billie shelton
Je renifle une dernière fois, essuie la larme qui roule le long de ma joue et me lève de mon lit que je n'avais pas quitté depuis plus d'une journée. Je ne me suis même pas douchée, j'ai oublié de manger et j'ai encore moins pensé à sortir prendre l'air.
Je me traîne de force jusqu'à la cuisine et met un plat tout prêt dans le micro-ondes à contre cœur. Je sais que je vais vomir si je mange.
J'attends patiemment mon plat qui chauffe en fixant les secondes qui s'écoulent lentement. Tout peut s'arrêter d'un seul coup.
Je sens une énième larme couler le long de ma joue. J'en ai marre de pleurer mais je suis incapable de faire autre chose depuis plusieurs jours. Je m'assois sur la carrelage froid de la cuisine car je n'arrive même plus à tenir debout. La sonnerie du micro-ondes retenti mais je n'ai même pas la force d'aller chercher mon repas.
J'ignore quelle heure il est, ça fait des jours que je ne parle plus à personne.
J'ai même pas envie de parler à qui que ce soit. Je veux juste être seule, pour toujours. Je finis par laisser tomber ceux qui m'entourent de toutes façons. Mon dernier message devait être à Mathieu pour lui annoncer la triste nouvelle. Il m'a répondu un vague "je suis là si tu as besoin Billie". Son message était bourré de fautes, comme d'habitude.
Un sanglot plus fort que tout les autres me surprend moi-même et je finis bientôt allongée sur le sol à tenter de calmer mes larmes et à stopper la morve qui coule de mon nez.
Je suis répugnante, je me dégoûte. Pas étonnant que je finisse seule.
Après un long moment à pleurer, j'arrive à me lever pour attraper de quoi subvenir à un besoin vital. Il faudrait aussi que je dorme, mais je pense trop. Elle ne quitte pas mes pensées une seule seconde. Une autre quinte de pleurs me prend mais je la réfrène en enfonçant une cuillère dans ma bouche que je me force à mâcher puis avaler.
Mes pensées divaguent encore. J'ai l'impression d'être si seule... Eliott m'a quittée, les garçon et Mathieu profite de leur été en tournée, je me suis embrouillée avec Milla et ma soeur m'a quittée. Je suis définitivement toute seule.
Ca doit être de ma faute. Si personne n'est là dans cet appartement pour me tenir compagnie alors que je vis le moment le plus dur que j'ai connu jusqu'à présent, c'est que j'ai tout fait foiré. Milla a raison, c'était pas si grave que de dire à Eliott que j'avais embrassé Assaf. Elle l'a fait quand même. Mais j'étais tellement énervée contre Math quand je pensais que c'était lui, je pouvais pas la laisser s'en tirer comme ça. J'ai foutu ma relation en l'air mais c'est aussi en parti de sa faute. Elle n'avait pas à dire quoi que ce soit à Eliott. Une larme coule encore en silence. Je crois que j'ai vidé toute l'eau de mon corps.
Mon frère a bien essayé de me joindre. Mon père aussi d'ailleurs. Mais entendre leur voix ravagée par la tristesse m'aurait dévastée encore plus, si c'est possible.
Je repense à toutes les fois où j'aurai pu descendre dans le sud la voir et où j'avais autre chose à faire que je considérai plus importante sur le coup. Elle doit tellement m'en vouloir de là où elle est. J'aurai aimé que mini-moi reste ici, longtemps, plus longtemps que moi et que jamais elle n'aille rejoindre les étoiles.
- J'ai fait quoi pour mériter ça ? arrivais je à murmurer.
J'entends mon téléphone sonner dans ma chambre mais je ne me presse pas pour répondre. Rien n'a vraiment d'importance désormais.
Je prends du recul un instant et je me trouve encore plus pitoyable que je ne pensais l'être.
De retour dans mon lit j'attrape mon téléphone et me remet à pleurer un torrent de larmes quand je vois le message de ma mère m'annonçant la date et le lieu de l'enterrement se tenant dans quelques jours.
Non, je ne peux définitivement plus.
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Ce chapitre n'est pas le plus intéressant, c'est vrai...
Mais je n'ai qu'une seule chose à dire : préparez vous mentalement pour ce qui va suivre.
À bientôt !
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Le bon vieux temps ~ PLK
FanfictionIls aimeraient tout les deux faire comme si de rien n'était, comme s'ils étaient encore deux lycéens un peu naïfs. Il lui en veut beaucoup trop mais moins qu'elle ne s'en veut à elle même. Ils n'ont aucun espoir, ils n'y songent même plus. Les temps...