Chapitre 4.

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HUCCI-Vision Slowed (ft

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HUCCI-Vision Slowed (ft. Dom Sebastian)


-Dis donc, Ethan, ça faisait longtemps qu'on ne t'avait pas vu, fait remarquer Oleyana avec son grand sourire de peste

-Merci, je n'avais pas remarqué, dis-je, condescendant

Oleyana lève son majeur en ma direction tandis que je vois Léo lever les yeux au ciel. Lui n'est pas encore habitué à mon langage grossier et à ma vulgarité presque maladive. Je suis froid avec Oleyana et mes potes, mais ça ne veut pas dire que je ne les apprécie pas.

La réalité, c'est que je viens en cours pour penser à autre chose qu'au fait que le mec de ma mère et ses gosses viennent manger chez nous ce soir. Savoir que ce Jean va se retrouver face à moi me mets dans un état pas possible. Parce que je ne sais pas si je vais supporter le fait de voir ma mère avec un homme. J'ai comme l'impression que quand je le verrais, je l'assimilerais directement à mon géniteur. Et même si je m'en fous clairement, je sais que ma mère serait attristée si ça se passe mal entre moi et son mec.

-Bon, on va manger ? J'ai faim, là, se plaint Jim, sans que ça n'étonne personne

Ce mec passe son temps à bouffer, mais reste tout chétif. Oleyana passe son temps à dire que c'est injuste, qu'elle, quand elle mange la moindre chose, elle prend directement du poids et qu'elle aimerait être un mec pour ça (et aussi, pour ne pas avoir ses règles, mais ça, ce n'est pas étonnant).

30 minutes, plus tard, nous sommes assis à la table la plus reculé du self, en train de "déguster" la merveilleuse ratatouille que nous ont servie les cantiniers ce midi. C'est alors que je vois une furie brune débarquer à la table et s'asseoir avant de clairement jeter son plateau sur la table, balançant son écharpe sur le dossier de sa chaise, avant de s'asseoir.

Je reconnais la petite brune qui traîne avec Léo. Je l'avais oublié, celle-là. Ses yeux lancent des éclairs à tout le monde, une veine jaillie légèrement de son cou et ses mains tremblent légèrement. Brunette n'est pas contente, à ce que je vois.

-Qu'est-ce que t'as ?

-Ma mère. Mais ne me posez pas de question, j'ai aucune envie d'en parler, réplique brunette

-Qu'est-ce qu'elle t'a fait, ta mère ?, demandais-je, très calme

Faire sortir les gens de leurs gonds et les pousser à bout, c'est vraiment la chose que je préfère faire, dans la vie.

-Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans "je n'ai pas envie d'en parler" ? Connard.

-Ouh, brunette a toujours autant de répartie... J'aime ça, la provoquais-je avec un grand sourire

Toute la table nous regarde et, quand elle me balance le contenu de son verre d'eau dans la gueule en se levant brusquement, faisant tomber sa chaise, c'est tout le self qui nous observe. Lycée de commère. Un silence, presque flippant, plane. Brunette respire rapidement. Je me lève doucement de ma chaise et me déplace près d'elle.

 Je me lève doucement de ma chaise et me déplace près d'elle

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Je vais le tuer.


Je ne sais pas ce qui cloche dans le cerveau de cet abruti. C'est sûrement un fils à papa blindé de thune qui se croit supérieur aux autres. Vu sa bande de potes, ça ne serait pas étonnant que son père soit un avocat brillant et sa mère un mannequin reconnut mondialement.

Son regard hautain, remplis de mépris me sonde. Il s'attend sûrement à ce que je lui balance ma main sur la joue ou bien que je fonde en larmes. Mais ma réaction est toute autre. Je relève calmement ma chaise avant d'enfiler mon manteau ainsi que mon écharpe.

Je savais bien que trainer avec la bande de potes d'Elio ne serait pas une bonne idée. Léo se sent mieux lorsqu'il est entouré d'eux que lorsque nous ne sommes que tout le deux. Il me dit qu'il se sent plus en sécurité et quelque part, je le comprends : le harcèlement qu'il subit est de plus en plus violent, même des gens d'autres lycées s'en prennent à lui, et ce n'est pas moi avec mes petits bras qui vont le défendre si une bande de débiles nous tombe dessus.

Mais je ne supporte pas les amis d'Elio. Andrew a le regard si froid, j'ai l'impression de l'embêter par ma simple existence. Jim et son regard hautain me font comprendre que je ne suis pas la bienvenue. Oleyana sonde mes habits à chaque secondes, se disant sûrement qu'une fille qui ne porte pas des vraies Dr.Martens ne mérite pas de trainer avec elle. Julian me prend pour cible dès que je fais ou dis quelques choses de travers. Les seuls qui m'inspirent confiance, c'est Mariana, Marvin et Iris. Et Elio, bien sûr. Mais lui, je l'apprécie juste parce qu'il rend Léo très heureux.

Et puis il y a ce connard d'Ethan, pas foutu de respecter au moins une personne dans ce monde. Je ne sais pas, il doit avoir un complexe d'infériorité, ou un manque cruel de confiance en lui pour se comporter si vulgairement.

Léo dit que j'abuse. Qu'ils ne sont pas si horribles que ça avec moi. Que je me fais des films. Mais moi, je suis bien sûr des regards que cette bande me lancent à chaque instant. Je ne dois pas être assez riche pour eux. Mes parents ne doivent pas être assez prodigieux pour eux, ma famille pas assez parfaite.

Dehors, j'appelle Elena, ma sœur, âgé de 22 ans. C'est la seule à qui je peux parler de ça. Je prie pour qu'elle soit en pause. Ma sœur est vendeuse dans une boutique dans Le Marais. J'ai deux autres sœurs, Laurie et Justine, vielles de 19 et 21, ainsi que deux frères, Will et Matt, ayant tout deux 16 ans. Oui, nous sommes six. Tous nés pour une seule raison : les allocations et toutes les aides financières dont ma mère pourrait bénéficier.

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