Chapitre 8

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billie shelton


Quand j'ouvre la porte, je me rends compte que Eliott est parti. Je suis toute seule, dans cet appartement qui me semble bien trop grand à cet instant précis.

Je vais rapidement me mettre en pyjama.
Les voix dans ma tête ne veulent pas s'arrêter de jacter et de donner chacune leur avis.
Alors je fais la seule chose qui me permet de les faire taire dans ces moments là, je me roule un joint, même si je sais pas rouler. Je trafic un truc avec pour seul but de m'enfumer.
C'est sûrement pas bien mais c'est la seule solution pour que je puisse dormir.

J'allume mon enceinte que je mets très bas pour ne pas déranger les voisins et allume ensuite ce qui devrait me permettre de me calmer.

Mon corps se détend dès le premier aller-retour de la fumée dans mes poumons. Je termine rapidement ce spliff en me disant que Mathieu l'aurait fumé avec moi en se plaignant que je reste mille ans sur le joint à chaque fois.

Ma tête tourne un peu mais je me sens bien.

La musique tourne également et je repense à ce que Antoine m'a dit. C'est peut être pas anodin que de ne pas avoir écouté ses projets même deux ans après.
La raison pour laquelle j'ai mis fin à lui et moi me semble tellement plus clair à cet instant que je me sens comme obligée d'attraper mon téléphone.

Je compose lentement le numéro de Mathieu et ressens chaque sonnerie comme un vide que j'ai besoin de combler.

Mais je tombe sur son répondeur.

- Laisse moi un message même si je les écoute jamais. Bip.

Je prends une grande inspiration avant de dire :

- Bah en fait Math c'est pas plus mal que t'écoute pas tes messages comme ça tu tomberas pas sur celui la. J'ai un peu trop fumé, je suis désolée. Enfin pas désolée d'avoir trop fumé hein, désolée pour ce que j'ai fait. Je sais pas trop si t'avais compris ce que je voulais dire. Je me sens grave bête, je crois que je vais raccrocher. Non en fait je vais pas raccrocher parce que tu mérites une explication et j'ai besoin de t'en donner une. Tu sais, t'as réussi à bien t'entourer je suis grave fière de ce que tu es devenu mais c'est pas le sujet, dis je en repensant à Antoine.

- Le sujet c'est pourquoi j'ai plus jamais répondu à tes appels ni à tes messages. Tu vas trouver ça con mais même moi je savais pas au début. Ah si, si je te promets ! Mec je te kiffais tellement mais je voulais pas me l'avouer. Oh merde je l'ai dit. De la seconde à ma deuxième année de fac... attends je calcule... ça fait 5 ans. Pendant 5 ans, vraiment je crois que je t'aimais. J'étais amoureuse de toi carrément. Mais j'en avais pas vraiment conscience tu sais, je voulais juste profiter des moments que je passais avec toi. J'assumais archi pas. C'est pas toi que j'assumais pas hein, c'est mes sentiments. Toi je t'aurai assumé devant n'importe qui. Mais 5 ans c'est long Math, tu te rendras jamais compte d'à quel point c'était long. C'est lourd comme secret quand on voit la personne tout les jours, toutes les heures... Mais en fait c'est toujours pas le sujet. En vrai de vrai, j'ai juste commencé à prendre conscience que je t'aimais vraiment plus que ce que j'aurai du et ça m'a fait flipper. Genre vraiment j'ai eu peur d'à quel point je t'aimais.

Je me mets à sangloter toute seule dans mon lit. Je suis vraiment entrain de parler à ce putain de répondeur qu'il écoutera jamais.

- Et je suis désolée parce que j'ai niqué notre amitié parce que je t'aimais mais si je te le disais ça allait être encore pire. Mathieu Pruski t'es pas n'importe qui, tu m'as rendue folle des centaines de milliers de fois. T'étais dans ma tête tout le temps, tu voulais pas laisser mes pensées tranquille. Et toi t'en avais rien à foutre de moi et ma sale gueule, j'étais juste ta meilleure pote drôle. J'ai eu peur tu comprends ?

Les larmes se mettent à couler de plus belle. J'arrive pas à arrêter le torrent.

- J'ai eu peur de mes sentiments. Je savais que tu voudrais pas de moi parce que t'as toujours été bien au dessus et que je me suis fais des films toute seule sur ce que tu pouvais potentiellement ressentir. J'ai juste eu peur Math. J'ai pris conscience que je t'aimais trop, que c'était pas réciproque donc je suis partie. Je voulais pas souffrir davantage. Mais ton absence a pas été facile. Enfin, c'est toujours pas le sujet. Je t'aimais, j'ai eu peur.

Je me tais un instant pour essuyer les larmes sur mes joues et reprendre mon souffle.

- Je suis désolée, pour de vrai. J'espère que t'écoutera jamais ce message. J'ai été égoïste, j'ai pas pensé que j'allais perdre mon meilleur pote en même temps que de perde le garçon que j'aimais. J'ai eu peur de tout l'amour que j'avais envie de te donner et qui était forcé à rester en moi parce que t'en aurais jamais voulu.

Et je raccroche. Les larmes se remettent à couler et je finis par m'endormir à cause de l'épuisement sur mon lit mouillé par les larmes.


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Double update !
Je sais pas si vous allez m'aimer ou me détester pour ce chapitre...

C'est une bonne idée qu'elle l'ait fait ? Même sous l'emprise de drogue ?

Mathieu va réagir comment s'il écoute ce message ?

Ça va empirer leur relation ou plutôt l'apaiser ?

À demain les loulous

Le bon vieux temps ~ PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant