𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑𝟎

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第 𝟯𝟬 章

J'enfile rapidement mon gros pull noir, il est toujours rempli de tâches

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J'enfile rapidement mon gros pull noir, il est toujours rempli de tâches. Elles ne sont jamais parties, même avec une trentaine de lavages.

Je rejoins le garage et mets pleins de bombes dans mon sac à dos. J'en prends plusieurs noires, jaunes, rouges et blanches, ainsi que des bombes d'autres couleurs qui me serviront peut-être.

Je repars de chez moi avec la boule au ventre. Ça va fait plus d'un an, que je n'ai pas fait ça. Je ne sais plus vraiment comme ne pas me faire attraper, comment éviter les ennuis. C'est assez drôle d'ailleurs, j'ai encore plus d'adrénaline qu'avant.

Je réfléchis à un endroit où je vais pouvoir exercer mon art – ou ma dégradation si je rate ce dessin. J'opte pour une option qui risque de faire sourire les élèves de mon lycée. Free Saint.

Je traverse toute la ville avant d'atteindre mon lycée rival. Malgré la chaleur, je mets ma capuche et regarde l'heure. Je n'ai qu'une demie-heure pour dessiner puis me barrer. Heureusement, je sais déjà ce que je veux faire.

Je contourne le bâtiment et trouve un grand mur vide. Je laisse tomber mon sac et prends les bombes, que le travail commence. Je commence par le fond, des couleurs orangés, coupés de tâches blanches pour donner de la vie. Je dessine un demi-cercle noir qui vient briser cette harmonie de couleur. J'attrape la bombe blanche et repasse de loin sur le noir afin de légèrement l'estompé dans les autres couleurs. Je souris puis représente une femme entrain de sauté, un pied vers l'avant, tel un coup de pied de karaté. Peut-être bien que cette fille, c'est moi finalement.

Je souris en laissant tomber ma bombe au sol. Je n'ai pas perdue la main visiblement. C'est superbe et ça m'a fait du bien. Je récupère la bombe noire pour signer lorsque la sonnerie du lycée Free Saint sonne. Je sursaute en rangeant à la hâte mes bombes.

- Hé ! s'exclame une voix féminine.

Je m'interdis de perdre du temps à regarder mon interlocutrice. Je mets mon sac sur mon dos et m'enfuis en courant dans une direction que je ne connais pas.

La fille me demande une dizaine de fois de m'arrêter mais je ne l'écoute pas et continue ma course effrénée. Je repense à mon ami lorsqu'un grillage me barre la route, Timmy, un des casses-cous de Portland que je fréquentait, s'était fait choppé une fois parce qu'il n'avait pas réussi à sauter un grillage comme celui-ci.

J'agrippe le barrage métallique et saute comme je le peux. Malencontreusement, la main de ma suiveuse attrape ma cheville. Bordel ! Ce serait vraiment pathétique...

- Hé toi ! À quoi tu joues ?! Redescends !

Sans réfléchir, je me repousse en arrière tout en tenant du bout des bras le grillages, ce qui envoie mon talon dans son visage. Elle gémit et j'en profite pour m'évader. La rouquine voit mon visage alors comme au bon vieux temps, je lui fais une révérence et puis m'en vais en courant sous son regard ahuri.

Je coure jusqu'au centre ville où je viens finir ma course dans un petit parc. Je m'assois sur un banc puis prends mon téléphone. Nostalgique, je vais sur Internet et fais ce que je n'ai pas fait depuis mon départ. Je recherche mes amis.

Je trouve facilement Clélia, elle n'a pas changé de compte. Grâce à elle, je trouve Timmy et Antonin. J'ai plus de mal à trouver Oliver et Mariam alors je cherche sur les comptes de mes amis lorsque je vois une photo qui me fait sourire. Clélia a posté une photo de nous. Toute la bande au complet, j'étais sous les gros bras d'Oli et de Tony. Ces deux-là faisaient la pair. Je lis la description et au passage la date de publication :

« 19/08/20.
Aujourd'hui, nous ne sommes plus que trois mais au fond, nous resterons six. Certains peuvent avoir déménagé, d'autres sont partis en prison et d'autres ont complètement disparu mais sachez que nous resterons toujours lié. »

Je suppose qu'elle parle d'Oli et Mariam. Il est parti en prison ? Franchement, ce n'est pas étonnant venant d'Oliver. Son casier judiciaire est plus rempli que la prison elle-même. Et pour Mariam, je ne sais pas... Elle est importante à mes yeux, le fait qu'elle est disparue est étrange mais je ne peux débarquer dans la vie de mes anciens amis comme ça. Je les ai lâchement rayé de ma vie sans aucun scrupule. Je ne peux m'en prendre qu'à moi.

Néanmoins, je décide d'envoyer un signe. Je prends en photo six bombes de couleurs différentes et écrit :

« Même si le temps se fait long. J'ai le regret de vous annoncer que je suis encore loin. Peut-être un jour tout reviendra, peut-être un jour je reviendrai. »

J'ai de léger doute sur mes actions mais tant pis. Je range mon téléphone puis décide de rentrer. Il se fait tard et autant ne pas retourner en cours du tout. Mes parents vont commencé à s'y habituer je pense...

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