Epilogue.

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Love Of My Life-Queen

Victoire, ma douce Victoire....

Tu es mon premier amour, et mon dernier. Tu es mon unique amour. Si tu lis cette lettre, c'est que je te l'ai demandé, et que je ne suis pas loin de partir. Je ne sais pas quand tu liras ça. Mais je vais te dire quand sommes-nous quand j'écris ces mots. Il est vingt-trois heures trente et tu dors paisiblement à côté de moi, dans notre grand appartement...complètement nue. Ton visage est détendu, simple, doux. Ce soir, tu m'as annoncé que tu étais enceinte. Et je crois n'avoir jamais été aussi heureux que maintenant. J'ai bien cru que mon coeur allait lâcher quand tu m'as avoué que c'était une fille. Et je te jure que j'ai vu la lumière au bout du tunnel quand tu m'as demandé si le prénom d'Angèle me plaisait pour notre fille. Je ne sais même pas comment t'expliquer ce que je ressens tellement c'est fort.

Je sais que je n'ai pas toujours été tendre avec toi, et je m'en veux. Tu ne mérites même pas un seizième de ce que je t'ai fait subir. Mais tu es resté. Qui sait ce que je serais aujourd'hui si tu n'avais pas été là, si tu ne m'avais pas poussé à aller mieux. Merci d'exister. Merci de m'aimer. Quand maman est décédée, j'ai cru replongé dans l'alcool, la souffrance et la tristesse. Mais grâce à toi, j'ai eu la force de rester. Et qu'importe où maman est maintenant, je sais qu'elle est fière de moi. Et qu'elle est aussi fière de toi.

Il y a des choses que je ne serais jamais capable de te dire. Alors j'ai préféré te les écrire. Tu mérites de savoir ces choses, car tu m'as toujours réconforter sans savoir pourquoi tu devais me réconforter.

Mon père et ma mère étaient amoureux. Très amoureux. C'était le couple insupportable du lycée, celui tellement parfait que tout le monde en rêvait. Talentueux, sportif et beau, mon père était le mari par excellence. Ma mère, intelligente et réfléchis, avait elle aussi tout de la femme parfaite. Le 7 novembre 1999, ma mère a accouché d'une petite fille. Mon père était ravi, l'homme le plus heureux du monde, probablement. Il avait eu le meilleur cadeau que l'Univers pouvait lui donner : un enfant avec la femme de sa vie. Ma grande sœur est née et a fait la fierté et le bonheur de mes parents, malgré ses problèmes cardiaque. Trois ans après, le 7 novembre, le même jour que ma sœur et mon père, ma mère a accouché de son second enfant, moi. Et quelques mois après ma naissance, ma sœur est tombé malade. Et elle est morte de cette maladie. Mes parents l'avaient nommée Eléa, comme ma grand-mère paternel.

De là, ma famille a explosée. Mon père noyait son chagrin dans l'alcool et ma mère essayait de s'occuper de moi du mieux qu'elle a pu. Plus les années passaient, plus je grandissais, plus mon père buvait et nous endettait. Il avait quitter son travail et le salaire d'infirmière de ma mère ne pouvait pas couvrir les dépenses de mon père en alcool. Elle a pris un second emploi, tandis que moi, dès que j'ai eu l'âge, je rendais service au voisin contre quelques euros.

Ma mère était épuisée, aussi bien physiquement que mentalement. Mon père, en colère contre le monde entier, a commencer à la battre. Il ne m'a jamais touché moi, mais en frappant ma mère un peu plus fort chaque soir, il plantait plusieurs couteaux dans mon cœur.

Et ce soir là...Il était tard. Bien trop tard pour un gosse de six ans. Ma mère dormait depuis longtemps. Mais pas moi. Je n'y arrivais pas. J'avais l'impression que je devais rester éveiller. Assis seul, dans le canapé taché d'alcool du salon, dans le noir et le silence complet, j'attendais. Je ne savais pas ce que j'attendais, et j'aurais préféré ne jamais savoir. La nuit était calme, et humide. L'air lourd de l'été était à la limite du supportable.

Le jour avait commencé à se lever quand la porte de la maison s'ouvrit. Je m'étais endormis, mais le claquement de la porte m'avait réveillé. Je m'étais relevé du canapé et mon père m'a remarqué. Il sentait l'alcool. Il s'est assis à côté de moi, en me regardant. Ses yeux vitreux, sa barbe qu'il ne taillait plus, les veines explosées de ses yeux, ses cheveux longs et gras, son t-shirt noir taché d'alcool et de vomi : je me rappelle de tout.

BROKENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant