Todobaku

Chapitre 3

PDV Katsuki

Katsuki resta en retrait, fixant son camarade aux cheveux bicolores à travers la baie vitrée depuis le salon. Il ne savait pas quoi faire. Visiblement, Double-Face n'allait pas bien. C'était une évidence. Sa position crispée, les deux mains agrippées à la rambarde donnait l'impression qu'il s'apprêtait à vomir par-dessus d'un instant à l'autre. Avait-il fait un malaise ? Il était peut-être malade. N'importe qui, et ce crétin de Deku le premier, pensa Katsuki, aurait rejoint le bicolore pour voir si tout allait bien. Enfin, ça n'allait pas bien non, donc plutôt pour savoir si c'était grave, et pour proposer son aide. Mais katsuki n'était pas le genre de personne à proposer son aide. Il n'était pas non plus le genre à se mêler des affaires des autres. Il ne savait même pas ce qui l'avait poussé à suivre son camarade. Enfin si, sa colère. Mais il aurait pu s'abstenir. D'ailleurs, il commençait à regrettait d'être venu. Il se sentait mal à observer Double-Face. Que dirait-il lui, si quelqu'un le suivait et le fixait pendant un moment de faiblesse ? S'il découvrait quelqu'un en train de l'espionner comme ça, et le voir affaibli, il serait fou de rage. Sa fierté en prendrait assurément un coup. Katsuki n'avait jamais eu l'intension de voir cette scène. Il pensait simplement hurler sur Double-Face, faire péter deux ou trois explosions histoire d'illustrer ses intentions, et retourner se coucher. Seulement quelques dizaines de secondes s'étaient écoulées depuis qu'il était arrivé et avait surpris Double-Face. Il décida de faire demi-tour. D'autant plus qu'il remarqua que ce dernier semblait s'être détendu. Non, décidément, il ne pouvait pas rester là. Il n'était pas à sa place et se sentait mal à l'aise. Il tourna les talons et répéta le trajet jusqu'à sa chambre en sens inverse, essayant d'oublier ce qu'il avait vu.

PDV Shoto

Shoto quitta la terrasse vers 1h30 du matin, complètement frigorifié. De retour dans sa chambre, il se changea, se brosser les dents, et entreprit de ranger tout un tas d'affaires éparpillées un peu partout. Il ne s'était pas rendu compte que lors de sa « crise », il avait mis sa chambre sans dessus dessous. Une pile de feuilles de cours était à présent éparpillée par terre, toutes les pages mélangées. Il commença par les trier. Il se sentait bien et trouvait étonnement apaisant d'être assis là par terre à rechercher les numéros au bas de ses notes pour les remettre en ordre et classer ses leçons par chapitre. Il avait réussi à faire le vide dans sa tête. Ce temps passé dehors lui avait vraiment fait du bien. Il se sentait beaucoup mieux. Pour autant, il ne ressentait pas de fatigue et ne pensait pas pouvoir dormir même s'il se couchait. C'est pourquoi il prenait tout son temps dans sa tâche. Mieux valait s'occuper que rester immobile dans son lit à fixer le plafond. Une fois sont bureau à nouveau clean, il ramassa les vêtements et babioles étalées ça et là pour les remettre à leur place. Enfin, il trouva son livre, celui avec la femme souriante sur la couverture à présent tordue, ouvert à l'envers sur le sol, bon nombre de pages complètement chiffonnées. Il grimaça en pensant à sa sœur qui lui avait offert ce cadeau. Shoto prenait toujours soin de ses affaires, en particulier de ses livres, et surtout des cadeaux qu'il recevait. « C'est un manque de respect envers Fuyumi qui m'a fait ce cadeau ». Pensa-t-il. Puis il se dit qu'il passait sûrement beaucoup trop de temps avec Lida, ce qui le fit sourire. C'était vraiment une phrase digne de lui.

Lorsqu'il n'eut finalement plus rien pour s'occuper les mains, il se résigna à se mettre au lit. Il était 3h du matin. Encore 4h avant que le réveil ne sonne. Il ne pensait pas pouvoir s'endormir. Pourtant, au bout d'environ une demi-heure, ses paupières devenaient lourdes et il sentit ses membres s'engourdir tandis qu'il s'enfonçait dans le sommeil.

Le lendemain matin, il se réveilla avec l'impression d'avoir la gueule de bois. Enfin, ce n'était qu'une supposition étant donné qu'il n'avait jamais bu au point d'en avoir une, mais passons. Son réveil n'avait pas encore sonné. Il n'était que 6h, mais il savait pertinemment qu'il ne se rendormirait pas, alors il se leva et parti directement prendre sa douche. C'était très bizarre car bien qu'il eu dormi moins de 3h, il avait l'impression d'être en forme. Comme les premiers à venir manger ne descendraient pas avant encore au moins 1h, il en profita pour relire les quelques cours qu'il avait négligés les derniers jours. Au moins, il n'accumulerait pas de retard.