41. Merci pour la cigarette.

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« Faut qu'je trouve des clopes. C'est mon dernier paquet.
- Sérieux ? T'en as récupéré deux cartouches complètes l'autre fois. Combien t'en fume par jour ? »

Merle balaya la question d'un geste. Puis, comme pour provoquer son partenaire, il sortit une cigarette dudit paquet, et l'alluma.

« Fumer en bagnole, c'est vraiment un truc de gros emmerdeur, ronchonna Martinez.
- C'est ma voiture, j'te rappelle.
- Ouvre la fenêtre, au moins ! »

Merle s'exécuta de mauvaise grâce.
Lui et Martinez étaient sortis pour la journée, explorer un recoin de la carte encore inconnu dans le rayon le plus proche de la ville — celui délimité par le fait de pouvoir effectuer l'aller-retour avant la nuit. Il restait encore pas mal d'endroits pourtant proches de Woodbury, qui n'avaient encore jamais été visités.
Les deux explorateurs rentraient ce jour-là plutôt satisfaits, ils avaient eu l'occasion d'ajouter à leur carte plusieurs lieux intéressants où prévoir de revenir par la suite.

« La pauvre Haze, dire que tu l'enfumes comme ça tous les jours. Le tabagisme passif, t'as jamais entendu parler ?
- Je l'ai surtout jamais entendue se plaindre, rétorqua Merle.
- Évidemment qu'non, tu pourrais taper de la coke directement sur sa table de nuit, qu'elle oserait rien te dire, tellement elle est gentille, la p'tite. Et toi, t'en profites comme un rat.
- Oh ça va, hein, j'étais là l'premier, si on peut même plus fumer chez soi... »

Martinez freina d'un coup, alors qu'un homme jaillissait sur la route, en pleine course.

« Ben v 'là aut'chose », lâcha Merle.

L'homme, qui venait seulement d'apercevoir la voiture, lança à ses deux occupants un regard ahuri. Avant de se mettre à hurler et agiter les bras. Ils comprirent rapidement pourquoi : un troupeau de morts clopinaient à la suite du bonhomme.

« On fait quoi ? questionna l'hispanique. On l'prend ? »
Les risques pour eux étaient quasiment nuls, estima Merle rapidement.
« Ouep. »

Un claquement de portière et un coup d'accélérateur plus tard, la voiture semait ses poursuivants, et le nouvel arrivant, hors d'haleine et encore tout à fait hébété, se retournait sur la banquette arrière pour voir les morts disparaitre au tournant.

« Et ben, en voilà un mec chanceux, commenta Merle avec amusement.
- Merci », souffla le type, un blond d'une trentaine d'années, au visage mangé par une barbe épaisse par le bas, et par une casquette de baseball par le haut.
Il n'avait rien d'autre sur lui qu'un revolver, qu'il portait à la ceinture.
« Qu'est-ce que vous foutez là tout seul ? » demanda Caesar.

L'homme leur lança un regard complexe. Celui de quelqu'un qui hésite à avouer quelque chose, ne sachant pas quelles conséquences pourraient en découler.
Il finit pourtant par répondre :
« Je suis pas tout seul. »

.

.

Même avant la fin du monde, la maison avait dû être minable à habiter. C'était ce genre de boite low-cost dont on ne pouvait pas dire qu'on l'avait construite. On l'avait montée, en assemblant quelques murs aussi fins et pas dignes de confiance que le compte en banque de leurs futurs locataires, et un toit par dessus. Les Playmobils habitaient des baraques plus bandantes que ça.

La timidité des cimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant