Todobaku

Chapitre 26

PDV Shoto :

Shoto se sentait idiot. Là dans le noir, son livre toujours ouvert devant lui, à ne pas savoir quoi faire depuis que le blond avait brusquement éteint la lumière. Il ne savait pas vraiment comment réagir face à son comportement. Il se sentait encore troublé et avait peur que cela se ressente dans sa voix s'il le questionnait.

De toute façon, il ne pouvait pas rester planté comme ça... Il ferma le livre qu'il posa sur la tablette à côté du lit et s'assit en se tournant légèrement vers Bakugou. Il ne savait pas si ce dernier avait senti son regard sur lui, toujours est-il qu'il marmonna à son intention :

« Tu fous quoi putain, couches-toi ou bouges mais décide-toi. »

Shoto hésita. Pourquoi est ce qu'il ne le virait pas tout simplement ? La première fois, quand Bakugou c'était endormi chez lui, c'était un « accident ». Même si Shoto aurait très pu le réveiller. Mais l'explosif lui avait clairement fait comprendre le lendemain que ça l'avait dérangé. Alors pourquoi cette fois-ci, il ne le fichait pas dehors à coup d'oreiller ? Pourquoi avait-il cette attitude si étrange ?

Il ne savait plus où ils en étaient, comment qualifier leur relation. S'il décidait de rester, ce serait la deuxième fois qu'ils dormiraient ensemble (disons la première en toute connaissance de cause), et même s'il ne s'était rien passé... Et bien... On ne dort pas avec ses amis. Enfin, pas comme ça, dans ces circonstances. Et surtout pas Bakugou qui fuyait comme la peste les interactions sociales en tout genre.

Il était perdu, pour changer. Son cœur battait encore trop vite dans sa poitrine et ses pensées ne l'aidaient pas à le calmer. Il se souvenait encore de la chaleur de son souffle près de son oreille, quelques instants plus tôt et des frissons que ça avait provoqué en lui. Mais il se souvenait surtout du ton de sa voix... « Je te perturbe ? » On aurait dit qu'il en avait fait exprès.

Si c'était vrai... s'il y avait une chance, même infime, que ce qu'il ressente ne soit pas à sens unique... Est ce qu'il serait capable de la saisir ? De prendre le risque de se prendre une veste ? C'était dur pour lui d'exprimer ses sentiments. Non, c'était vraiment pas son truc. Comment il réagirait s'il s'ouvrait à lui et se faisait rejeter ? Mais en même temps... Il ne pouvait définitivement pas être le seul à ressentir cette tension. Il ne pouvait pas juste l'imaginer. Et si elle existait... ça voulait bien dire quelque chose...

En tout cas, ce n'était pas en partant qu'il éclaircirait quoique ce soit. S'il partait, il gâcherait peut-être cette hypothétique chance... Alors que s'il restait, il pourrait au pire jouer l'indifférence. Il était doué pour ça, normalement.

Il passa un long moment à cogiter, n'arrivant pas à trouver le sommeil. Il retournait encore et encore ses pensées pour essayer de les rendre plus claires, de comprendre sa situation et de décider de ce qu'il allait faire... S'il voulait faire quelque chose... Il finit néanmoins par tomber dans une sorte de demi-sommeil, ses yeux s'étaient fermés et son cerveau engourdit oscillait entre conscience et inconscience.

Il fut tiré de cet état de léthargie alors qu'il faisait encore nuit, sans savoir ce qui avait provoqué cet éveil. Son esprit mis une petite minute à sortir complètement du brouillard dans lequel il était plongé et à se reconnecter à la réalité. Ses muscles se ranimèrent, et il reprit conscience de ses sensations et de ce qu'il entourait. C'était ça.

Bakugou ne bougeait pas vraiment, mais son corps avait l'air tendu. Il tremblait légèrement et Shoto voyait en l'observant qu'il respirait fort, même s'il était silencieux, preuve qu'il était réveillé.

PDV Katsuki :

Il avait encore fait un cauchemar. Pourquoi encore une fois, et de cette violence, alors qu'il pensait avoir réussi à mettre tout ça de côté ? Il était réveillé, mais il n'arrivait pas à retrouver sa cohérence et se sortir ces horribles images de sa tête. Ça avait vraiment été le combo cette fois-ci. A chaque fois qu'il quittait un rêve, c'était pour replonger instantanément dans une scène encore pire.