Chapitre 15

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Des bruits de choses qui se cognent me font sortir de ma phase de sommeil. Je me redresse soudainement. Qui fait autant de bruit chez moi? En examinant la pièce dans laquelle je suis, je le rend compte que je ne suis pas chez moi. La soirée d'hier me revient en tête et je soupire de soulagement, sachant que je suis chez Nick. Je me laisse tomber comme une masse, mon dos percutant le matelas moelleux. Donc j'ai révisé avec Nick, nous avons mangé de délicieux hamburgers-frites, et nous nous sommes pris dans les bras. Nous nous sommes pris dans les bras!? Oh mon dieu... Je sens instantanément mes joues s'enflammer, et prise de bouffées de chaleur, je retire la couverture qui me recouvre. Nick et moi nous nous sommes fais des câlins. Enfin, un seul, mais il a duré jusqu'à ce que je m'endorme. Mes yeux se posent inconsciemment sur ma tenue. Mon corps est caché par un long tee-shirt noir. Prise de panique à l'idée qu'il m'ait vu sans vêtements, je passe ma main sous le tee-shirt. Je lâche -encore- un soupire de soulagement, mes sous-vêtements sont là. Je me lève, voulant arracher la tête à cet imbécile qui a osé me déshabiller sans mon accord. Je le sais que je me suis endormie dans ses bras et que je ne me suis pas réveillée avant ce matin. Ça veut dire qu'il s'est permit de me changer, sans mon aval. Je débarque en furie dans la cuisine, où il est attelé aux fourneaux. Je le pointe du doigt -même s'il ne me voit pas.

"Nick Bordy! Tu t'es permis de me dévêtir sans mon accord!
-Oh! tu es réveillée ma belle.
-Ne te moque pas de moi!
-Si cela peut te rassurer, je ne me suis pas attardé sur ton corps de déesse, malgré une forte envie, et je ne t'ai pas "touché" à ton insu. Je sais garder les idées en place, même devant une aussi jolie femme que toi.
-Je... d'accord, c'est bon. Mais la prochaine fois, réveille moi.
-C'est si rare quand tu te tais, j'ai voulu prolongé ce moment de bonheur.
-Tu gâche tout. C'est le soufflet qui s'effondre.
-Bienvenu dans la vraie vie, Cendrillon.
-Tu prépare quoi?
-Je sais que tu es fan des petits-déjeuners à l'anglaise.
-Je veux regarder le maître en action.

Je me dirige vers le plan de travail, et je grimpe facilement dessus, afin de m'y asseoir.

-Fais comme chez toi, vas-y.
-Merci, c'est gentil.

Il lève les yeux au ciel, et se concentre à sa tâche. Une merveilleuse odeur de bacon enveloppe la pièce. Je le regarde attentivement faire revenir les ingrédients dans la poêle, et les poser dans une assiette blanche. Il attrape une fourchette et se retrouve vers moi. Il s'avance, puis une fois devant moi, il me tend ce qu'il a dans les mains.

-Votre petit-déjeuner mademoiselle John.
-Merci Nick, vous pouvez disposer.

Je lui souris de toutes mes dents, amusée de ce petit jeu. Je prend donc l'assiette et la fourchette, et commence par manger un peu d'oeuf.

-Alors?
-C'est super bon!
-Je suis le roi de la cuisine.

Un sourire s'étend sur ses lèvres, faisant apparaître sa petite fossette à la joue droite. Il me pique une tranche de bacon, mais je ne dis rien.

-Nick.
-Oui?

Ses grands yeux marrons ténébreux me fixent, me déstabilisant encore plus.

-Je... On...on a dormi ensemble?

Il approche un peu plus son visage du mien, ce qui est déconcertant.

-J'aurais aimé, mais non. J'ai prit le canapé.
-Tu n'aurais pas dû! Nous sommes chez toi, c'est ton lit, tu aurais dû dormir dedans.
-Impossible, il y avait une magnifique créature qui y reposait, et l'on m'a apprit à laisser les demoiselles se reposer seules.
-Nick... C'est gentil, vraiment.
-Il paraît, oui.
-Tu sais, tu n'es pas obligé de me dire autant de compliments pour me faire plaisir. Un massage de pieds suffit.

Je ris en voyant un rictus de dégoût à apparaître sur son visage, avant qu'il ne se concentre de nouveau à me fixer.

-Je ne suis pas fan des pieds, vois-tu? Mais je suis fan de bien d'autres choses.

Il s'avance, se collant complètement au plan de travail, et supprimant la distance de sécurité qu'il y avait entre nous. Ses mains chaudes se posent ses mes cuisses à moitié recouvertes, me donnant quelques frissons. Son visage n'est qu'à quelques centimètres à peine du mien, ce qui ne m'enchante pas, mais ne me déplaît pas. Une de ses mains remonte jusqu'à ma hanche, me tirant d'un coup sec vers lui. Nous nous fixons, un long moment. J'ai seulement l'impression d'être à sa merci, et qu'à cet instant précis, il pourrait obtenir de moi tout ce qu'il désire. Il faut que je me reprenne. Ce n'est pas le moment de divaguer et d'agir sous la pulsion de la folie. Il approche ses lèvres des miennes, et dans un ultime moment de raison, je tourne la tête. Je le sens s'arrêter, puis m'observer attentivement. Tout doit lui faire croire que je n'agis pas comme je le désirerai, mais que je me force à ne pas céder.

-Nick...
-Nous en avons tous les deux envie.
-Je ne peux pas. Pas maintenant.
-Et pourquoi?
-J'ai d'autres priorités. Tu le sais.
-Tes cours ne t'empêchent pas d'avoir une vie.
-Nick, je t'en prie... Je ne serais pas investie, tu le sais tout aussi bien que moi.
-C'est ce que tu te force à croire.

Il se recule, et la sensation que le vide que laissent ses mains est comparable à une brûlure.

-Tu sais que j'en avais envie! Je suis désolée, sincèrement, mais il y a des choses qui comptent plus que d'autres. Ça aurait été l'inverse, je ne t'en aurai pas tenu rigueur.
-Ton problème, c'est que tu veux toujours tout contrôler. Tu ne peux pas te laisser vivre un seul instant? Comme à la plage, ou hier soir.
-Laisse-moi passer mes examens.
-Et après ça sera quoi? Ton travail? Ou ton passé?
-Arrête...
-Tu ferais mieux de rentrer chez toi, cette discussion ne mène à rien.
-Je te demande seulement du temps.
-On en reparlera plus tard.
-Je suis navrée, Nick..."

Pari risquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant