67. La prochaine personne qu'il va me demander de faire disparaitre, c'est toi.

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Rose avait couru tout le long de la rue, depuis chez elle jusqu'à l'infirmerie

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Rose avait couru tout le long de la rue, depuis chez elle jusqu'à l'infirmerie. Réveillée en pleine nuit par des coups tambourinants à sa porte, elle n'avait même pas pris le temps de s'habiller, enfilant uniquement sa blouse par dessus son pyjama.
Essoufflée, elle entra dans son cabinet, où se trouvaient déjà Merle et Martinez.

« Où il est ?
- On l'a mis à côté. »

Dans la pièce voisine, celle avec la table surmontée d'un tapis en mousse, qui faisait office de salle de consultation et d'opération, le blessé grave était allongé, encore accompagné des deux hommes qui l'avaient porté.
Le type, un des membres de leur équipe, était encore à demi conscient. Tout l'avant de son teeshirt était repeint de sang.
Il avait été blessé à l'épaule, dangereusement près du cou. Mais on lui avait mis une compresse, solidement arrimée, qui était parvenue à stopper l'hémorragie. C'était une large entaille, constata Rose en soulevant le pansement, et elle avait pissé le sang, étant dans une zone aux veines nombreuses et très irriguées.

Elle renvoya les deux touristes et se mit au travail immédiatement, prenant les constantes de son patient. La porte, qui venait juste de se refermer, s'ouvrit à nouveau.

« Il est encore vivant ? demanda dans son dos la voix de Merle.
- C'est bon, il est stable. »

En se retournant, elle remarqua seulement alors qu'il avait les bras couverts de sang, et sa main rougie. Rose devina qu'une fois de plus, c'était à son sang-froid et sa réactivité que l'homme devait de ne pas s'être vidé de son sang.
Elle se permit de laisser son blessé un moment, le temps de retourner chercher du matériel à côté. Il allait avoir besoin d'une transfusion sanguine, il fallait qu'elle vérifie son groupe sanguin dans son dossier.

« Faudrait vraiment que je te forme aux premiers secours, t'as déjà de sacrées bonnes bases, et l'esprit pratique », lui lança-t-elle alors qu'il la suivait hors de la pièce.

Dans le cabinet, Martinez et les deux autres était encore en train d'attendre, les bras ballants, comme des gosses.

« T'as des prédispositions pour la médecine d'urgence », ajouta-t-elle.

Mais elle vit alors que personne ne souriait. Personne ne semblait soulagé que l'homme soit à l'infirmerie. Merle, il avait la tête de quelqu'un qui venait de ramener un cadavre.
Et alors, elle comprit, sans qu'on ait besoin de le lui dire.

« Qu'est-ce qui s'est passé ?
- On a merdé », lâcha Merle.

Il avait son expression des très, très mauvais jours. Martinez se chargea de l'explication à sa place.

« C'était un accident. On était en train de rapporter des rôdeurs pour l'arène. Sammy a fait un faux-mouvement, il a trébuché, le mort est tombé sur lui. Au début on a rigolé, et puis après, on a vu tout le sang... »

L'hispanique était embarrassé au dernier degré, et il y avait de quoi. Son amie le fixait avec une expression horrifiée.

« Comment ça a pu arriver ? s'écria-t-elle. Comment vous avez pu laisser ça arriver ?
- On pensait qu'on lui avait bien arraché toutes les dents. On a vérifié, mais le mort avait la bouche pleine de sang, alors on n'a pas bien vu. »

La timidité des cimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant