Le secret de nos cœurs / Haikyu /

✵ Chapitre 16 ✵ Rivalités

Face à nous la première équipe que nous devons battre pour ces interlycées : Kakuda.

Placée à mon fidèle poste de central, j'attends le premier coup de sifflet qui donnera le feu vert pour commencer le match. L'atmosphère est palpable et tous mes sens sont en alerte. Je sens mon cœur taper plus fort dans ma poitrine à chaque encouragement de l'équipe adverse. Il faut dire que le lycée Kakuda est bien plus supporté et que les acclamations sont bien plus distinctes que les nôtres; même si quelques élèves du lycée de Karasuno sont venus nous encourager. En tout cas, la vue de la banderole noir affichant notre slogan « Envolez-vous » derrière le dos de nos adversaires, n'est pas placé là par hasard. Elle sera notre guide et notre force tout au long du match pour nous permettre ainsi d'atteindre notre but le plus cher : Volez le plus haut. Tout est décisif aujourd'hui alors nous ne devons pas perdre.

L'honneur du service est au lycée Kakuda. Le sifflet s'élève dans la salle. Le set démarre. La serveuse adverse s'élance et le service smashé arrive droit dans notre camp tel un projectile de canon. Le claquement brutal de la balle sur les bras de Okada résonne sur le terrain et j'entends sa voix crier de derrière « Fujita ! » pour signaler à notre passeuse que c'est à elle de jouer. J'observe du coin de l'œil le jeu qui se déroule à quelques pas de moi et jette un regard discret à Michimiya et Jun. 

C'est le moment d'attaquer. 

Nous nous élançons toutes les trois rapidement au filet comme l'attaque synchronisée que nous avait vaguement rappelé Onishii et d'un bond nous nous envolons au-dessus du filet. Le moment ralentit un instant. Une forme ronde teintée de bleu et de jaune rentre mon champ de vision n'attendant qu'une seule chose, que ma main la pousse dans le camp adverse. Mais un mur de mains se dessine devant moi, m'enlevant la possibilité de smasher et ne me laissant plus qu'une seule option : Faire passer la balle au-dessus du mur.

Cette dernière bien portante de mes mains, je décide du bout de mes doigts de la diriger légèrement plus haut pour lui permettre de passer juste au-dessus du mur qui me fait face. Le ballon survole le bloc et tombe au sol comme une flèche ne laissant pas le temps à leur libéro de réceptionner. Le coup de sifflet retentit pour annoncer le premier point de notre équipe et mon cœur crépite de joie rien qu'au son du sifflet faisant écho dans mes oreilles.

— Bien joué Haru-chan, me félicite Michimiya en posant sa main sur mon épaule.

Je me retourne et lève le pouce en l'air accompagné de mon plus beau sourire pour leur montrer qu'aujourd'hui je ne les décevrai pas et que je donnerai mon maximum pour qu'on aille le plus loin possible.

Ces dernières me répondent d'un pouce en l'air comme signe qu'elles donneront tous, elles aussi. J'entends Onishii sur le côté accompagné de Riku s'enthousiasmer sur cette première attaque réussit et le match reprend de plus belle.

Le visage crispé des joueuses de Kakuda face à nous comme si nous étions devenues un véritable danger pour elle, fait exploser le petit cœur dans ma poitrine et trembler mes jambes d'impatience. C'est si bon de se sentir en confiance, rien ne peut m'arrêter à présent.

1er set : Karasuno 24 Kakuda 19

2ème set : Karasuno 22 Kakuda 18

***

Notre victoire sur le lycée Kakuda a été pliée assez rapidement mais n'était pas restée inaperçue devant les autres équipes. Quand le dernier coup de sifflet fut prononcé pour annoncer notre victoire, un grand silence s'était fait entendre dans la salle - nous laissant perplexes un petit moment. Les acclamations étant venues bien plus tard. Mais cela ne nous dérangea pas car nous nous attendions justement à ce que les gens soient surpris de notre victoire face au lycée Kakuda, qui n'est pourtant pas si mauvais que ça. Pendant les quelques minutes de pause avant de commencer le prochain match, les commentaires fusaient au sein des équipes ce qui nous avait un peu déstabilisées sur le moment. Mais Onishii nous a rapidement remis les pendules à l'heure, nous disant que ces commentaires n'étaient qu'une bonne chose car cela insinuait que nous n'étions plus aperçus comme de simples corbeaux déchus mais comme de véritables corbeaux ailés et armés pour ces interlycées.