Chapitre 32

2.9K 178 498
                                    

PDV Shoto:

Quelques semaines avaient passé. Le stage s'était finalement terminé, ayant filé à toute vitesse. Lors de la dernière semaine, Gang Orca avait convoqué Shoto, et lui avait confié la responsabilité d'une équipe pour coordonner une mission. Après avoir trépigné d'impatience à l'idée de se rendre utile sur le terrain, c'était une véritable fierté de se voir accordé la confiance du directeur de l'agence. D'autant plus que dans l'ensemble, tout s'était bien déroulé.

A présent en tailleur sur son futon, il jouait machinalement avec un stylo bic, s'amusant à le faire tourner entre ses doigts en laissant défiler ses pensées. Il revenait sur le bilan que lui avait adressé son tuteur pour clôturer son service. Certaines phrases lourdes de sens pour lui restaient encore gravées dans son crâne, même 2 semaines plus tard : « tu as bien évolué depuis le permis, je suis fier de celui que tu deviens ».

Ça lui faisait chaud au cœur, et en même temps, ça lui laissait un arrière-goût de manque, si on pouvait dire... C'était les paroles d'un tuteur, d'un professeur qui voit évolué son élève... Mais il ne pouvait s'empêcher de penser que son père, lui, ne lui avait que très peu adressé ce genre de compliments... Tant en tant que père qu'en tant que formateur. Ou du moins, jusqu'à récemment. Ou alors il n'avait pas eu l'impression que cela était sincère.

Il lui avait dit qu'il était fier de lui lorsqu'il avait obtenu son permis provisoire, mais... C'était compliqué. Ça l'était toujours d'ailleurs. Il se rendait compte qu'il regrettait de plus en plus souvent de ne pas avoir eu une enfance normale, même si finalement, ça avait contribué à le faire devenir celui qu'il était aujourd'hui. N'empêche qu'il pensait à la souffrance qu'avait enduré sa famille pour en arriver là... Et Fuyumi, qui voulait toujours les réconcilier... Devait-il se lâcher du lest ?

Il regarda le bic effectuer une rotation bien équilibrée autour de son pouce. C'était une habitude qu'il avait lui-même adopté inconsciemment à force de voir Bakugou le faire. Et quand il s'en était rendu compte, il n'avait pas eu envie d'arrêter. Il aimait plutôt bien ce mimétisme, c'était en quelque sortes un symbole de leur rapprochement. Parce que oui, ils avaient recommencé à se voir de temps en temps, quelques jours après leur discussion. Et de plus en plus en plus régulièrement depuis.

Mais cette relation était purement platonique, et dénuée de tout flirt. Il voulait laisser les choses se faire d'elles-mêmes sans les presser, tout en ayant envie au fond de lui de les accélérer, mais ce n'était plus à lui de prendre l'initiative. Ce serait à Bakugou, quand il le voudrait (et s'il le voudrait un jour). Mais du coup, ils passaient quelques heures ensemble certains soirs, et si au début ça avait été un peu bizarre, le blond avait l'air de se détendre à nouveau en sa présence.

Il redonna une petite impulsion au stylo et l'observa se mettre en mouvement, quand la porte s'ouvrit avec fracas. Le stylo lui tomba des mains. Il n'avait pas besoin de vérifier pour savoir que Katsuki venait d'entrer dans sa chambre sans frapper, mais il lui accorda quand même un regard neutre en passant ses doigts sur son front pour dégager les mèches de cheveux qui tombaient devant son visage. Il était peut-être temps qu'il les coupe d'ailleurs, ça commençait à devenir pénible pendant les entrainements.

« Oui ? » demanda-t-il à son « invité ».

« Habille-toi on bouge » répondit ce dernier de son ton brut qui n'appelait à aucune réplique.

Shoto leva un sourcil vers lui, assez étonné.

« C'est-à-dire ? »

« C'est-à-dire que tu lèves ton cul et que tu me rejoins dans les 5 minutes. »

TodobakuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant