I can't forget you • Chanbaek 찬백 •

26.

Le retour à l'université a été bien plus compliqué que ce que je m'imaginais. À part le matin où j'ai pu croiser Sehun et Kyungsoo, j'ai été « seul » tout le reste de la journée. Leurs horaires ne sont pas compatibles aux miens et nous n'avons pas d'intercours ni de pauses en même temps. Ça ne présage rien de bon.

À peine arrivé, je sens le regard des gens me peser. J'entends des rires, on me pointe parfois du doigt ou chuchote en me regardant. J'entends des insultes, des « ce n'est pas la pute de la vidéo ? », « eh c'est le pd ! », entre autres. J'en reçois tellement et malgré que je tente d'y faire abstraction, mon cerveau mémorise chacun d'eux et se gravent dans ma conscience. Les mots se répètent en boucle dans mon esprit, me blessant toujours un peu plus.

Entre-temps, je me suis teint les cheveux en bruns. J'ai pensé naïvement que changer cette couleur voyante me ferait moins remarquer, me rendrait moins visible, mais rien n'a changé. D'ailleurs, j'ai vu la confusion sur le visage de Chanyeol. Cela semble être un détail pourtant anodin, mais lui tout comme moi savions que nous adorions cette coloration et je savais que Chanyeol trouvait que c'était la couleur qui m'allait le mieux. Aussi bête que ça puisse paraître, ce petit détail semblant insignifiant n'a fait que détériorer d'autant plus nos humeurs. Je faisais ça dans une tentative désespérée de m'en ramasser moins la gueule, tandis que ça ne faisait que renforcer les doutes de Chanyeol qui s'avéraient réels. Quelque chose se passe bien, mais je n'ai toujours aucun moyen de lui dire. Je ne peux pas...

La première journée s'est passée de la sorte mais les autres étaient pires.

Ils ne s'en tiennent plus juste aux paroles. Maintenant, j'ai droit à des bousculades, des vols dans mes affaires. On me pousse dans les couloirs ou je sens parfois des mains effleurer mon postérieur.

Je n'arrive même pas à me défendre seul. Dans ma tête un seul et unique prénom se répète. Je l'implore de m'aider dans mon esprit et pourtant, dans la réalité, je le repousse...

Les jours passent et la situation s'empire. De plus en plus de gens viennent me casser les couilles. De plus en plus de gens reçoivent cette vidéo.

Chanyeol semble de plus en plus mal en point. Ça fait plus d'une semaine que je ne l'ai plus vu sourire. Et tout est de ma faute.

Aujourd'hui, ces enculés ont été encore plus loin. Ils sont passés au stade supérieur. Ce ne sont plus juste des paroles ou des bousculades, aujourd'hui j'ai eu affaire à des coups.

Lors d'un intercours, j'ai voulu me rendre dans les sanitaires, les pensant vide, pour me permettre de souffler un peu et de me rafraîchir. Quelle idée de merde j'ai eu.

Elles étaient bien vides, au début.

Mais des gens m'ont suivi et je me suis retrouvé plaqué contre le mur. Tandis que deux d'entre eux me tenaient les bras fermement, un troisième s'affairait à me relever le pull. Je tentais de me débattre mais à trois contre un, je ne fais pas le poids. De plus que ma maladie m'a considérablement affaibli ces derniers jours.

Le pull relevé et retenu en l'air par l'une des mains qui me retient le bras, le troisième se met à faire des commentaires déplacés sur mon corps, sur mes hanches arrondies, les comparants aux traits féminins. C'est un de mes traits physiques que Chanyeol aime le plus. Et que cet enculé ose poser la main dessus me donne envie de vomir.

D'un geste agressif, ne trouvant que ça pour me défendre, je crache au visage de celui qui a osé poser sa main sur moi. Je sais que je vais le regretter mais je ne veux pas me laisser faire.

Celui-ci me regarde d'un air malsain avant de me donner des coups de poing dans l'estomac. Des flashs de ce que m'a fait vivre Luhan me remontent et je me retiens de vomir. Les coups continuent, frappant mon corps à différents endroits, tandis que je ne peux toujours pas bouger. Ils sont tellement lâches. Tellement lâches de se mettre à plusieurs contre un, sans lui donner l'occasion de se défendre. C'est tellement plus facile, n'est-ce pas ? Tout ça pour rien au final. Dans le fond, je n'ai rien demandé. Tout est à cause de cette grosse folle.