Il pouvait décider de devenir la personne dont lui-même aurait eu besoin étant petit.
Merle/OC, hurt/confort, Saison 3. Une histoire à propos de dépression, de traumatismes, de résilience, de confiance, d'attachement, de maladresse, de reconstructio...
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Tout ça, se disait Merle alors qu'il se tenait là, debout comme un con au milieu de cette forêt, c'était la somme totale de l'addition de toutes ses mauvaises décisions. Empilées en une montagne de bêtise, d'arrogance et d'excès de confiance en soi.
Michonne, le regard plus menaçant que jamais, pointait vers lui la lame qui venait de tailler Martinez avec à peu près autant de facilité qu'une part de quiche, et Merle n'avait plus d'arme et surtout, plus de temps pour ces conneries. N'empêche qu'il se questionnait, sans pouvoir s'en empêcher. A quel moment il avait pu autant merder, au point d'en arriver là ? Les mauvaises décisions, il les empilait tellement depuis quelque temps qu'il en était à se demander si la principale erreur, au fond, n'avait pas été sa venue au monde, évènement tragique et malvenu duquel avaient découlé toutes les calamités.
Calamités telles que la perte de sa main et de son frère, sa transformation progressive en assassin mercenaire sans aucune morale, tous les compromis et les mensonges minables qu'il avait choisi de faire, et la déception et la mise en danger qui étaient en train d'en résulter pour Hazel, la seule dans tout Woodbury à être à cent pour cent innocente de tout ce qui s'y tramait. Sans parler du fait d'en être arrivé au point d'être passé à un cheveu d'être buté par un de ses propres hommes, et de se retrouver du mauvais côté du sabre d'une foutue guerrière samouraï bien trop terrible pour que qui que ce soit commette l'erreur magistrale de s'en faire une ennemie.
Ah oui, et la femme qu'il aimait se tordait de douleur par terre, le genou en purée, précisément le jour où elle s'était rêvée libre d'aller où elle voulait.
Encore une qu'il n'avait pas été foutu de protéger correctement, et qui se vidait de son sang sous ses yeux.
On pouvait vraiment dire que la merde avait tapé dans le ventilateur.
Heureusement, Merle était le genre de type dont l'intelligence semblait se trouver à peu près partout sauf dans la tête, parce qu'une fois de plus, son corps se décida à bouger tout seul avant que son cerveau termine de faire l'état des lieux. Sans attendre que voir si Michonne allait effectivement l'ajouter à son plateau de sushis spécial mecs de Woodbury, il se laissa tomber à côté de Rose pour s'occuper d'elle, parce que, niveau saignement, ça urgeait. Ça urgeait carrément.
Ce timbré de Martinez lui avait tiré une cartouche de chasse en plein dans l'articulation. Concrètement, sa jambe, elle avait désormais un trou au milieu, là où l'anatomie humaine prévoyait un genou. Les os avaient littéralement éclaté, la cartouche à l'impact avait semé d'innombrables minuscules billes de plomb qui avaient haché chairs et ligaments dans un carnage sanglant.
Rose avait cessé momentanément de hurler, parce que son propre hurlement avait fini par lui couper le souffle, et elle ne parvenait plus à le reprendre. Merle essaya de la maintenir, mais elle se débattit et tenta de ramper dans un mouvement de quasi panique. Il comprit ce qu'elle ressentait, ce qu'elle tentait de faire. La douleur était tellement insupportable, tellement abrutissante, qu'elle essayait de partir de son propre genou. Il avait vécu ça, avec l'extrémité de son bras. Cette urgence de se fuir soi-même, tellement une partie de soi était soudain devenue inhabitable. Rose s'efforçait pitoyablement de s'éloigner de la douleur, sauvagement, instinctivement, comme un renard qui voudrait courir pour échapper à sa queue enflammée. Mais le genou explosé, fourbe, la suivait.