Chapitre 15.

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JADN-Comatose

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JADN-Comatose

PDV Victoire


Ce matin, j'arrive au lycée à sept heures. Une heure d'avance. Je crois n'avoir jamais été aussi en avance que maintenant. Et je préfère largement être là, à me peler les fesses sous le froid automnal qu'être chez moi. C'est de nouveau la guerre entre mes parents.

Mon père vient d'une famille qui travaille dure, chaque jour, tandis que ma mère vient d'une famille qu'on peut comparer à celle des Tuches. Mes parents n'étaient donc pas vraiment destinés à finir ensemble, et pourtant...Mes parents se sont rencontrés très jeunes, vers 15 ans, et ma mère est vite tomber enceinte. Elle n'était même pas majeure. Ça a été un drame pour la famille de mon père, qui a coupé tout contact avec lui. Mon père a donc été vivre chez les parents de ma mère. Il a entamé des études d'architecte, qu'il n'a jamais finies, tandis que ma mère s'occupait d'Elena, ma plus grande sœur.

Un an après, ma mère a accouché d'une deuxième fille, Justine, ma grande sœur. Et deux ans après de Laurie. Et deux nouveaux deux ans après, de moi. Et un an après, de Will et Matt, les jumeaux.

Durant ces années, mon père s'est accroché au mode de vie de cas sociaux de sa belle-famille. Sans un sou, ma mère et mon père ont emménagé ensemble, avec leurs six enfants. Mes deux frères dormaient dans la plus petite chambre, Elena, Justine, Laurie et moi dans la plus grande et mes parents s'endormaient dans le canapé.

Ayant six enfants, et étant sans emploi l'un comme l'autre, mes parents touchaient beaucoup d'argent et d'aide par mois. On pourrait croire qu'ils utilisaient cet argent pour nous acheter des vêtements pour l'école, ou pour nous faire des cadeaux à Noël. Mais non, rien de ça. Ma mère s'est offert une chirurgie esthétique. Et, au-delà de ça, nous étions tous les six lâchés dans la vie, sans aucun cadre. C'est Elena, dès qu'elle a eu 15 ans, qui a commencé à prendre le rôle de nos parents.

Et, jusqu'à il y a moins d'un an, tout aller pour le mieux entre mes parents. C'étaient des parents médiocres qui ne travailler pas et qui profiter des aides de l'État pour leurs petits plaisirs à eux, sans s'occuper de leurs enfants, mais ils avaient la même vision de la vie. Et, allez savoir ce qu'il s'est passé dans le crâne de mon père au mois de janvier, mais il a eu comme un électrochoc. Il s'est réveillé, à repris ses études d'architecte en prenant un petit job à côté, nous a tous offert une multitude de vêtement. Il a repris le sport et a rendu notre appartement plus agréable.

Mais, comme vous vous en doutez, ce soudain changement n'est pas sans conséquences. Voir ma mère dormir et regarder la télé toute la journée à commencer à taper sur le système de mon père, surtout qu'elle réduisait à néant les efforts de mon père pour reconstruire une vie de famille potable.

Alors les cris ont commencés. Matin, midi et soir. Pour toujours la même chose. Pour la même raison. N'étends pas marier, mon père a plusieurs fois songé à quitter ma mère, cet été. Mais il n'a jamais sauté le pas. C'est son premier amour, la mère de ses enfants et la femme avec laquelle il a grandi. Mais je pense que, durant ces dernières semaines, nous sommes arrivés à un stade de non-retour.

Clairement dans mes pensées, je n'entends pas la personne qui s'installe à côté de moi. Ce n'est que quand elle m'appelle que je sors de ma transe. Je le regarde et ses grands yeux bleus m'analysent de haut en bas, tandis qu'il sort une cigarette de son paquet.

-Tu as pleuré ?, me demande Marvin, en ne lâchant pas mon regard des yeux

-Non, mentis-je aisément. Et puis qu'est-ce que tu fais si tôt devant le lycée ?

-Je pourrais te poser la même question, Victoire.

Je le regard, sans savoir quoi répondre face à sa répartie. Il a raison, je n'ai pas grande chose à dire, je suis là depuis bientôt vingt minutes. Marvin continue de me regarder, et je vois très bien dans son regard qu'il veut demander quelque chose. Quand il crache la fumée de sa cigarette, je souffle sur elle pour ne pas qu'elle atteigne mes poumons. On reste cinq longues minutes comme ça, durant lesquels il a le temps de finir sa cigarette. Puis :

-Crache ta valda.

-Quoi ?

-Je vois bien que tu veux me demander un truc, m'expliquais-je. Accouche.

-Pourquoi vous vous êtes embrassés avec Ethan samedi soir, à la soirée ?

Je me tends. Comment le sait-il ? Il nous a vu ? Cela voudrait dire qu'il a aussi vu Oleyana, et qu'il m'a aussi vu discuter avec elle. Je ne regrette pas d'avoir eu une discussion avec elle, d'ailleurs. Ça m'a permis de comprendre pourquoi Ethan m'a embrassé. Et ça m'a permis de le haïr encore plus, ce psychopathe.

-Comment tu le sais ?

-Je l'ai deviné quand il a débarqué de dehors avec du rouge à lèvre noir autour de la bouche et qu'étonnamment, toi, tu n'en avais plus. Maintenant, réponds à ma question.

Je lève un sourcil. Ce mec est de la C.I.A., je ne vois que cette option.

Je ne peux pas lui dire pourquoi on s'est embrassés, car ce serait lui dire pourquoi Ethan m'a embrassé, et ça serait lui avouer les sentiments malsains d'Oleyana. Marvin est quelqu'un de confiance, je le sais. Mais si Jim se retrouve à savoir ça, se serait un cataclysme générale. Marvin voit que j'hésite à lui dire.

-Je ne le dirais à personne, je te le promets. Tu le sais, que tu peux me faire confiance, non ?

-Ethan m'a embrassé pour se débarrasser d'une fille, avouais-je d'une toute petite voix

-Oleyana ?

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