Flash-Lomepal
PDV Ethan
"Je serrais fort mon doudou entre mes doigts, j'avais peur. Je ne m'étais jamais retrouvé seul avec lui, sans ma mère. J'avais peur qu'il profite du fait que ma mère dorme encore pour me faire du mal, comme il lui en faisait à elle. Lorsque j'ai osé le regarder dans les yeux, j'ai remarqué qu'il pleurait. Il ne faisait aucun bruit, mais il pleurait."
Je me réveille en sursaut, les cheveux collés au front, la bouche sèche, la respiration haletante, le corps contracté. Il y avait bien longtemps que je n'avais pas fait de cauchemar à propos de lui. À propos de cette nuit-là. Et ça ne m'avait pas manqué. Les yeux au plafond, j'essaie de calmer ma respiration et de virer ses images de mes yeux, en vain.
Je regarde l'heure sur mon portable : 2 h 36. Je souffle, sachant que je ne me rendormirais pas. Il m'est difficile de me rendormir quand je me réveille, mais il l'est bien plus quand le douloureux souvenir de mon père réapparaît dans mon esprit.
Je sors de mon lit et me dirige vers la salle de bain. J'observe mon reflet dans le miroir. Mes yeux sont cernés, mes lèvres gercées, mes mains balafrées. Mes tatouages contrastent avec ma peau claire. Celui dans mon cou, est un prénom : celui de ma mère. J'avais 16 ans quand je l'ai fait. C'était mon premier tatouage. Puis j'ai fait une araignée, sur la partie basse de mon pouce droit, pour ensuite faire la petite rose, le petit crâne et le pistolet sur différents endroits de mon torse. Le dernier que j'ai fait est au niveau de ma hanche droite : suck.
J'aime les tatouages. Je trouve que ça exprime quelque chose. Et même si quand je vieillirais, ça fait juste un tas noir, la signification sera la même. L'important n'est pas la beauté du tatouage, mais son sens, sa signification, car le sens qu'on y donne en fait la beauté. Et je ne pense pas que ce soit qu'une mode, comme le disent les vieux de 70 piges qui dirigent le pays à la télé : les jeunes en ont juste plus rien à foutre que les jeunes d'il y a 20 ans. D'ailleurs, quand j'y pense, le comportement de "boomer" des plus de 30 ans s'explique juste par le fait qu'ils soient jaloux. Jaloux du fait que nos vies soient plus faciles, que nos vies ne soient dicter par nous-même et seulement nous, qu'on puisse de plus en plus vivre sans nous cacher, que la communauté LGBTQ+ soient de plus en plus acceptés, que le racisme n'existe presque plus chez les jeunes et que les femmes vivent enfin pour elle et non pour leurs enfants, leur mari ou la société.
Fallait naître plus tard, les gars !
Sous l'eau, je laisse l'eau chaude ruisseler sur mon corps. Elle ne décontracte pas mon corps, mais elle a au moins l'effet de calmer mes sueurs froides. Après seulement quelques minutes, et en m'étant vaguement savonné, je sors de l'eau, enroule une serviette autour de ma taille puis me dirige vers ma chambre, laissant une marque humide sur le parquet à chacun de mes pas.
Seule la lumière blanchâtre de la Lune éclaire ma petite chambre. J'enfile un caleçon, un jogging gris et un sweat noir ainsi que des Vans défoncés, attrape mon téléphone et sors de ma chambre. En bas, je vais prendre mes clés, mais un bruit en provenance de la cuisine me stoppe. Il n'y a aucune boule de poil ici et ma mère dort (la porte de sa chambre, ouverte, m'a laissé la voir allongée dans son lit.). Il y a quelqu'un dans ma maison. Mais qui viendrait nous cambrioler ?
Serein, je m'avance vers la cuisine et allume la lumière. Je tombe sur le corps fin de Jean, simplement vêtu d'un jogging, un verre remplit d'eau en main. Qu'est-ce que ce trou du cul fout là ? Il me regarde, inquiet. Je fronce les sourcils en m'avançant vers lui.
-Qu'est-ce que tu fais debout si tard ?, me demande-t-il
-C'est plutôt à moi de te demander ce que tu fous chez moi si tard, tu ne crois pas ? Tu n'étais pas là quand je me suis endormi hier soir et là, je te retrouve à moitié à poil dans ma cuisine.
Il esquisse un sourire avant de boire une gorgée de son eau.
-Je suis arrivé tard. Et là, j'avais soif. Donc j'ai bu un verre d'eau.
Je hausse les sourcils, étonné. Pourquoi il n'est pas venu plus tôt ? Il a fait le mur en cachant à ses gosses qu'il venait ici ? Quoi qu'il en soit, je me fous pas mal qu'il soit. Malgré le fait que je sois réticent vers Jean, ma mère m'a assuré plus d'une fois que je pouvais lui faire confiance, donc je tente de faire des efforts. Je ne l'aime pas, mais j'aime ma mère alors je n'ai pas le choix.
-Pourquoi t'es pas arrivé plus tôt ? T'as attendu que tes gosses dorment pour te barrer en douce sans les croiser ?, demandais-je, sarcastique
-C'était plutôt toi que je ne voulais pas croiser, en fait, m'explique-t-il en baissant la tête
Quoi ?
-Pourquoi ? Je fais flipper à ce point-là pour que tu ne veuilles pas me croiser ?
-Quand on s'est rencontré, j'ai compris que tu ne m'appréciais pas. Alors à chaque fois que je viens ici, je fais tout pour ne pas te croiser et ne pas créer de tension ou te déranger.
Je fronce le sourcil, étonné. Alors comme ça, Jean se "cache" de moi quand il vient pour ne pas me déranger. Cette information, pourtant anodine, me rassure sur un point : il tient vraiment à maman. Car s'il ne tenait pas vraiment fort à elle, il ne se priverait pas de venir alors que je suis là, car le fait d'éviter les tensions avec moi lui serait égal, puisqu'il ne tiendrait pas à ma mère. Il fait des efforts. Ce n'est pas pour autant que j'en ferais vers lui, car je serais toujours méfiant, mais c'est appréciable et ça me prouve que maman est importante pour lui.
Je hoche la tête, marmonne que je sors et le missionne de le dire à ma mère quand elle se réveillera. Je vois à son visage qu'il pense que je me fous de lui quand je dis que je sors, car il est presque 3 heures du matin, si j'en crois l'horloge au-dessus de la porte. Je m'apprêtais à ouvrir la porte d'entrée, mais sa voix m'appelant me stoppa. Je me tournai vers lui et malgré la pénombre qui m'empêche de le voir distinctement, j'arrive à voir ses yeux briller quand il m'avoue, d'une voix basse mais sûr :
-Je suis amoureux de ta mère, Ethan.
TADAM ! Alors, vos avis ? On part sur un suspens de la mort tue tout, je sais. Surtout qu'on ne revoit pas Jean avant plusieurs chapitres...mais qu'on a une grande nouvelle dans le chapitre suivant ! A la semaine prochaine !!
Sinon : le rythme et les jours de publication de Broken vont changés à partir de demain (lundi 8 mars) :
-en semaine A, il y aura deux chapitres de publié (le lundi et le jeudi)
-en semaine B, il y aura trois chapitres de publié (le lundi, le jeudi et le samedi)Il y aura donc la semaine prochaine 3 chapitres !
Bisous :)
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BROKEN
Teen FictionBrisé ? Anéanti ? Traumatisé ? Aucun mot n'existe pour décrire Ethan. Son enfance chaotique et ce fameux soir où tout a basculer le hante. Pour oublier, il enchaîne les soirées, les filles, l'alcool et la drogue, bien conscient que ruiner sa santé n...