis que ce dernier avait sans doute besoin de digérer l'information. Ni l'un ni l'autre n'était stupide alors, bien que rien n'avait été dit explicitement, tous deux comprenaient le sens de cette conversation.

Les traits du bicolore s'étaient rigidifiés, le figeant dans ce masque de froideur qui lui était propre. Cette expression, Katsuki ne l'avait pas vu depuis longtemps sur son visage. Il l'avait souvent porté au début de leur première année, mais elle s'était progressivement adoucit et fait remplacer par de l'indifférence. Depuis, il ne l'avait entraperçu qu'à de rares occasions. Spécifiquement en présence d'Endeavor, ou lorsqu'il parlait de ce dernier.

Au-delà de ça, elle lui faisait aussi douloureusement penser à son cauchemar. Savoir qu'il était l'objet responsable de cette expression avait quelque chose de difficilement supportable. Ironiquement, il n'en aurait rien eu à foutre il y a encore quelques semaines. Ça l'aurait même sûrement amusé de le provoquer et de réussir à l'atteindre.

« Tu peux être plus précis ? » Finit tout de même par demander le bicolore, sa voix aussi tranchante qu'une lame.

Katsuki ne répondit pas, ce qui eu l'air de le tendre encore plus.

« Parce que tu vois, y a quand même quelque chose que je ne comprends pas. Comme : pourquoi tu as attendu jusqu'à maintenant pour me le dire ? Ou encore, pourquoi tu m'as embrassé ? Et pourquoi tu m'as laissé recommencer aujourd'hui ? »

Le blond grinça des dents en sentant une bouffée de colère monter en lui, bien qu'il sache parfaitement que Todoroki avait toutes les raisons de lui en vouloir. Mais voilà, il détestait être mis en porte-à-faux. Il s'abstint néanmoins de tout commentaire, parce qu'il ne pouvait décemment pas le contredire. Mais il ne pouvait se résoudre à l'admettre devant le principal intéressé.

Il ne pouvait pas non plus lui dire pourquoi il l'avait embrassé. Du moins, pas la véritable raison. Il valait mieux qu'il continue de lui en vouloir. Ce serait définitivement plus simple pour lui de cette manière. Il savait qu'agir de la sorte était dégueulasse : cette manière de le laisser souffrir pour que la situation soit plus facile pour lui. Il méritait mieux que ça, mais c'est en partie pour cette raison que c'était mieux ainsi...

« T'étais là, j'en ai eu envie, je l'ai fait. Ça s'arrête là. »

Le bicolore attendit. Qu'il développe, s'explique, qu'il dise quelque chose... Son excuse était révoltante. Mais comme il resta encore une fois muet, Double-Face finit par reprendre :

« Tu te fiche de moi ? C'est tout ce que ça voulait dire pour toi ? » Cette fois, le sang froid qu'il avait tenté de garder s'effrita légèrement pour laisser percer un ton nettement accusateur.

« Et pourquoi il faudrait toujours que tout ait une signification ? T'en as envie, fais-le et te pose pas de question. » Il fallait vraiment qu'il apprenne à la fermer parfois, mais le regard perçant du demi-roux le mettait mal à l'aise.

« C'est pas comme ça que ça marche, Bakugou. Je sais bien que t'en as rien à foutre mais les gens ont des sentiments tu vois »

Sa remarque le piqua au vif. Avec du recul, il se serait rendu compte que Todoroki était juste blessé par son rejet. Même là, il en avait conscience au fond de lui... Mais il y avait toujours cette fierté de merde qui le poussait à réagir lorsqu'il se sentait dos au mur. C'était sa façon de s'extirper du piège qui se rétractait doucement autour de lui.

TodobakuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant