Todobaku

Chapitre 14

Chapitre 14

PDV Katsuki

Plus de 24h s'étaient écoulées depuis qu'il était rentré chez lui et aucune évolution ne s'était faite sentir. Son père avait beau lui avoir dit par téléphone qu'une conversation sérieuse s'imposait - ou plutôt un bon passage de savon si on lui demandait son avis -, aucun de ses deux parents n'avait l'air pressé de mettre cette fameuse discussion sur le tapis. En soi, Katsuki n'en avait pas vraiment envie non plus, mais cette atmosphère de non-dit commençait à peser vraiment très lourd dans l'air, et c'était des plus désagréable.

Dès qu'il rentrait dans une pièce, il sentait aussitôt une tension venir s'y installer subrepticement. Un lourd silence semblait de rigueur, ce qui était vraiment inhabituel et dérangeant. Il avait toujours connu cette maison pleine d'énergie, même trop, très bruyante et animée. Il se sentait comme un invité dans sa propre maison, voire même un étranger à qui on ne fait pas encore suffisamment confiance.

Aux repas, son père avait tant bien que mal essayé de faire la conversation, mais voyant que ses efforts mettaient encore plus en évidence l'atmosphère pesante, il avait fini par se taire lui aussi. Seule le bruit des couverts et quelques « passes moi l'eau » brisaient le silence.

Le samedi soir, Katsuki explosa. Il ne pourrait jamais tenir comme ça une semaine. Pas même une journée de plus en fait. Il ne comprenait pas pourquoi personne ne disait rien, ne faisait rien. Sa mère était la première à gueuler en temps normal, et là, on aurait dit qu'elle avait perdu sa capacité à parler. Il se leva brusquement de sa chaise et frappa la table de ses deux mains, faisant vibrer la vaisselle.

« C'est bon là ! Qu'est-ce que vous attendez pour me gueuler dessus et qu'on en parle plus ! »

Ses parents échangèrent un regard comme s'il n'était pas là, cherchant visiblement chacun à convaincre l'autre de prendre la parole. Mais en attendant, lui n'obtenait toujours aucune réaction.

« Allez-y balancez ce que vous voulez ! Que je suis un fils indigne, que jme conduis comme un sale con, que j'ai caractère de merde, que je sais pas rester à ma place, JE M'EN FOU MAIS BORDEL arrêtez de me regarder avec cet air de pitié ! »

Il sentait ses bras trembler. De fureur ou de douleur, il ne savait pas. Putain qu'ils arrêtent de trembler merde. Et ses parents qui ne réagissaient toujours pas, à le regarder comme si...

« C'est bon, vous pouvez le dire. Je le sais déjà de toute façon. »

« D... Dire quoi ? » bredouilla son père, en jetant un regard vers sa femme.

Katsuki resta muet. Les mots tournaient dans sa tête mais refusaient de sortir de sa bouche. Ils restaient bloqués dans sa gorge alors qu'il fixait son regard vers sa mère. Il déglutit difficilement, sentant les yeux lui piquer mais refusant de les laisser gagner.

« Dites-le, que vous savez plus quoi faire de moi. »

Il vit le visage de son père se décomposer aussitôt et il se leva à son tour.

« Ce n'est pas du tout ça Katsuki ! »

Pour une fois, sa voix ne failli pas.

« Comment peux-tu penser une chose pareille ? Tu es notre fils et... »

« VOUS CROYEZ QUE JE NE VOUS VOIS PAS ? QUE JE NE VOUS ENTENDS PAS ?! » Hurla-t-il, lui coupant la parole.

Cette fois, il se trahis et une larme coula le long de sa joue. Il se maudit d'être aussi faible et transparent en l'essuyant rageusement du revers de sa main. Toute la rancœur accumulée les dernières semaines devait sortir, mais il ne voulait pas que ça arrive maintenant, devant eux.