✵ Chapitre 20 ✵ Sentiments

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« Hé Suki ! »

Le vent léger et charnel se déposant délicatement sur mon visage me réveille soudain. L'herbe fraîche me chatouille les mains et une étrange sensation envahit tout mon être. Doucement mes paupières découvrent le magnifique ciel bleu, d'une couleur légèrement pastel et parsemé de nuages d'un blanc pure.

« Que fais-je ici ? » me demandé-je les yeux obnubilés par ce ciel semblant sortir tout droit d'un rêve.

« Tu te réveilles enfin Suki ! »

Restant toujours allongée dans l'herbe au teint absinthe, mes yeux s'écarquillent en apercevant Nishinoya, assis à mes côtés, les jambes écartées touchant légèrement la robe dans laquelle je suis vêtue. Je me relève fébrilement tout en observant le délicat regard que celui-ci m'adresse.

« Où sommes-nous Noya-kun ? »

« Dans un endroit où rien que le calme et la zénitude ne règnent... C'est beau n'est-ce pas ? »

« Ça semble irréel » rétorqué-je regardant l'horizon décoré de fleurs d'un jaune mimosa.

« Ça l'est ! » ricane ce dernier posant délicatement sa main sur la mienne.

Je sens mes joues rougir instantanément. Ce sentiment amoureux parcourant tout mon être commence à m'être fatal... à cette allure c'est sûr que Noya va se douter de quelque chose... Mais nous ne sommes que tous les deux ici peut-être que je devrais lui dire... Que je l'aime à en crever...

« Noya-kun... J'aimerai rester avec toi...tou- »

« Toute ta vie ? C'est ça ? » continue ce dernier les joues enflammées comme un coquelicot.

Sa main me serre fort à présent et cherche à entremêler ses doigts aux miens. Nos visages se reprochent passionnément, je sens que mon cœur va rompre à tout moment...

« Suzuki ! »

Nous sursautons tous les deux face à cette voix criarde qui semble si proche. Une silhouette familière apparaît devant nous, une vieille dame tapant du pied dans l'herbe nous dévisage de haut en bas. Mais c'est...

Je sursaute de ma chaise, sentant quelque chose me taper sur la tête. Devant moi, Toshi-sensei, la professeure d'anglais armé d'une règle en bois dans ses mains, me regardant l'air suspicieux.

— Je peux savoir ce qu'il vous arrive ? me questionne cette dernière d'un ton ferme.

— Pardonnez-moi Madame... Je... Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, avoué-je honteuse de m'être endormie.

— Que je ne vous y reprenne pas, la prochaine fois je vous colle, annonce-t-elle sévèrement et continuant sa lecture.

Mon regard se dirige instinctivement vers Shoyo quelques tables plus loin, m'observant tristement et tenant un stylo dans ses mains même pas ouvert. Le moral n'est pas près de revenir après la défaite que nous nous sommes pris la vieille. La nuit dernière, j'étais si bouleversée par la discussion avec Noya-kun et sur l'avis plus que méprisant de Kogo sur mon jeu que les bras de Morphée ne sont pas tout de suite ouverts à moi. Ce qui explique aussi cette petite sieste sur mon bureau. Malgré le fait qu'il n'est pas bien de dormi en cours, ce rêve est l'un des plus beaux que j'ai pu faire et si Toshi-sensei ne serait pas venu me perturber peut-être bien que... Oh non rien que d'y penser cela me fait rougir. Si seulement les rêves pouvaient être parfois réels, cela me faciliterait bien la tâche.

Le secret de nos cœurs / Haikyu /Où les histoires vivent. Découvrez maintenant