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                 Le quotidien avait repris son cours. Il s'était passé deux semaines depuis le départ de Thomas. Anna vivait bien sans lui. Un samedi soir alors qu'elle descendait dans la cuisine après avoir couché Joséphine, elle reçu un message de Roxanne. « Céline m'a raconté, Je suis chez toi dans 10 minutes. » Elle soupira, elle n'avait plus envie de parler cette histoire. Roxanne arriva avec deux pizzas que les deux amies engloutirent rapidement. Elle ne lui parla pas de Thomas ni de Céline. Elle lui raconta sa vie, s'enquit des progrès de Joséphine, des relations qu'entretenait avec sa famille. Anna installa son amie dans une chambre au rez-de-chaussée à côté de la salle à manger, elle ne voulait pas que quelqu'un d'autre dorme dans La chambre.
Le lendemain elles allèrent se promener dans les bois. Elles parlaient de tout est de rien et petit à petit la conversation dériva d'elle-même. Anna commença à parler de Céline, des quelques jours qu'elles avaient passé ensemble. Elle raconta à Roxanne l'évolution de ses sentiments pour Céline, de sa prise de conscience concernant sa sensibilité envers le charme féminin. Elle lui parla de ses peurs, de ses doutes. Roxanne écoutait en silence. Elle était contente de voir son amie enfin sortir du placard. Anna avait changé, ses cheveux étaient coupés en carré court, son maquillage était plus profond, son style vestimentaire plus assumé. Elle semblait plus en phase avec elle-même. Roxanne lui assura son amitié et son soutient dans les épreuves qu'elle allait devoir traverser dans son couple. Les deux amies continuèrent leur promenade dans les sous-bois et finirent par rentrer. Dans la maison le téléphone sonnait.
- Madame Laverdière ?
- C'est moi.
- Police nationale, connaissez vous monsieur Thomas Joseph Henri Laverdière ? Nous l'avons avec nous.
- Pardon ? Comment-ça vous avez mon mari ? Il a fait quelque chose de mal ?
- Madame, êtes-vous assise ? Ça serait mieux pour vous. Il y a eu un accident sur la route cette nuit. Deux voitures sont entrées en collision. L'une d'elles est celle de votre mari.
- Il était ivre ? Dois-je payer quelque chose ?
- Il n'était pas l'auteur de cet accident mais la victime.
- Que dois-je comprendre ? Il est blessé ?
- L'accident lui a été fatal. Il a succombé à ses blessures vers 11h00 ce matin... je vous présente toutes mes condoléances.
Anna laissa tomber le téléphone sur le tapis du salon. Un sifflement aigu avait soudain emplit ses oreilles, tout tournait autour d'elle et une tache noire avait pris place dans ses yeux. Elle tomba inerte aux pieds de Roxanne. Elle attrapa le téléphone en hurlant d'appeler une ambulance tandis qu'elle secouait son amie, inanimée.

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