Hazel se réveilla par morceaux ce matin-là. Ses oreilles avant le reste, identifièrent de la musique en provenance du salon, étouffée par l'épaisseur du mur.
Alors que le reste de son corps revenait du sommeil, qu'elle se mettait graduellement à sentir ses membre, ses yeux qu'elle avait soudain envie de frotter, et sa bouche qui bâilla, elle se retourna dans son lit, se roulant en boule dans la grosse couette délicieusement chaude. Elle se replia, sa tête disparaissant sous la couverture, en boule au centre du lit, le nez entre ses genoux.
Elle aimait bien cette sensation, s'enrouler, se faire petite et serrée sur elle-même. Disparaitre, concentrer la chaleur. C'était aussi ce qu'elle faisait dans la baignoire, s'efforçant de ne pas laisser sa peau affleurer au dessus de la surface de l'eau. Être dans un cocon.
Elle goûta cette sensation une glorieuse minute, puis son estomac et sa vessie se réveillèrent à leur tour, se rappelant à son bon souvenir.Alors qu'elle s'extrayait à contre-coeur de sa caverne, elle se dit, dans un de ces accès de paisible mélancolie qui la prenaient souvent, que ce serait mieux, peut-être, des fois, de n'avoir plus de corps du tout.
Quel calme et comblé fantôme elle serait alors.Elle sourit un peu en entrant dans le salon, silencieuse comme à son habitude, en se rendant compte que Merle, qui ne l'avait pas entendue arriver, sifflotait par dessus sa musique. Il connaissait l'air par coeur.
Il était de toute évidence concentré sur la table basse, qu'il avait, pour une fois, entièrement débarrassée du bazar empilé, pour le remplacer par un travail manuel qu'elle ne parvenait pas, de loin, à identifier..
Il finit par relever la tête et lui souhaiter le bonjour, auquel elle répondit par un petit coucou de la main.Elle prit le temps de passer à la salle de bains, et de rester ensuite un moment dans la cuisine, mangeant un bol de céréales, seule. Elle n'avait pas envie d'aller au salon avec Merle tout de suite, pas envie de parler, de socialiser. Elle voulait d'abord du calme.
Elle avait mal dormi. Elle avait encore rêvé..
.
Elle finit par paraitre au salon, habillée, lavée, et d'humeur moins mélancolique.
« Mieux réveillée ? » plaisanta Merle.
Il était encore occupé à son mystérieux bricolage.
« Qu'est-ce que tu fais ?
- Je m'auto-rafistole.
- Oh, c'est ton bras, j'avais pas vu. »Il baissa les yeux sur la prothèse partiellement démontée sur la table.
« Ouais, je commençais à avoir du jeu dans la lame, j'essaie d'améliorer la fixation.
- Tu veux que je t'aide ?
- Bonne idée, tu peux venir donner un coup d'main, ce sera pas d'trop. »Hazel s'avança, ravie, mais elle ne vit pas la caisse à outils ouverte posée sur le tapis, ce dont Merle s'aperçut soudain.
« Hey, fais gaffe, y a... »
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La timidité des cimes
FanfictionIl pouvait décider de devenir la personne dont lui-même aurait eu besoin étant petit. Merle/OC, hurt/confort, Saison 3. Une histoire à propos de dépression, de traumatismes, de résilience, de confiance, d'attachement, de maladresse, de reconstructio...