Il pouvait décider de devenir la personne dont lui-même aurait eu besoin étant petit.
Merle/OC, hurt/confort, Saison 3. Une histoire à propos de dépression, de traumatismes, de résilience, de confiance, d'attachement, de maladresse, de reconstructio...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Il avait plu toute la journée, et Hazel se doutait bien que Merle, qui était parti le matin-même en mission à l'extérieur, reviendrait trempé le soir. Il en avait même plaisanté au petit-déjeuner. « J'ai qu'une main, alors c'est soit l'flingue, soit l'parapluie. Le flingue est pas très efficace contre la pluie, mais le parapluie, c'est pas top contre les morfales. Il se trouve que je préfère être humide que mort. »
Mais lorsqu'elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer, et qu'elle déboula dans le couloir pour l'accueillir, comme elle faisait à chaque fois, Hazel fit face à un Merle pas uniquement trempé, mais surtout repeint en rouge sombre des pieds à la tête, jusque sur la figure, et elle poussa un cri de saisissement.
« Je vais bien, annonça-t-il immédiatement. - C'est du... ? - Ouais, du sang, mais moi j'suis blessé nulle part. »
Il alla illico à la salle de bain, où il se débarrassa de ses affaires directement dans la baignoire. Tout était couvert de sang et de crasse, il vida ses poches, son revolver — dont il s'était servi comme d'une matraque une fois les munitions épuisées — était encrassé de sang coagulé, de bouts de chair et de peau, de cheveux, son couteau de chasse ne valait pas mieux, le pire était sa prothèse-baïonnette, qu'il retira et laissa tomber parmi le reste. Il ôta directement le haut de ses habits, tout aussi répugnants, et les bazarda en boule à la suite.
Le regard d'Hazel, qui l'avait suivi, allait de lui à la baignoire, et il comprit, sans avoir eu besoin de se croiser dans le miroir, qu'il ne devait pas être rassurant à voir. « On s'est retrouvé encerclés, y en a qui sont arrivés d'tous les côtés. Coup de malchance, ça arrive. Ils étaient bien cinq fois plus nombreux qu'nous, on a pas eu le choix, il a fallu tous se les faire. »
Il passa sa main dans ses cheveux et sentit des trucs poisseux parmi les mèches collées entre elles. Il eut la tentation de se tourner vers la glace sur le mur opposé, et suspendit le geste. Il n'avait pas la moindre envie de croiser son propre regard. Pas ce soir-là.
« J'ai perdu deux gars », lâcha-t-il.
Elle nota l'usage du je. Pas « on » a perdu deux gars, mais « j'ai ».
« Tu dis ça comme si c'était ta faute, souffla-t-elle, mais c'est pas ta faute. - C'est moi qui donne les ordres, c'est moi qui supervise les missions, c'est moi qui suis responsable. Ma faute, ou ma responsabilité, ça revient au même, ils sont morts et j'ai dû leur coller une balle pour pas qu'ils reviennent. C'est ça d'être le chef. »
Il leva la jambe, posant sa chaussure sur le rebord de la baignoire, entreprenant de la délacer.
« On a passé la journée dans la boue et la pluie, mes godasses étaient trempées dès c'matin, j'suis mort de froid », avoua-t-il.
Même avec sa piètre vue, Hazel pouvait déchiffrer à quel point il était exténué.
« Lave juste toi, d'accord ? Pousse les trucs au fond, prend une longue douche bien chaude, moi je nettoierai tout le reste. - T'es sûre ? - Oui oui, t'occupes pas de tout ça. »