Chapitre 4

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mathieu pruski

- Wesh l'équipe ! hurle tout de même sa voix au milieu du salon.

Alors je suis obligée de relever la tête. Elle s'approche de nous pour serrer les gars un à un dans ses bras. À moi, elle me lâche un « salut» un peu gêné. Personne ne s'imagine à quel point je la déteste et comme j'ai envie de la planter sur place. Elle m'a vraiment pris pour un con.

- Qu'est ce que tu fous là nana ? demande Lesram.

- Bah le mec qui organise la soirée est un pote de mon copain, je suis un peu là par hasard en fait...

Elle est rayonnante, comme d'hab et ça me fait chier.
Je suis en retrait, j'interviens pas. Je regarde les gars être mégas contents de la retrouver... parce que c'est Billie. On ne peut qu'être content. Même moi hier j'ai pas pu m'empêcher d'être content une seconde en la voyant.

- Ton copain ?

C'est quand Assaf le répète que ça monte à mon cerveau.
Bien sûr qu'elle a un copain. Quand je la guette, je trouve ça tellement logique que j'ai envie de me cogner pour avoir regardé ma tenue avant d'entrer.

Tout le monde entre petit à petit dans la fête mais moi j'y arrive pas. Elle est tellement heureuse de les revoir, j'ai pas eu le meilleur des accueils moi hier. Bon elle m'a quand même séparé des trois bougs, je suis mauvais. J'aurai fini à l'hosto si elle avait pas été là.

J'entends qu'ils reparlent de nos années lycée. Personne ne me calcule. Ni elle, ni mes potes. Et le pire c'est que je les comprends. Si j'avais été en bons termes avec elle, j'aurai peut être fait la même.
Ils font remonter des souvenirs dont je voulais me séparer au maximum.

- Cette soirée t'as vomi tes morts ! s'exclame Ormaz. Heureusement polak savait que t'allais te mettre une race et pas assumer du coup il avait pas bu pour pouvoir te gérer.

- Même qu'on a réveillé sa grand mère en rentrant, ajoute-t-elle. Elle nous a tellement engueulés, j'ai eu la peur de ma vie.

- Ça on était pas là, c'était que vous deux.

La discussion reprend mais je sens ses yeux sur moi. Alors je relève la tête pour les croiser. Je la déteste.
Elle finit par baisser son regard après un long moment quand un mec nous interrompt :

- On y va ? lui demande-t-il. T'as cours demain.

- Je viens de retrouver mes potes de lycée ! Je veux pas partir maintenant ! Attends je te présente. Du coup c'est lui Eliott, ça fait un an qu'on est ensemble.

Il nous salue rapidement avant d'embrasser Billie et de lui dire quand elle voulait rentrer.

Le regard de Elyo toutes les deux secondes me pèse. Il regarde si ça me fait chier d'être pas loin d'elle. Ça me fait chier, tout le monde s'en doute. Mais je suis passée à autre chose, il reste plus que la haine.

Je me lève pour aller me fumer un joint tout seul sur le balcon, s'en est trop.

La baie vitrée s'ouvre tout de même quelques instants après et elle me dévisage en fermant la vitre derrière elle.

- Tu veux quoi ? lui dis je.

- Savoir si ça allait mieux qu'hier.

Bah ouais, c'est pas marrant si en plus de m'aider elle fait gaffe à comment je vais après.

- Qu'est ce que ça peut te foutre ?

- T'étais mon meilleur pote, je sais pas... J'ai pas envie de savoir que tu te fais tabasser dans des ruelles.

- Mêle toi de tes affaires.

- T'es mes affaires.

- Non, plus depuis deux ans, non.

Elle se tait. Ça n'arrive jamais, mais là, c'est le cas.
Elle s'assoit à mes côtés en tendant sa main pour attraper le joint entre mes doigts. Je lui donne parce que j'ai apparement pas perdu le réflexe de le faire. Fais chier.
Elle tire une taffe et me dit :

- On va en parler un jour ?

- De quoi ?

Je sais très bien de quoi elle parle mais j'ai pas envie d'en parler parce que ça serait lui donner une importance qu'elle n'a plus.

- T'es chiant quand tu fais le gamin comme ça.

- Et toi t'es chiante à ta manière aussi, t'inquiètes pas pour ça.

Elle lève un sourcil et reprend une grande taffe.

- Je savais pas que t'avais pas bu pour faire gaffe à moi à cette soirée... dit elle en expirant la fumée.

Elle venait de s'embrouiller avec son daron et il avait refusé qu'elle passe la nuit chez elle. À l'époque, quand elle avait un problème, elle débarquait chez moi avec son maquillage dégoulinant à cause des larmes et un sac avec quelques affaires. Je la faisais entrer, elle saluait ma grand mère, mon père et parfois mon frère ou ma sœur et on se fumait un truc pour lui changer les idées. Quand ça allait pas, elle se mettait des grosses races et moi j'aimais pas ça.

- On avait 17 ans... c'était y a longtemps, dis je seulement.

- On en a 22 maintenant...

Je ne réponds rien.

- Pourquoi tu t'es fait tabasser Math ?

- Juste des mecs d'un quartier qui se sont vengés sur oim.

- Vengé de qui ?

- Ormaz, mais c'est rien.

- Et tu lui as dit ?

- Pour quoi faire ? Qu'il aille s'embrouiller encore et que ça finisse pas ? Nan, nan.

- Et tu me le dis à moi ?

- Apparement.

C'est quand elle le relève que je m'en rends compte. Putain.

- Polak t'es sérieux ? dit la voix d'Ormaz.

Je relève la tête et le vois dans l'entre bâillement de la fenêtre.

- Quoi ?

- T'allais pas me le dire ?

Billie, au milieu, se sent un peu gênée alors elle se lève, s'excuse et entre à l'intérieur. Elle part toujours quand ça l'arrange.

- T'allais pas me dire que ces chiens t'ont pris quand t'étais seul ?

- Ça sert à rien wesh.

- Putain. Ça veut dire t'allais les laisser avoir le dernier mot ? Je serai passé pour quoi moi après ? Et même toi wesh !

- Un mec qui sait quand une embrouille en vaut la peine ou pas.

Il me regarde d'un air méprisant avant de rentrer à son tour.

- Putain.

Elle me casse les couilles.

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Double update parce que le chapitre précédent n'était pas très croustillant !

Il se passe pleins de trucs dans la tête de polak même si c'est pas forcément clair...
Vous en pensez quoi ? C'est normal qu'il soit autant énervé ?

À demain <3

Le bon vieux temps ~ PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant