Brisé ? Anéanti ? Traumatisé ? Aucun mot n'existe pour décrire Ethan. Son enfance chaotique et ce fameux soir où tout a basculer le hante. Pour oublier, il enchaîne les soirées, les filles, l'alcool et la drogue, bien conscient que ruiner sa santé n...
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Doja Cat-Street
Mardi matin, huit heures, et j'essaie de comprendre comment notre prof de philosophie a pu se retrouver avec ce que j'ai griffonné sur le passé entre les mains et donc par conséquent comment Victoire, qui lui a rendu nos copies, à pus se retrouver avec ses foutus écrits entre les mains.
Mercredi dernier, j'avais écrit sur le sujet du passé, lorsque Victoire et moi étions au lycée, sans qu'elle ne le remarque. Sauf que, tel l'idiot que je suis, j'ai oublié ces feuilles dans la salle de permanence. Quand j'ai débarqué là-bas vendredi matin, pour les récupérer, elles n'étaient plus là. J'en ai conclu que les employés de ménages les avaient jetées. Mais apparemment, Victoire les a récupérées, par je ne sais quel miracle, et les a rendues au prof, sans même m'en parler. Je suppose qu'elle lui a rendu son travail à elle sur la colère, car je n'ai rien écrit sur ça.
-Avez-vous des réactions par rapport à cette rédaction, qui a d'ailleurs eu la meilleure note de la classe, c'est-à-dire dix-neuf sur vingt ?
Genre ? Genre moi, j'ai eu la meilleure note de la classe ? Lol. Le prof a dû se tromper dans ses calculs.
-C'est... Terriblement bien écrit. On sent que la personne qui a écrit ça sait de quoi elle parle et connaît son sujet, s'exprime Rose, une fille de la classe
Suivit de ses quelques mots, une vague de "ouais", "de ouf" et "je suis d'accord" se fit entendre dans la salle.
-Bien. Maintenant, je vais rendre à César ce qui est à César. Je vais rendre la copie à son auteur, avant de rendre les autres copies. Vous pouvez sortir dès que vous avez votre copie, explique le prof avant de lever son regard vers moi
Il s'avance vers moi, pose la copie sur la table, puis s'aventure à distribuer le reste. Andrew, qui est assis à côté de moi, me regarde, clairement étonné, tandis que Victoire me lance un grand sourire. Mais, sans plus attendre, je sors de la salle, clairement honteux, et rejoins la petite place devant le lycée. Le temps est mauvais. La pluie menace de tomber depuis quelques jours et elle finira par le faire, dans quelques heures ou minutes. Appuyé contre un muret, je sors une cigarette que j'allume rapidement, avant de prendre ma première taffe.
Tous les fumeurs qui fument pour une raison (c'est-à-dire pas les 2009 qui nous sortent des "j'ai une histoire, j'ai un background" en crapotant devant le collège) sont d'accord sur un point : la première taffe est la meilleure, la dernière taffe est à la pire. Fumer me met toujours dans un état second, qui me fait penser à mon passé, et qui fait danser mes démons.
Mes pensées sont interrompues par mon groupe d'amis qui arrivent vers moi, en braillant. Victoire marche quelques mètres dernière eux, le nez dans son téléphone. Elle manque de se prendre quelqu'un, s'excuse, puis reprend son chemin. Malgré notre guéguerre, je ne pourrais jamais nier l'incroyable corps de Victoire. Elle est rarement en habits moulants. Ses jeans sont tous larges, ses sweats et ses t-shirts de même. Mais, des fois, comme aujourd'hui, elle porte une pièce qui la mets clairement en valeur. Elle a accordé un jean noir large avec un pull légèrement décolleté beige en laine qui s'arrête juste au-dessus de ses fesses, avec une veste noire qui possède un tissu blanc qui m'a l'air très doux à l'intérieur.
Victoire tout l'air d'être pudique avec ses vêtements et son corps. Mais, quand on y pense, la pudeur à quelque chose de sexy. Ce quelque chose d'attirant qui fait qu'un homme finira par vouloir une fille prude plutôt qu'une autre. Un homme sera toujours plus attiré par ce qui reste un mystère que par ce qui se trouve à la vue de tous. Ce qui rend la pudeur si attractive, c'est de se dire que seul une homme aura l'honneur de voir, découvrir et garder ce que cache une demoiselle.
Et Victoire est incroyablement sexy. La seule chose pas trop nulle chez elle, c'est bien ça.
-Dis donc, Monsieur le Philosophe ! Tu nous avais caché ce talent !, s'écrie Oleyana, comme ci de rien n'était
-Tout comme toi, tu nous as caché ton talent de balance, crachais-je
Mes potes me regardent, sans comprendre d'où vient mon soudain énervement, sauf Andrew et Victoire. Oleyana me regarde longuement, avant de comprendre. Un éclair passe dans ses yeux. Puis elle baisse la tête, peu fière d'elle. Et elle a raison de ne pas l'être.
Sérieusement. Qu'est-ce qui lui a pris d'aller raconter l'histoire de ma famille à Victoire, aka la fille dont je veux qu'elle sache le moins de chose possible sur moi ? Quand Andrew m'a parlé de sa découverte à propos de ça, je suis tombé des nues. Moi qui chercher qui avait vendu la mèche, j'ai été très choqué d'apprendre que c'était Oleyana. J'aurais plutôt vu Julian ou Léo au rang des bavards. Et avant que vous me hurliez dessus en me disant que c'est injuste d'en vouloir à Oleyana d'avoir balancé ma vie à Victoire, alors qu'Elio en a parlé à Léo, je préfère vous dire que c'est moi qui l'aie raconté à Léo. Je ne me rappelle pas des circonstances exactes, parce que j'étais clairement soûl, mais je sais qu'on était assis dans le canapé d'Elio.
Et d'un coup, sans crier garde, Oleyana commença à hurler sur Victoire, lui aboyant le fait qu'elle n'avait pas à dire qu'elle savait pour la mort de mon père. Car même si elle n'a pas les circonstances de sa mort, Victoire en sait déjà bien trop. Victoire la regarde, sans comprendre un mot de ce que lui rabâche Oleyana. Sauf que ce qu'Oleyana n'a pas compris, c'est que le problème, ce n'est pas que Victoire est dit qu'elle savait, au contraire. Le problème, c'est quelle, elle se soit permis d'en parler.
-Oleyana. Stop.
-Mais...
-Non. Maintenant, tu vas me dire pourquoi tu as été parlé de mon...géniteur, à Victoire.
-Mais, je...
-Oleyana. Maintenant.
-Putain, mais depuis que cette petite pétasse, Iris, Léo, Marvin et Mariana sont arrivé, vous n'avez d'yeux que pour eux ! Et vous m'oubliez clairement !
La violence de ses paroles me choque. La Oleyana qui se tient devant moi n'est pas la Oleyana que je connais.
-Quel rapport avec son père ? Et puis pourquoi t'attaquer simplement à Victoire ?, demanda calmement Iris
-Parce que toi, Léo et Mariana, vous rendez heureux mes potes ! Alors qu'elle, à part se plaindre, elle ne sert à rien ! Il fallait que je trouve un moyen de vous vous embrouillez ! Et ton père est le parfait sujet !, s'écrie-t-elle sans la moindre honte
Egoïste. Elle est putain d'égoïste.
-Putain mais alors explique moi à quoi sert Marvin, d'après toi !?, explose soudainement Victoire. Avoue simplement que tu n'aimes pas ma gueule, tu passeras moins pour une conne.
-Parle-moi mieux, par contre, réplique Oleyana
D'un mouvement vif, Victoire attrape Oleyana par le col de sa veste et la tient fermement. Des flammes dansent dans le regard de Victoire, qui est clairement en train de péter un câble face à l'égoïsme et l'immaturité d'Oleyana. Je regarde mes autres amis, qui regardent la scène, choqué de ce qu'il se passe devant leurs yeux. Léo est dans les bras d'Elio, et je vois clairement qu'il n'est pas loin d'exploser en sanglot. D'après Elio, Léo déteste les conflits, même les plus banals.
-Écoute, Oleyana. Ta haine contre moi n'est justifiée que par ton immaturité et ton égoïsme. Tu n'as rien contre moi, t'as juste les boules que l'attention soit porté sur quelqu'un d'autre que toi le temps d'une seconde. Réveille-toi, chérie, le monde ne tourne pas autour de toi. Et que ça te plaise ou non, je suis là et j'existe. Alors ouais, désolé de hausser le ton quand on me manque de respect, mais attention, grosse news : tu n'es clairement rien. Juste une petite fille à papa qui a toujours tout eu, et qui est prête à tout pour descendre les autres. Et là, ma petite Oleyana, tu t'es joliment donné en spectacle devant tes amis, qui ont, je pense, bien compris à quel point tu es toxique. Fous-moi la paix, maintenant.
Après avoir dit sa dernière phrase, Victoire lâche Oleyana, qui recule de quelques pas. Victoire est hors d'elle. Ça se voit. Jim, choqué du comportement de sa copine, la repousse quand elle essaie de s'approcher de lui.
-Bon, et bien je crois que tout a été dit..., sifflota Andrew
