Todobaku

Chapitre 11

PDV Shoto :

« Tu ne serait pas... amoureux de quelqu'un ? »

Shoto s'arrêta brusquement de marcher et fixa Uraraka. Un bref instant, il ne put masquer sa stupéfaction, mais il se reprit rapidement et afficha l'air le plus neutre possible, en laissant tout de même percer une très légère pointe d'interrogation.

« Si je te demande ça, c'est parce que j'ai remarqué que tu étais différents ces derniers temps. Tu as souvent l'air absent, dans tes pensées et... » Commença-t-elle.

« Je pourrais avoir pleins de choses en tête, je ne vois pas pourquoi tu penses ça» Répondit Shoto sur la défensive.

« Je sais mais... Mina m'avait dit l'année dernière que quand on est amoureux, on est souvent dans les nuages alors... je me suis posé la question. Et tout à l'heure, Yokoyama-san t'as proposé ce livre... »

« Uraraka, je ne voudrais pas te vexer, mais cet homme à l'air de te considérer un peu comme sa petite fille et je crois surtout qu'il cherchait à nous caser ensemble. Je ne pense pas vraiment que ce livre était destiné à autre chose qu'à me faire passer ce message. »

« Mmhhh... Oui mais tu vois... j'avais pas envie de parler de ça mais... » fit la brune, le teint devenant de plus en plus pourpre. « Je ne peux pas te demander quelque chose de si personnel et ne rien vouloir dire à mon propos, ce serait injuste envers toi... »

« Je suis désolé mais je ne comprends rien » Fit Shoto, perdu.

La jeune femme pris une grande inspiration et répondit très rapidement, comme pour s'empêcher de changer d'avis.

« En fait, Yokoyama-San m'a conseillé ce même livre l'année dernière... »

Shoto resta interdit et se contenta de regarder bêtement Uraraka.

« Je... ne comprends toujours pas. »

« Ne m'oblige pas à le répéter ! » geignit-elle en rougissant plus que jamais. Mais devant l'air désemparé du bicolore, elle finit par comprendre qu'il ne se moquait pas d'elle. « Il m'avait donné ce livre parce qu'il pensait que ça m'aiderait dans mes histoires de cœur. Je te disais tout à l'heure qu'il comprend les sentiments des gens. Et bien, il avait deviné que... que je... que quelqu'un me plaisait bien... Et Mina aussi ! C'est pour ça que quand j'ai vu ce livre, ça m'a sauté aux yeux.

« Uraraka... C'est vraiment tiré par les cheveux. »

Celle-ci soupira :

« Je sais... Mais je t'assure qu'ils ne se trompaient pas. Il a un bon pour lire dans le cœur des gens. Et au final, tu n'as pas répondu à ma question. »

« Non. Je n'aime personne. » Répondit Shoto.

Devant l'expression qui se peignait sur le visage de son amie, Shoto eut encore une fois l'impression d'avoir loupé quelque chose. Elle se remit en chemin, l'obligeant lui aussi à reprendre la route pour la suivre.

« Tu as déjà été amoureux ? Comment tu peux savoir que tu ne l'es pas ? »

« Heu... » N'était pas vraiment la réplique la plus intelligente qu'il aurait pu trouver.

« Tu vois, tu ne sais pas. Peut-être que tu ne t'en rends pas encore compte, mais je pense qu'il y'a quelqu'un qui te plait. Tu as tous les symptômes. »

Shoto resta silencieux. Cette conversation sortait de nulle part et n'avait vraiment aucun sens. Uraraka se basait sur les dires d'un vieillard un peu trop fouineur et d'Ashido, la « reine des commérages », comme l'appelait les garçons de la classe.