mathieu pruski
- Tu comptes me dire quand que t'es encore amoureux de moi Math ? chuchote-t-elle.
- Quand je le serai de nouveau et que tu te seras excusée.
Elle fait un non de la tête, mettant fin à notre échange. Elle soupire, visiblement frustrée.
Elle se relève si vite que j'ai froid quand je la vois devant moi.- J'y vais, il est tard.
Je capte même pas qu'elle n'est plus tout près de moi, sur le point de m'embrasser.
Je sais même pas ce que j'attendais.- Je te ramène.
- C'est pas la peine...
- C'était pas une question.
Elle enfile silencieusement sa veste en évitant de me regarder.
Il se passe trop de trucs dans sa tête pour que je puisse tenter d'y comprendre quelque chose.- Merci pour Enzo... dis je seulement.
Elle hoche la tête.
C'est elle qui refuse de me parler maintenant ?Ça va dans les deux sens. Si je m'excuse, elle s'excuse, que ça lui plaise ou non. Je lui ai déjà dit, je suis pas son chien à être là quoi qu'il arrive et peu importe ce qu'elle fait.
J'ai mis de côté l'histoire avec Flav parce que ça partait pas d'une mauvaise intention. Assaf, c'est non.
Elle descend plus vite que moi les escaliers sans m'attendre mais je me dépêche parce que les mecs de la cité peuvent être lourds. C'est mes potes pour la plus part, je les connais.
Je marche derrière elle mais quand j'entends qu'elle se fait siffler je me sens obligée de me mettre à côté d'elle et de prendre sa main. Elle la sert plus fort. Elle a pas peur de ça en général, mais en cité, c'est une autre histoire.
- Désolé polak, on savait pas que c'était à toi ! entendais je au loin.
Je calcule même pas. Des gros kassos qui méritent même pas que je leur réponde. Sérieux ? Siffler une meuf ?
J'aime pas qu'elle se balade toute seule.Je la guide jusqu'à mon scooter, toujours en silence. Je crois qu'elle réfléchit.
Moi, j'écrirai sûrement un son de plus qui parle d'elle pour tenter de comprendre ce qu'il s'est passé et ce que j'ai encore foiré. On était si proche d'un but qui s'est encore une fois envolé. Faut que j'arrête d'attendre quoique ce soit d'elle. Vraiment, faut que j'arrête.Je lui enfile son casque et me contente de ses mains autour de moi comme je ne peux avoir ses lèvres sur les miennes.
Le trajet se fait toujours dans le silence le plus total. Je fais un détour pour la garder un peu plus longtemps contre moi. Elle le remarque, elle ne dit rien.
Quand je la dépose devant chez elle, elle enlève son casque, me le rend et me murmure :
- Je suis désolée, j'aurai pas du pecho Assaf...
Je lui souris.
- Mathieu et Billie sont de retour ? demande-t-elle.
- Carrément.
Elle ne s'en rend pas compte, mais elle a refait ma semaine, peut être mon mois. Ça fait deux ans que j'attends son retour : son vrai retour, pas une rencontre hasardeuse en sortie de boîte. Son vrai retour dans ma vie qui va sûrement faire parler mon entourage. C'est pas n'importe qui Billie.
Mais j'attends quand même de voir.
À n'importe quel moment, elle repart parce que bon lui semble. Je peux pas lui faire confiance pour l'instant.- Mais chaque chose en son temps, ajoute-t-elle.
- T'as raison.
Elle me sourit en retour. Elle sort de sa poche ma photo en disant :
- Je la garde.
J'hausse les épaules.
Si je l'ai elle en vrai, qu'est ce que je m'en branle de nous avoir en photo ?- Tant que tu me la rends pour que je puisse la montrer à mes gosses.
Elle rigole sincèrement et je lui dis :
- Chaque chose en son temps Billie, mais si on peut être un tout petit peu plus rapide que 5 ans, ça m'arrangerait...
- Je suis pas n'importe qui polak, j'en ai pas qu'un des prétendants.
- Ouais, mais je suis ton préféré.
Bien sûr que je suis son préféré. Sans grand risque, je peux affirmer qu'aucun gars ne fait le poids face à moi.
Elle me sourit une dernière fois avant de m'envoyer un bisou imaginaire et de pénétrer dans son immeuble.
Elle va me rendre fou mais j'ai retrouvé ma Nana.
VOUS LISEZ
Le bon vieux temps ~ PLK
FanfictionIls aimeraient tout les deux faire comme si de rien n'était, comme s'ils étaient encore deux lycéens un peu naïfs. Il lui en veut beaucoup trop mais moins qu'elle ne s'en veut à elle même. Ils n'ont aucun espoir, ils n'y songent même plus. Les temps...