✵ Chapitre 30,5 ✵ Le Grand Roi

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— Rahhh encore une fois ! grogné-je en tapant mon front avec la paume de ma main.

— Mais tu vas finir par y arriver t'inquiète pas ! m'encourage Oika-san à quelques mètres de moi, rattrapant le ballon que j'avais manqué lors de mon service.

— Mais ça fait déjà plusieurs lundis que je n'arrive pas au service smashé ! Si ça se trouve je ne suis pas faite pour ça..., commencé-je à dire sur un ton défaitiste.

— Oh et bien... Tu abandonnes ? Ce n'est pas la Suki-chan que j'ai connue, rit ce dernier en faisant tourner le ballon dans ses mains comme il le fait si bien.

Je gonfle mes joues, étant frustrée de mon comportement et tape le talon de ma chaussure sur le terrain, signe que je demande une pause.

— Bon très Suki-chan, on s'arrête deux minutes, ricane le passeur en ayant remarqué mon envie de souffler un peu.

Je lâche un petit sourire satisfait et part prendre une gorgée d'eau. Oika-san me suit et s'assit sur le banc où se trouve notre amas d'affaires. Pendant ce temps où je suis en train de me désaltérer, je repense soudainement à comment j'en suis arrivée à me retrouver à un entraînement particulier avec le « Grand roi » du terrain.

Tout ça, c'est passé la semaine précédant le camp d'entraînement de printemps à Tokyo. Un soir, mon téléphone s'est allumé au beau milieu d'un film que je matais à la télévision avec ma mère. Oikawa prenait de mes nouvelles comme à peu près chaque semaine. Ne croyez pas que je ne lui en demandais pas mais le plus souvent c'était quand même lui qui envoyait le premier message.

Après l'échange de quelques SMS et étant assez perturbée de ce début de semaine qui ne fut pas fameux. J'avais demandé l'aide du passeur de Seijoh pour apprendre le service smashé dans toute sa splendeur. Chose qu'il accepta sans broncher. 

Et depuis je m'entraîne chaque lundi, d'arrache-pied pour que cette foutue technique rentre dans ma caboche.

En tout cas, ce que j'apprécie chez Oikawa c'est qu'il ne perd pas patience tout de suite. Il a continué malgré ma mauvaise volonté (parfois) à m'aider. Il a continué à m'apprendre tout en se basant à mon rythme. Un entraîneur très attentif. Puis, même si certaines fois il prend ses grands airs de roi ou de petit enfant vexé quand je le taquine, il est tout de même très agréable à écouter.

Malgré le fait que je sois en sa compagnie et que je passe de très bons moments... Il faut dire que mon cœur ne l'est pas tout autant. Sans cesse je pense à Noya... Ce petit chenapan qui me fait tourner en bourrique à longueur de journée mais que j'aime tant aussi...Rien que le fait de penser au jour où je lui dirais certainement la vérité sur tous mes lundis soirs, me donne le cafard. Je sais qu'il ne sera pas très ravi d'apprendre que je traînais avec le « Grand roi » du terrain...

Sachant qu'il se passe quelque chose d'étrange entre nous depuis ce fameux camp d'entraînement... Je ne sais plus vraiment où en donner de la tête... Même parfois Oika-san le remarque. Il voit bien que même si je souris et m'applique sur ses conseils, ma tête n'est pas toute là... Et ce problème ne se résoudra pas tant que je n'aurai pas avoué ce secret enfouit dans mon cœur.

— Bon on reprend dans 5 minutes ? Je t'avoue que tu m'épuises Suki-chan, dit le grand brun en posant sa gourde sur le banc.

— Quoi ?! Arrête je me suis améliorée depuis la dernière fois !! Et puis je suis moins maladroite ! rétorqué-je en faisant la mue.

— C'est vrai, reprend ce dernier avec une pointe de malice mélangé dans son regard, mais tu as encore failli me lancer le ballon en pleine tête, rit Oikawa de plus belle.

Le secret de nos cœurs / Haikyu /Où les histoires vivent. Découvrez maintenant