Chapitre 23

15 2 0
                                    

*Une semaine plus tard*

Pour m'occuper l'esprit, j'ai décidé aujourd'hui de faire un gâteau et de rendre visite à mes parents. Au vue de mes talents de cuisinière, le gâteau ne sera pas le meilleur du monde, et je doute même qu'il soit mangeable. J'ouvre la fenêtre de la cuisine, puis qu'aujourd'hui il fait beau, et chaud. Je commence ma préparation, et j'ai quelques difficultés pour doser les ingrédients, je l'avoue. Mais je m'en sors plutôt bien. À peine une heure plus tard, j'enfourne le tout. Étant encore en pyjama -je n'allais tout de même pas salir mes habits pour quelque chose qui ne servira peut-être à rien-, je me dirige vers ma chambre. Dans ma penderie, j'attrape une petite robe fluide orange pastel, et la pose sur mon lit. Je fais un détour par la douche, et m'habille ensuite. Je brosse mes cheveux, et les recouvre d'un chapeau en paille. J'attache à mon cou plusieurs collier en or, et réfléchis sur quelles chaussures je vais porter. J'hésite entre mes sandales à talons noires, ou les blanches. Peut-être que mes petites baskets blanches feront aussi l'affaire. Je décide finalement et opte pour les talons noirs. Je retourne au séjour, où je fourre dans mon sac à main mon portable -même s'il ne me sert plus à rien ces derniers temps-, mes cigarettes, mon portefeuille. Je retrouve à la cuisine et sors du four le gâteau. Je suis surprise de voir qu'il est à peine brûlé. Je le pose sous la fenêtre, histoire qu'il se refroidisse. Je retourne à ma chambre pour ranger le bazar qui y règne. Le lit fait, les habits au sales, et les chaussures rangées, je vais à la cuisine. Je m'arrête net, voyant un oiseau en train de picorer mon gâteau! Mais comment a-t-il pu rentrer?! Et puis pourquoi ce genre de choses m'arrive à moi?! Je tape dans mes mains, pour le faire partir, moi-même apeurée de ces animaux ci. Il s'envole par la fenêtre et je m'approche de ce qu'il reste de mon gâteau. C'est fichu. C'est totalement dépitée que je jette tout à la poubelle, et range le plat dans le lave-vaisselle. Je prends mon sac au salon, et me dirige vers l'entrée. Je sors, ferme à clé, les range dans mon sac et descends les escaliers. Je me retrouve dans la rue, et je remarque immédiatement une silhouette au loin que je ne connais que trop bien. Le fuyant depuis des jours, il faut que je tombe sur lui aujourd'hui, ici. Je décide de partir à l'opposé de lui, ce qui m'arrange puisqu'il y a ma voiture dans cette direction. Je presse le pas, au cas où il me suivrait. Je monte dans ma voiture, et m'y enferme. Je regarde dans le rétroviseur et je le vois non pas s'arrêter à l'immeuble, mais continuer vers moi. Je mets le contact et démarre. En une fraction de seconde je m'engage sur la route, m'éloignant. Je le vois s'arrêter, puis regarder mon véhicule. Il semble déçu, mais le plus déçu des deux, c'est moi.

¤¤¤¤¤

Je me poste devant la porte de chez mes parents, et je sonne. Ma mère ouvre, et aussitôt elle me sourit tendrement. Je lui embrasse la joue, et elle me fait entrer.

"Tu es venue seule? Je pensais que ton ami viendrai.
-Il ne viendra pas.
-Oh... Et comment te sens-tu depuis la semaine dernière?
-Ça va. Et toi? Comment vas-tu?
-Très bien! Ton père m'a fait une surprise ce matin.
-Raconte-moi.
-Nous partons en voyage ce week-end, pour un petit moment.
-Où donc?
-En Italie.
-C'est vrai?
-Oui!
-Et pour combien de temps?
-Un mois!
-Un mois?! Et son travail?
-Il a tout préparé, j'étais moi-même surprise.
-Je vais aller le voir, il doit me raconter tout ça.
-Il est dans son atelier. "

J'embrasse de nouveau sa joue, et me dirige vers la cour arrière. Je rentre dans le petit bâtiment, où je retrouve mon père qui nettoie comme toujours ses armes. Il lève les yeux vers moi, et me détaille un instant. Mon père a toujours su voir quand ça n'allait pas chez les autres. Son côté observateur est très développé, ce qui peut être un avantage comme un inconvénient.

"Maman m'a dit pour l'Italie.
-C'est pour nos trente ans de mariage.
-Elle est aux anges.
-Et toi?
-Moi?

J'ai conscience que je m'enfonce, mais faire semblant de ne pas comprendre de quoi il me parle me semble être une bonne idée.

-Je vois bien que ça ne va pas.
-Si, ça va.
-Ça a un rapport avec ce garçon?
-Il a passé l'âge d'être un garçon. Même si j'ai des doutes...
-Qu'est-ce qu'il a fait?
-Rien de grave.
-Alors dis-le moi.
-On s'est disputés, rien de plus.
-À propos de quoi?
-D'une fille.

Je déteste mentir. Mais je ne me vois pas dire à mon père la vérité. Si je lui avoue que Nick à parié sur moi, je suis sûre qu'il va s'énerver et va vouloir aller le voir, tout ce que je ne veux pas.

-Il y a quelque chose avec elle?
-Non, mais j'ai été jalouse. Ce qui ne lui a pas plu.
-C'est normal, s'il ne comprend pas, c'est son problème.
-Je suis d'accord.
-En tout cas, j'ai bien vu qu'il t'aimait. Et qu'il t'aime. Vous vous regardez comme ta mère et moi nous nous regardons. Ce genre de chose, ça ne trompe pas.

Je regarde mon père comme s'il venait d'une autre planète. Nick ne peut pas m'aimer. C'est absurde. C'est le genre d'homme qui ne s'attache pas, qui n'aime pas. Parce qu'il se l'interdit. Il ne pense qu'à sa famille, et se moque du reste. Il se moque de lui-même et de sa vie, de ses sentiments. Tout ce qu'il compte pour lui, c'est sa soeur et sa mère. Et la musique.

-Je ne crois pas.
-Je l'ai vu.
-Alors il cache bien ses sentiments.
-Quand il te regarde, je vois de la douleur dans ses yeux. Je ne sais pas ce qu'il se passe réellement entre vous, mais je peux te dire que tu peux le rendre autant heureux que malheureux. Et il ne le sait pas.
-Crois-moi, c'est lui qui a ce pouvoir, pas moi."

Pari risquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant