Chapitre 1

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J'observe minutieusement les deux déménageurs -qui sont à vrai dire très musclés- décharger, de leur plus petit camion de déménagement, mes quatre derniers cartons. Nous rentrons tous les trois dans l'immeuble et montons jusqu'au deuxième étage. Nous pénétrons dans mon nouvel appartement, et les déménageurs déposent mes affaires sur le plancher du séjour. Ils se retournent et je leur souris aimablement.

"Merci beaucoup messieurs.
-Vous n'avez plus besoin de nous, mademoiselle John?
-Oh! non. Je finirai tout moi-même.
-N'hésitez pas, le temps que nous sommes ici.
-Merci, mais je m'en sortirai.
-Bien mademoiselle.

Ils s'avancent vers l'entrée pour partir, moi sur les talons. Je sors rapidement de mon sac à main quelques billets.

-Attendez. Tenez, c'est pour vous.
-Merci mademoiselle.
-Je vous en prie. Bonne fin de journée.
vous aussi."

Je les regarde disparaître dans la cage d'escalier. Une fois que j'entends la porte d'entrée de l'immeuble se fermer, j'attrape dans mon sac à main, mon trousseau de clé et sors de l'appartement. Je dévale à grande vitesse les marches et sors dans la rue. Je rejoins ma petite voiture jaune moutarde, à quelques pas de mon nouveau chez-moi. Je récupère mon gros sac de voyage contenant mes paires de chaussures, ainsi que le carton d'assiettes. Je verrouille mon véhicule et retourne à l'immeuble. Je galère quelque peu avec la lourde porte en bois de l'entrée. Je passe tout de même et commence, à nouveau, mon ascension vers mon appartement. Je lâche des jurons, ayant du mal à monter les marches, et à chaque fois où je manque de tomber. J'aurais peut-être dû monter chaque chose séparément. Essoufflée et légèrement sur les nerfs, je pose le carton et le sac au sol, arrivée au premier étage.

"Besoin d'aide peut-être?

Je me retourne dans un sursaut, pour faire face à un jeune homme grand et brun.

-Oh! Je pense pouvoir y arriver, merci.
-En êtes-vous sûre? Je vous ai regardé monter le premier étage, et à vrai dire j'ai eu plusieurs frayeurs.
-Je veux bien que vous portiez le sac alors. Il est plus lourd que ce qu'il laisse croire.
-Je veux bien vous croire.

Il s'avance vers moi, me passant devant et prenant ce que je lui ai désigné. Il se tourne vers moi, me fixant.

-J'ai quelque chose sur le visage?

Je passe mes doigts sur mon visage, pensant sentir peut-être quelque chose. L'homme se met à ricaner -et je dois dire que son sourire est communicatif.

-Pas du tout. Mais je ne sais pas à quel étage vous vous rendez.
-Oh! oui! Bien sûr! Au second. L'appartement 5B.
-Parfait.

Il me tourne le dos et s'engage dans l'escalier. Je récupère mon carton et lui emboîte le pas. C'est plus simple avec une seule chose! Nous arrivons, enfin. J'ouvre la porte, faisant signe à l'homme de m'attendre. Je me dépêche de déposer ce qui m'encombre dans le séjour et retourne sur le palier de l'étage. Il me rend mon sac, me souriant chaleureusement.

-Merci, monsieur.
-C'était avec plaisir.
-Vous habitez ici?
-Au troisième étage. Vous êtes la nouvelle?
-J'ai l'impression que vous parlez de moi comme une élève qui arrive en plein milieu d'année scolaire.
-Ceci ne répond pas à ma question.
-Oui, je suis la nouvelle voisine. J'ai emménagé cette après-midi.
-Alors bienvenue dans l'immeuble, en espérant que vous vous y plairez.

Il me tend sa main, que je sers, tout en lui souriant.

-Merci.
-Si vous avez le moindre soucis, n'hésitez pas, mademoiselle. Appartement 7C.
-Je prends note.
-Je suis là, pour n'importe quoi. De la panne de sucre, au problème de tuyauteries, même si je n'y connais absolument rien.
-C'est gentil de votre part.
-C'est normal, entre voisin. Bon, je dois vous laisser, je vais avoir de la visite, et mon appartement n'est pas prêt.
-Je vous en prie. Je dois moi-même ranger le mien.
bientôt, peut-être.
-Bonne soirée, monsieur."

Il m'adresse un dernier sourire avant de partir en direction des escaliers. Je garde mon regard fixé sur lui, jusqu'à ce qu'il disparaisse de ma vue. Je retrouve alors à l'intérieur de mon appartement, sans oublier de fermer à clé la porte d'entrée de ce dernier. Je m'aventure dans le séjour, et mes yeux se perdent désespérément sur toutes mes affaires qui n'attendent qu'à être rangées avec minutie à chacune de leurs places attribuées.

Pari risquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant