Kina-Get you the moon
PDV Ethan
-T'as une sale tête, fit remarquer Julian quand j'arrive près du groupe ce matin
-Je n'avais pas remarqué, connard, je dis après avoir craché ma fumée qui atterrit, à cause du vent, sur Victoire
Oups.
Cette dernière me lance son meilleur regard noir avant de me faire un doigt d'honneur, auquel je réponds par une autre taffe de fumée
-Et de bonne humeur, en plus !, s'exclame Jim
-Je vous emmerde.
Après la révélation de Jean, je suis sorti de la maison et j'ai erré dans Paris. Les mots de Jean ont résonné dans ma tête toute la nuit. Je suis amoureux de ta mère, Ethan. Il avait dit ça d'un ton si bienveillant que je ne peux que le croire. Et ça m'a confirmé une bonne fois pour toutes qu'il tient à ma mère. Cependant, je suis et je resterais méfiant envers lui et n'importe qui s'approchant de ma mère de trop près. C'est comme ça.
Ah ouais, mais non, en fait. Si les relations entre ma mère et Jean deviennent plus sérieuses, je vais me retrouver avec un demi-frère et une demi-sœur dans les pattes, des repas de famille. Et clairement, FLEMME.
Jean et ma mère sortent de mes pensées jusqu'au midi où je crois halluciner en voyant Jules et Clarisse, quelques tables plus loin de la mienne. Jules me reconnaît, donne un coup de coude à sa sœur, qui a un mouvement de recul en me reconnaissant. Je ne les avais jamais vus ici, avant. Peut-être ont-ils changé de lycée ? Je ne sais pas. Mais ils faillaient qu'ils se retrouvent ici, c'est évident !
-Tu les connais ?, me demande Marvin en voyant les deux gosses de Jean me regarder avec insistance
J'ai aucune envie de parler d'eux à Marvin. Je l'aime bien, mais notre relation ne peut même pas se comparer à de l'amitié, alors je ne vais pas me confier à lui, voyez.
-Vaguement.
Comprenant que je ne parlerais pas plus, Marvin souffle un "okay" presque inaudible et rentre dans la conversation qu'ont les autres. Seule Victoire, en face de Marvin, se tait. Elle regarde son plateau qu'elle n'a pas encore touché. Elle ne semble pas dans son état normal et j'avoue ne pas trop comprendre pourquoi. Elle est silencieuse depuis ce matin. Même quand je lui lançais des piques, tout à l'heure, elle ne répondait pas, alors qu'elle m'entendait très bien.
Je lui donne un petit coup dans la jambe pour la faire se réveiller. Elle relève le regard vers moi et ses yeux clairs se posent sur les miens. Elle ne semble pas avoir beaucoup dormit, elle aussi. Son regard se détourne du mien pour se porter sur son téléphone qui vient de recevoir un message. Elle le lit, puis repose son téléphone sur son plateau, sans pour autant se mettre à manger.
Qu'est-ce qu'il se passe ?
-Ça va ?, je lui demande
-Depuis quand tu t'inquiètes des autres, toi ?, cracha-t-elle avec une violence que je ne lui connais pas
-Va te faire foutre, répliquais-je sur le même ton
Elle a raison, depuis quand j'en ai quelque chose à foutre des autres ? Les révélations de Jean, cette nuit, me rendent niais. Et ce n'est absolument pas une bonne chose, croyez moi. Elle ne reparle plus durant le repas et moi-non plus. Nos silences étonnent d'ailleurs nos amis qui ne comprennent pas qu'on n'ait pas une vacherie à nous balancer à la gueule ou une connerie à raconter, qui ne posent cependant pas plus de question. Et heureusement.
-Mes parents ne sont pas là ce week-end, ça vous dit de faire une petite soirée samedi soir, soit demain soir ?, propose Marvin
Chacun répond par le positif. Victoire ne répond pas et moi, je me contente de hocher la tête. Nos comportements font exploser Elio, qui, en nous faisant sursauter, nous demande ce qu'il nous arrive aujourd'hui. Je m'explique vaguement en donnant ma fatigue comme excuse, alors que je n'ai pas vraiment valable d'excuse pour être mou ce midi, car je dors très peu d'habitude. Victoire, quant à elle, hausse les épaules.
-Vous me prenez pour une buse ou quoi ?
-Bébé, fous-leur la paix, murmure l'italien d'une petite voix qui parvient à dissuader Elio
Canard.
À mon retour à la maison, le soir, après une journée où j'ai été tout aussi mou que le midi, tout comme Victoire qui a finit par exploser en sanglot dans les bras de Léo à la pause de quinze heures sans que je ne comprenne pourquoi, maman m'attend sur le canapé, le dos bien droit. Elle tapote à côté d'elle en me voyant, comme pour m'inciter à venir m'asseoir, mais je refuse et m'assois plutôt sur la table basse. Je ne toucherais plus jamais ce canapé.
-Mon chérie...Il faut que je te parle.
Il faut qu'on parle. Ces quatre mots, qui font flipper tout le monde, viennent de sortir de la bouche de ma mère. Je ne sais pas ce que va me sortir ma mère, mais je flippe. C'est rare qu'elle et moi ayons une discussion "sérieuse". C'est rare qu'on ait une discussion tout court, d'ailleurs. Quand j'étais enfant, quand mon père était encore là, nous parlions beaucoup, elle et moi. Je lui disais mes petits problèmes d'enfant et elle me racontait des anecdotes sur son enfance, sur papa avant, sur Eléa...
-Ce midi, Jean m'a fait une surprise. Il m'a emmené au restaurant et m'a demandé si je voulais emménager avec lui. Bien sûr que j'ai accepté, mais je voulais t'en parler avant que ça ne se concrétise vraiment. Si tu ne veux pas, je comprendrai et on restera tout les deux, ici. Je sais que ça peut te sembler rapide, car tu n'as vu Jean qu'une ou deux fois, mais cela fait longtemps que l'on se fréquente et je l'aime. Je sais que lui aussi. Tu aurais ta propre chambre et tu partagerais la salle de bain avec Jules, Clarisse ayant la sienne. Je peux comprendre que tu ais besoin de temps et que ça fait beaucoup d'un coup. Fais moi signe quand tu sauras, m'explique maman avant de se lever pour aller dans la cuisine, me laissant seul dans le salon, face à ce foutu canapé sur lequel je dormais avant que ma vie ne parte définitivement en couille.
Sans hésiter une seule seconde, je me lève et rejoins ma mère dans la cuisine. Elle est en train de couper je-ne-sais quoi sur le plan de travail, dos à moi. Je m'avance vers elle, pose ma main sur son poignet, la coupant dans son élan. Elle leva les yeux vers moi, posa le couteau et comprit, dans mon regard. Elle me sauta dans les bras en souriant, me murmurant qu'elle m'aime et qu'elle me remercie. Et sans savoir pourquoi je lui réponds :
-Moi aussi, je t'aime, maman.
ALORS ? JE N'AI PAS TROP DEAD CA ? DONNEZ-MOI VOS AVIS LES GARS, PARCE QUE JE DOUTE UN PEU QUAND MÊME (ET JE NE SAIS TOUJOURS PAS POURQUOI J'ÉCRIS EN MAJUSCULES)
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BROKEN
Teen FictionBrisé ? Anéanti ? Traumatisé ? Aucun mot n'existe pour décrire Ethan. Son enfance chaotique et ce fameux soir où tout a basculer le hante. Pour oublier, il enchaîne les soirées, les filles, l'alcool et la drogue, bien conscient que ruiner sa santé n...