Chapitre 14.

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Heather-Conan Gray

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Heather-Conan Gray

-Tout va bien ici ? On vous entends crier depuis la terrasse, s'inquiète Victoire

-Manquait plus qu'elle..., grogne Oleyana

-Oui, tout va bien..., soufflais-je en passant mon bras autour de ses frêles épaules

Victoire me jette un regard perdu, ne comprenant pas d'où provient ma soudaine envie de proximité entre elle et moi. Puis elle rougit. L'avoir si proche de moi me donne des idées à faire pâlir un religieux, et je crois bien qu'elle s'en doute.

Victoire m'insupporte la plupart du temps, mais pas son corps. Elle est putain de sexy et si je pouvais la manger toute cru, je le ferais. Ses hanches voluptueuses, ses longs et fins doigts, ses belles lèvres charnues, ses longs cheveux bruns, ses yeux à la fois naïfs et sauvages...rien que d'y penser, ça me hérisse l'échine du dos.

-Oui, on ne faisait que discuter..., ment aisément Oleyana

Quant à moi, je mets mon plan à exécution et tourne le visage de Victoire vers moi. Ses yeux se plissent et tentent de sonder mon âme, sans grande réussite. Ses lèvres m'appellent et putain, même si je fais ça pour les mauvaises raisons, ce baiser va être incroyable. J'en tremble presque. Petit-à-petit, Victoire se décontracte dans mes bras, qui entourent sa taille dorénavant. Elle se tourne complétement vers moi et pose ses mains sur mon torse.

Nos yeux ne se lâchent plus, et, en parfaite symbiose, nous approchons nos lèvres et les faisons coller ensemble. Au début, nos lèvres ne font que s'effleurer. Tout est doux. Puis nos corps s'embrasent et le baiser aussi. Mes mains remontent le long de ses courbes et s'accrochent à son cou. L'une des siennes remonte à mes cheveux et l'autre rapproche nos deux corps.


Et la seconde d'après, nos lèvres se décollent, nos corps s'éloignent et notre baiser prend fin.

Victoire a les joues rouges, les cheveux en désordre et les lèvres gonflées. Je dois avoir une allure semblable à elle, alors je n'ai pas grand chose à dire. Nos regards l'un envers l'autre se tournent d'un même mouvement vers Oleyana qui se tient à un mètre de nous, choquée. Elle passe son regard de Victoire à moi et de moi à Victoire à une vitesse folle, avant d'articuler, d'un souffle à peine audible :

-Je ne savais pas que vous...que vous...

-Et bien maintenant, tu le sais !, sifflotais-je avant de me diriger vers la maison

J'entends Victoire demandé quelque chose à Oleyana, mais je n'arrive pas à distinguer quoi. J'entre dans la maison, retrouve mes amis dans la cuisine et m'installe près de Marvin, qui me jette un regard en coin, avant d'esquisser un sourire. Je lui demande du regard ce qu'il y a, et il répond à ça en se tapotant le contour des lèvres. Puis il se penche vers moi :

-La prochaine fois, vérifie qu'elle n'ait pas de rouge à lèvres...Surtout, s'il est noir.

Je lève les yeux au ciel et tente d'enlever le rouge à lèvres autour de ma bouche avec un mouchoir et de l'eau. Puis Victoire entre dans la pièce. Elle semble déboussoler et regarde le sol. Puis d'un coup elle lève les yeux vers moi. Des yeux haineux, remplis de colère et de rancœur. Et quand j'écoute la discussion de mes amis, je comprends pourquoi...

-Grave ! Je trouve ça horrible. Utiliser quelqu'un pour se débarrasser de quelqu'un, c'est très facile et purement égoïste, affirme Léo

Oh merde. Victoire a dû comprendre. Je suis sûr qu'elle a compris.Surtout, s'il est noir.

_________

Je me suis isolé il y a maintenant quinze minutes, seul, dans une chambre. La fête s'est calmée, la maison s'est vidée, il ne doit rester qu'une trentaine d'individus dans le salon, dont mon groupe d'ami. Et peut-être Oleyana. Allongé sur le lit immense, de cette chambre de bourge, je fixe le plafond en silence.

D'un coup, la porte claque, je n'ai pas le temps de me relever que j'entends le verrou se fermer. Je me dis que ça sent bon pour moi, jusqu'à ce que je me lève et que je remarque que la personne qui vient d'entrer n'est autre que Victoire. Et au vu de sa tête, elle va m'engueuler. Voir même me gifler.

Mais j'ai fait ce que j'avais à faire. Oleyana devenait trop encombrante, et Victoire était la meilleure idée pour que cette vipère d'Oleyana me foute la paix. J'ai toujours été comme ça, égoïste et manipulateur. Et je me fiche pas mal de ce que peuvent penser les gens de moi.

Le fait que Marvin est compris qu'un rapprochement a eu lieu entre moi et Victoire me rend dingue et me fait oublier notre ridicule rapprochement. Parce que oui, cette fouinasse de Marvin a bien compris que nous nous étions embrassés. Et c'est le rouge à lèvre qui nous a trahit. Victoire était la seule fille avec du rouge à lèvre noir ce soir.

-Il faut qu'on parle.

-Je t'écoute...

Victoire s'assoit sur le lit, le dos contre le mur, les jambes collées à son torse. Elle m'indique du regard de me relever, ce que je fais. Pour une fois, que je lui obéis, il faudrait noter ça dans le calendrier.

-Pourquoi tu m'as embrassé, Ethan ?, me demande Victoire en mettant ses cheveux derrière sa tête

Pour me débarrasser d'Oleyana.

-Je ne sais pas. Parce que j'avais envie...

Victoire plonge son regard dans le mien et je comprends immédiatement qu'elle sait que je mens. Que je savais très bien ce que je faisais en l'embrassant devant Oleyana. Victoire n'est pas idiote, bien que je le croyais, il n'y a pas si longtemps, et je ne doute pas du fait qu'elle est bonne à la déduction. Et puis, je ne sais pas ce qu'elle et Oleyana se sont dit après que j'aie embrassé Victoire tout-à-l'heure dans le jardin. Peut-être qu'Oleyana lui a dit, ce qu'elle m'a dit à moi. Je n'en sais rien. Et ça m'énerve de ne pas savoir.

-Je sais que tu mens, affirme-t-elle, déterminée à me faire cracher la vérité

-Pourquoi tu me le demandes, alors ?, me moquais-je

-Parce que je veux l'entendre de ta bouche. Pour être pleinement sûr que tu n'as aucun cœur et aucune culpabilité à utiliser les gens pour arriver à tes fins, crache-t-elle froidement. Pourquoi tu m'as embrassé, Ethan ?

-Pour me débarrasser d'Oleyana, ricanais-je, victorieux

-Et tu es fier de toi, en plus ? Tu me dégoûtes.

-Oleyana ne mérite plus mon respect. Elle est toxique.

-Et moi, dans cette histoire ? Et puis tu crois que tu n'es pas toxique, toi ?

Touché.

-Toi, tu étais au bon endroit, au bon moment. Si je suis toxique que ça, pourquoi continues-tu de me tourner autour ?

Coulée.

Victoire me regarde avec dégoût. Elle ne sait que répliquer à ce que je viens de dire, et ça me prouve encore une fois que j'ai raison et qu'elle a tord. J'ai toujours raison. Elle a toujours tort. C'est comme ça.

-Tu me dégoûtes, avoue-t-elle avant de se lever, sûrement pour sortir

-Tu la déjà dit ça, me moquais-je, un rictus au coin des lèvres

La seconde d'après, elle sort de la chambre, laissant sur ma joue la trace rouge de sa main.

BROKENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant