Grace Lawrence, discrète et sans réel problème, finit par perdre pied. Elle se découvre aux yeux de tous, montrant qui elle est en dehors du lycée. Quand Tory la harcèle pour la énième fois, Grace la bat devant tout le lycée. Notamment devant Robby...
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Je regarde de partout autour de moi. Je ne vois rien, ni personne. Je n'ai aucune idée de la direction dans laquelle est parti mon père, c'est comme s'il s'était évaporé. Assez fou d'ailleurs.
Je regarde devant moi puis derrière moi. Si je tente de chemin inverse, je vais aller en direction de la voiture. Mon père n'est certainement pas là-bas. Je décide de poursuivre le chemin.
Je reste à l'affût du moindre bruit de la nature. J'ai bien assez peur qu'un animal divers m'attaque. Contre les humains j'ai mes chances mais un loup ou autre, pas vraiment.
Les feuilles s'agitent subitement sur ma droite, je sursaute mais décide de m'approcher par curiosité. Ça ne doit pas être si gros, seules les feuilles du bas du buisson ont bougé. Je déglutis et crie de stupeur en voyant un serpent.
Il se dresse sur lui-même en sortant sa langue. Je recule puis telle une véritable fillette, je m'en fuis en courant. Je ne regarde pas devant moi. Je regarde si le serpent me suit.
Au bout de cinq minutes de courses non-stop, je m'arrête à une intersection. Le chemin de terre se divise en trois autres poursuites, je frappe mon visage puis regarde autour de moi. Comment suis-je censée comprendre où aller ? Pourquoi cet exercice est censé m'aider ?
- Mais bordel, papa où es-tu ?! crie-je.
Mon cris de haine résonne dans toutes la forêt. Je fronce les sourcils puis recommence avec une simple onomatopée. Je n'ai donc pas rêvé. Si l'endroit résonne cela signifie que nous sommes soit dans un genre de cuve, soit qu'il n'y a rien autour de nous. En l'occurrence, j'ai une forêt épaisse qui chasse toute vision extérieure. Je suppose que la première option est préférable.
Je regarde mon téléphone mais je n'ai pas de réseau, impossible de regarder ma localisation. Je grogne en tapant du pied puis décide de me calmer. C'est vrai quoi ! mon père ne fait jamais rien par hasard. S'il m'a emmené ici c'est qu'il y a une raison et que je suis capable d'y arriver.
J'expire tout mon oxygène en fermant les yeux et tente de me calmer. Je joins mes deux mains inconsciemment en écartant tout légèrement les jambes. Je fais de petits jeux de respiration qui me calment, en revanche je ne sais pas comment je les connais. Néanmoins, ils sont bénéfiques alors je m'apaise.
Je regarde les trois chemins et mon regards se porte sur celui de droite. Une branche est brisée, c'est quitte ou double dans ce cas. Soit un animal est passé par ici, soit c'est mon père.
Je suis mon instinct et avance sur ce chemin. Je me préoccupe de moins en moins des bruits environnants, c'est comme si je m'y étais habituée. J'arrive à un croisement – encore.
Je soupire d'agacement tout en essayant de garder malgré moi, le contrôle. Je regarde les trois allées lorsque j'entends un bruit sourd à ma gauche. J'arme immédiatement mes poings et hausse les sourcils de surprise.
- Qu'est-ce que tu fais ? lui demande-je.
- C'est moi qui devrais te demander ça Karaté Queen ? s'indigne-t-il.
C'est impressionnant comme cette coïncidence m'aide mentalement. Je me sens moins seule dans ces bois, peut-être que mon père a eu un pressentiment ? Certainement.
- Tu vas où ? me demande Robby Duncan.
- Je... Je ne sais pas.
Il rit avec l'air de se foutre de moi tout en passant une main dans ses cheveux longs. Je déglutis.
- Et toi ?
- Je vais chez moi.
- Dans la forêt ? m'indigne à mon tour.
- C'est juste un point rapide pour aller chez...
Étonnamment, il suspend sa phrase pour finir par me dire qu'il était chez Tory. À vrai dire, je m'en fiche. Robby Duncan et moi ne sommes rien et je ne demande pas plus.
- Tu fais quoi ici ?
- Je cherche mon père.
Robby pouffe de rire, les bras croisés sur le torse. Il me demande pourquoi, ce que je ne comprends pas vraiment moi-même.
- Un exercice je suppose.
- Pour le karaté ?
Je hoche la tête en faisant une grimace et il sourit puis s'approche de moi.
- Tu veux que je t'aide ? Mais à une seule condition.
- Oublie. Je vais me débrouiller, clame-je en tentant de partir.
- Laisse-moi parler Karaté Queen, me coupe Robby en prenant mon bras.
Je me défais de son geste d'un petit mouvement d'épaule et il reprend ses distances.
- Samedi, on va au centre commercial.
- Pourquoi faire ?
- J'en sais rien. Pour traîner, tu ne sors jamais. Tu n'as aucun amis ici. Laisse-moi t'apprendre aussi.
Je réprime un sourire parce que malgré moi, je trouve ça gentil et mignon. Néanmoins, je le cache parfaitement. Quant à Robby, il sourit de son air tombeur.
- Alors je t'aide ? dit-il en écartant les bras.
Je pèse le pour et le contre puis malgré moi, je comprends rapidement que si je continue seule, je risque de me perdre. Comme Robby semble bien connaître les bois, j'accepte sa proposition ce qu'il semble apprécier.
