SHAED-Trampoline
PDV Ethan
L'appartement du père de Marvin est grand, vaste, au plafond haut et aux fenêtres immenses. La décoration est simple, un peu vieillotte, mais ça va bien avec le mood de l'appartement. Le salon comporte d'un grand canapé d'angles et plusieurs petits fauteuils. Un grand écran plat trône au-dessus de la cheminé, et je me retiens de hurler de rire en voyant une photo de Marvin encadré où il se dandine sur une plage, les fesses à l'air, la mine effrayée par le crabe qui se tient à côté de lui.-Je te retiens de tout commentaire, concède Marvin en me voyant regarder la fameuse photo
-Je n'ai rien dit, dis-je en levant les mains tel un innocent avant de m'affaler dans le canapé, manquant d'écraser le gros chat roux qui dort. Comment il s'appelle ton chat ?
-Alors, déjà, c'est le chat de ma grand-mère et ce truc me déteste au plus haut point. Et il s'appelle Garfield, me répond Marvin en me donnant une bière bien fraîche avant de s'asseoir dans un fauteuil
-Je l'aurais parié !, me moquais-je en jetant un coup d'œil au chat avant de trinquer avec Marvin
Je sais que Marvin meurt d'envie de me demander pourquoi je suis venue si tôt, alors qu'il nous avait dit de venir vers vingt heures. Et honnêtement, je pense pouvoir lui faire confiance et lui dire pourquoi je suis venu une heure et demie avant l'heure prévu. Mais ce ne serait pas trahir Andrew, ou même Elio, car eux ne savent même pas la moitié de ce qu'il se passe dans ma vie en ce moment ?
-Je peux te poser une question ?, me demande Marvin avant de boire sa première gorgée
-Je sais ce que tu vas me demander : pourquoi je suis venue aussi tôt ?, le coupais-je, et je le vois hocher la tête suite à mon hypothèse. Je peux te faire confiance ?
-Bien sûr.
Je me mis donc à lui raconter toute mon histoire depuis le début, ne m'attardant pas trop sur ce soir où tout est définitivement parti en vrille. Je finis par lui parler de Jean, et de sa proposition. Et je finis par lui avouer que si je suis venue si tôt, c'est parce que je voulais éviter le moment gênant où Jean me fait visiter l'appartement, ce qui est prévu ce soir. Je verrais l'appartement quand j'emménagerais, pas la peine de faire une visite officielle.
Cependant, avant que je m'échappe de la maison de ma mère, Jean m'a demandé si j'avais une quelconque envie pour la couleur des murs de ma chambre. J'ai simplement haussé les épaules, j'ai d'autres choses à faire que de gérer la décoration. Le truc qui est cool, c'est que je n'aurais pas à partager la salle de bain avec Clarisse, car je sens que cette fille est le genre de personne à passer trente minutes sous la douche le matin, et qui laisse traîner son maquillage partout dans la salle de bain.
À la fin de mon explication qui n'a été coupée que par les quelque gorgés que j'ai prise, Marvin se lève, ouvre la porte-fenêtre qui mène au balcon et allume une clope, qu'il me tend. Je le rejoins et m'appuie à la rambarde. Tout est silencieux, sauf le bruit des voitures, des klaxons et des gens dans Paris.
-Et après tout ce que tu viens de me raconter, je me rends compte que ma souffrance suite au divorce de mes parents n'est que dérisoire, avoue Marvin en crachant la fumée de sa cigarette
-Aucune souffrance n'est dérisoire, Marvin. Ce n'est pas parce que mon histoire est très dure que la tienne ne l'est pas, et que ta souffrance est moins grave, moins importante. Aucune souffrance n'est dérisoire, même les plus petites., lui expliquais-je en lui prenant la clope des mains avant de tirer une taffe dessus
Après quelques minutes de silence, je ne peux pas m'empêcher de lui demander pourquoi ses parents ont divorcés, en lui expliquant que c'était à son tour de se livrer, même si c'est dur. Car ça peut faire du bien. Pour moi, parler n'a plus d'intérêt, je suis foutu jusqu'au os, mais pas Marvin.
-Mon père est avocat, ma mère vétérinaire. L'un comme l'autre, ils travaillaient beaucoup et se voyaient peu. Ils ont fini par ne plus s'aimer et se sont quittés d'un commun accord. Leur divorce n'a pas été des cris et des larmes, mais ça a été dur pour moi de me rendre compte que le couple de mes parents n'allaient pas, car ils ne nous ont jamais rien montrés. C'était tous les espoirs que j'avais en l'amour qui s'évaporait. Et le plus dur a été après. J'ai dû choisir entre vivre avec mon père ou ma mère, j'ai quitté ma ville natale, j'ai dû quitter ma famille, mes amis, ma copine, ma petite sœur...c'est surtout ça qui a été compliquer à gérer. Mais ça va un peu mieux aujourd'hui. Je suis bien à Paris, j'ai une super bande de pote et j'ai retrouvé Mariana, m'avoue Marvin, la voix brisée
-Pourquoi tu n'es pas resté avec ta mère, si le fait de quitter ta ville natale a été compliquer pour toi ?
-Mon père partait à Paris, ma mère à Londres. Le choix a été compliqué, mais j'ai préféré suivre mon père. Ma mère a compris, mais je sais qu'elle souffre de ne plus me voir, tout comme mon père qui souffre de ne pas voir ma sœur.
-Je ne savais pas que tu avais une sœur, et une copine..., fis-je remarquer
-Ma sœur s'appelle Janelle et elle a 15 ans. C'est une vraie boule d'énergie. Elle aime l'art, elle aimerait en faire son métier. Et je suis sûr que si je lui montre une photo de toi ou si je te la présente, elle voudra absolument de dessiner, car elle dirait que ton regard raconte quelque chose. Elle a le flair pour voir les émotions des gens rien que dans leurs gestes. Elle me manque beaucoup, me raconte Marvin avec un large sourire. Quant à ma copine, ou plutôt mon ex-copine...on s'est quitté quand j'ai déménagé. On s'aimait encore, et on sera toujours important l'un dans la vie de l'autre, mais on ne voulait pas d'une relation à distance. Je sais qu'en ce moment, elle est en couple, et heureuse, et c'est tout ce qui m'impo-
-Hé ! Vous deux, là ! Rentrez au lieu de rester dehors, vous allez choper la mort ! Et puis le chauffage, ton père, il le paye, Marvin !, s'écrit Elio depuis la rue, faisant exploser de rire Léo qui est à ses côtés
-Oui, papa !, me moquais-je en lui faisant un doigt d'honneur
-Arrête de m'appeler comme ça, c'est glauque !, s'égosille Elio
-Pourtant, j'en connais un qui t'appelle comme ça et tu ne dis pas que c'est glauque !, répliquais-je en me moquant clairement d'eux
Léo comprend ce que je viens de dire et me lance son meilleur doigt d'honneur avant de rentrer dans le hall de l'immeuble, suivit de près par Elio. Je reporte mon attention sur Marvin, qui, souriant, m'avoue :
-C'est vrai qu'on se pèle le cul, ici.
Un chapitre où il y a peu de péripéties, mais que j'ai beaucoup aimé écrire. On en apprend un peu plus sur Marvin, qui était juste que là un personnage dont on ne savait que très peu de chose, Broken et Je t'aime connard confondu, et on va continuer dans cet lancé d'en découvrir un peu plus sur chaque personnage. Et puis cette fin de chapitre...j'ai clairement adoré l'écrire.
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BROKEN
Teen FictionBrisé ? Anéanti ? Traumatisé ? Aucun mot n'existe pour décrire Ethan. Son enfance chaotique et ce fameux soir où tout a basculer le hante. Pour oublier, il enchaîne les soirées, les filles, l'alcool et la drogue, bien conscient que ruiner sa santé n...