𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑

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J'arrive chez moi, complètement dévastée

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J'arrive chez moi, complètement dévastée. Comment j'ai pu me faire avoir comme ça ? Je n'aurais jamais dû me battre devant tout le monde, et puis mon père, qu'est-ce qu'il va dire ? Je ne peux pas lui cacher ça.

Je me laisse tomber sur le sofa en ronchonnant. Je regarde l'heure, il rentre dans quelques minutes. Quand il va me voir, il se demander ce que je fais ici en plein début d'après-midi. Nous ne sommes que Lundi en plus.

J'attrape mon téléphone et prie le bon Dieu pour qu'il ne soit pas cassé. Lorsque je vois l'écran fissuré, je me maudis. Pourquoi je n'ai pas bougé ? J'aurais dû partir sans faire aucun problème. En plus de mettre battue, mon téléphone est mort.

- Grace ? surgit une voix.

Je sursaute puis me retourne vers mon père. Il est l'heure de passer aux aveux.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu n'as pas cours ?

- Je me suis battue, et la fille a cassé mon téléphone.

Mon père hausse les sourcils d'un air surpris. Il tente de reprendre ses esprits en venant s'asseoir près de moi.

- Explique-toi.

- La fille m'a balancé mon livre parterre, elle m'a versé de l'eau dessus. J'étais censée ne rien faire ?

Je regrette mon ton insolant. Je ne suis pas en bonne position pour parler comme ça.

- Tu lui as fait quoi ?

- Un coup de bouquin et de pied.

- Qui est cette fille ?

- Tory Haskins.

Mon père acquiesce puis prends mon téléphone. Il regarde l'écran puis le met dans sa poche.

- Plus de téléphone jusqu'à ce qu'il soit réparé ?

Mon père n'a jamais été très doué pour donner des punitions. Pour le coup, c'est ma mère la reine des peines alourdies. Je hoche la tête et il se lève pour aller dans son bureau, tandis que je soupire un bon coup.

Bon puisque je ne compte pas retourner au lycée, je vais commencer mon devoir d'histoire. Je sors une copie double puis commence à travailler sans les recherches. C'est assez simple, il n'y a qu'à réécrire les leçons sous une autre forme. Je fais toute la partie du cahier en à peine une heure et demie, un temps record.

Lorsque j'ai fini, je vais enfiler une tenue confortable et vais dans le dojo. Je monte sur le tatami, je me mets en position de combat et enchaîne des mouvements dans l'air. De coups de poings au Tobi Mawashi Geri, un coup de pied circulaire sauté, j'exécute toutes les prises possibles. Je finis mon enchaînement par un coup droit, je suis complètement essoufflée.

- C'est très bien, déclare mon père.

- Je ne t'avais pas vu.

Il sourit puis s'approche de moi pendant que je me lève. Il m'envoie un coup de pied sans aucune force dans le ventre, il sort un livre et m'envoie un coup avec. Je reste sonnée et choquée.

- À quoi tu joues ? me plaigne-je en tenant mon nez qui vient de prendre un grand coup de bouquin.

- Barai !

J'intercepte de justesse sa jambe puis le livre. Je le pousse en arrière et il sourit d'un air fier qui me perturbe.

- Hara !

J'attrape son pied qui s'arrête à deux pauvres petits millimètres de mon estomac. Lorsque je relève les yeux vers ceux de mon père, il saute en l'air pour me mettre un coup grâce à sa deuxième jambe. Je m'étale sur le sol.

- Le regard Grace ! Je te l'ai déjà dit hier !

Agacée, je me lève rapidement en regardant mon père. Sans lui laisser le temps d'en dire plus, je tente de le frapper avec mon poing, il esquive mais je continue. Je feinte avec un coup de pied puis je recommence avec mes poings. Mon père en attrape un mais je me défends en me tournant pour le faire passer par dessus mon épaule. Je mets mon pied sur son poitrail en tenant sa main.

- Le regard papa, le regard, me moque-je.

- Bien, bien. Aide ton vieux père à se relever, fait-il en me tendant la main.

Je la prends sans hésiter mais il tire dessus pour me faire tomber, avant de monter sur mon ventre et d'élancer son poing. Je ferme les yeux, prête à recevoir le coup mais mon père s'arrête à un centimètre de mon nez.

- Ne fais confiance à personne.

Je soupire pendant qu'il se lève. Je l'imite et puis le regarde. Mon père me sourit en hochant la tête avant de me prendre dans ses bras.

- Tu vas gagner la compétition Grace. Tu as la grâce de Dieu avec toi.

Je souris en le serrant plus fort. Mon père est le meilleur sensei du monde.

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