Chapitre 8

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*Quelques jours plus tard*

Accompagnée de Céline -une amie d'enfance à moi-, je sors de l'université. Enfin le week-end! Céline et moi montons dans sa voiture, direction l'appartement de Clémence. Notre amie organise une petite fête pour son anniversaire, alors nous nous y rendons en avance pour l'aider à tout préparer. Suite à un trajet tout en musique, nous arrivons. Elle fait un joli créneau, et nous descendons. Nous rentrons dans son immeuble, et fatiguées, nous prenons l'ascenseur. Céline appuie sur le bouton 4. Nous arrivons au quatrième étage, et une fois devant l'appartement de Clémence, je sonne. Elle nous ouvre en souriant, peignoir ceinturé à sa taille, serviette autour des cheveux. Nous lui chantons un joyeux anniversaire, puis elle nous laisse entrer. Elle nous indique qu'elle a déjà tout préparer, et qu'il ne reste plus qu'à se faire une beauté. Nous nous rendons toutes dans sa chambre, où Coraline est assise sur le lit à se maquiller. Nous la saluons et les trois filles débattent sur quelles tenues elles porteront. Coraline, Clémence et Céline finissent, après une demi-heure, leurs maquillages. Coraline a revêtue une robe noire simple, avec, pour son grand malheur de petites baskets blanches. Clémence porte une robe à paillettes dorées, dos nu, avec des escarpins noirs à petits talons. Céline, quand à elle, porte un combi-short rose pastel, avec de simples ballerines noires. Et moi, je suis vêtue d'un de mes habituels tailleurs-pantalons. J'ai fais tout de même un petit effort, puisqu'il est de couleur rouge pétant. J'ai opté aussi pour un caraco argenté, et des scandales à talons, elles aussi argentées. Je finis de m'habiller dans la salle de bain lorsque j'entends sonner. Je sais que les trois filles sont au séjour, puisqu'elles étaient prêtes avant moi. Je me dépêche de boutonner mon pantalon, et je chausse mes chaussures. Je me jette un dernier coup d'oeil dans le miroir, et sors. Je longue le couloir qui débouche sur le séjour. Mes yeux se posent directement sur Jean-Marc, Mike et Charlène, les derniers membres de notre cercle d'amis d'enfance. Je m'avance vers eux, et les salue un par un. Je cherche parmi la quinzaine d'invités Coraline ou Clémence, mais je ne les trouve pas. Je me rend alors dans la cuisine, pensant qu'elles y seront peut-être. Mais personne. Je retourne au séjour, et rejoins Céline.

"Tu n'aurais pas vu les filles par hasard?
-Elles sont allées ouvrir, quelqu'un sonnait.
-Merci."

Sachant maintenant qu'elles sont occupées, je vais me servir un petit quelque chose à boire. Après quelques minutes passées seule, dans mon coin, je les vois s'avancer vers moi. Elles me rejoignent et m'attirent pour que j'aille danser avec elles. Voulant m'amuser, j'accepte avec plaisir et nous nous retrouvons sur la piste à inventer de drôles de chorégraphies. Après de nombreuses danses déchaînées, je m'écarte un peu de tout ce monde. Par chance pour moi, l'appartement de Clémence possède un petit balcon. C'est avec mes cigarettes et mon verre que je m'y rend. Je dépose mon verre au sol le temps d'allumer ma cigarette. Une fois celle-ci entre les lèvres, je récupère ce que j'ai posé entre mes mains. Je m'appuie contre la rambarde du balcon, regardant les lumières de la ville. Je crache ma première bouffée de nicotine, captivée par le bruit de la circulation. Cependant, le bruit de la baie vitrée qui s'ouvre et qui se referme me déconcentre dans ma contemplation. Je tourne la tête et reste un moment surprise de voir en face de moi Nick.

"Je peux? me demande t-il en agitant sa cigarette.
-Bien sûr.

Il vient se poser à côté de moi, allumant son tube de tabac. Il fixe, lui aussi, l'horizon, crachant sa fumée.

-C'est une belle ville, Toronto.
-Euh... oui. Oui, c'est une belle ville.

Je suis assez surprise qu'il engage la conversation, lui qui semblait n'en vouloir aucune avec moi.

-Tu es née ici?
-Non, je ne suis pas torontoise. Et vous?
-"Et vous"? Sérieusement, Ella?
-Vous vous rappelez de mon prénom, c'est étonnant.
-Je n'oublie aucun visage, ni le prénom qui y est associé.
-Ravie pour vous.

Un petit silence s'installe. Je ne devrais pas être aussi froide et virulente, mais cet homme l'a aussi été alors qu'il ne me connaît pas. Moi, je le connais un peu plus.

-Alors, tu es de quelle origine?
-Mes parents sont américains, mais je suis née en Angleterre. J'ai failli naître en Irak, lorsque ma mère était enceinte de sept mois, mais elle a bien été prise en charge, alors ça n'a pas abouti.
-Et tu habite au Canada. Comment cela ce fait-il?
-Mon père était soldat dans l'armée américaine, et ma mère infirmière. On passait de base en base, et puis finalement, il a été affecté ici et nous n'avons plus jamais bougé.
-Pas mal. Et tu as visité quels pays?
-L'Angleterre, la France, l'Irak, le Mali, le Brésil, et la Nouvelle-Zélande. Sans oublier l'Alaska. Pourquoi toutes ces questions?
-Je fais seulement la conversation.
-Vous ne sembliez pas vouloir de discussion avec moi, dimanche dernier.
-J'étais concentré sur mon travail. D'où connais-tu Peter?
-Il vous l'a dit dimanche, je suis sa voisine.
-Je le sais, mais ce que je veux savoir c'est d'où il te connaît si bien pour t'emmener en studio.
-Il m'a aidé quelques fois, et nous avons dîner, un soir, ensemble. Je ne le connais pas d'avantage, mais il est plutôt sympathique.
-Il y a quelque chose entre vous?
-Entre Peter et moi? Oh! non! Et ça ne risque pas. Il n'est pas mon genre d'homme, et puis, à ce que je vois, il semble être occupé avec une autre.

Je lui montre du menton son ami qui danse collé-serré avec mon amie, Clémence.

-Elle est cool ta copine, j'ai parlé avec elle rapidement, elle sait s'amuser. C'est fun.
-C'est une fille en or. Tu diras à ton ami que s'il lui fait du mal, il ne s'en tirera pas vivant.
-Le chaton sort les griffes.
-Vous venez réellement de me comparer à un chaton?
-Bien sûr, ricane t-il. Et je l'assume.
-Venant du roi des caribous, ça ne m'atteind pas.
-Je pourrais vous jeter par-dessus la rambarde pour cette affreuse comparaison!
-C'est vrai, les caribous sont beaucoup plus mignons que vous. J'irai m'excuser au près d'eux."

Je lui lance un furtif regard. Ses yeux me lancent de réels éclairs, ce qui me fait rire aux éclats. On ne me fait pas peur avec un regard noir et un tatouage sur la main. Nick rit avec moi, et je dois avouer que mon avis sur lui change quelque peu. Je me suis peut-être trompée en pensant que c'était un ermite sociale. Il peut être supportable, et même voir drôle, lorsqu'il n'ignore pas les gens.

Pari risquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant