51. Super, Kevin, ma journée est juste de plus en plus formidable.

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DISCLAIMER

Salut, me revoilà. Pour fêter ça, ce chapitre est extraordinairement long (les prochains seront de taille normale), mais je tiens à vous prévenir, il y a de gros trigger warnings dedans (traumas, viol, gore). Je sais que si vous avez lu jusqu'ici c'est que vous êtes capables d'aborder ce genre de thèmes, mais ce chapitre est vraiment intense, et IRL, on traverse des moments qui ne sont pas super pour notre santé mentale, donc c'est le moment de prendre extra soin les uns des autres, vous pensez pas ?
Voilà, donc, vous êtes au courant : c'est un chapitre déprimant.

 Je sais que si vous avez lu jusqu'ici c'est que vous êtes capables d'aborder ce genre de thèmes, mais ce chapitre est vraiment intense, et IRL, on traverse des moments qui ne sont pas super pour notre santé mentale, donc c'est le moment de prendr...

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Il ne cessait pas de pleuvoir depuis une heure.
Les averses intermittentes du matin, entrecoupées d'éclaircies, parfois même de vraie lumière lorsque les nuages se déchiraient brusquement pour laisser apparaitre une bribe de ciel bleu loin derrière, s'étaient transformées en un vrai temps de chien, gris, désespérant.
Aucun rayon de soleil ne venait plus allumer un bref et somptueux incendie de couleur dans les feuilles des arbres aux nuances d'automne. A la place, les branche éteintes, mornes, agitées, semblaient générer elles-mêmes le vent glacial qui soufflait en rafales, poussant la pluie par paquets qui s'abattaient latéralement, rendant dérisoire la moindre tentative de rester au sec.

Mouillé, Merle l'était jusque dans ses godasses, et l'eau lui coulait même à l'intérieur de sa prothèse sous le blouson, en rigole le long de son bras, depuis le cou.
Péniblement, un pas après l'autre, il détachait ses semelles de la boue du sentier. Dans son dos, le sac et le fusil en bandoulière pesaient comme ils savaient si bien le faire.

Il finit enfin par atteindre la route. Sentir l'asphalte ferme sous ses pieds constitua un minuscule soulagement. Mais voir plusieurs silhouettes titubantes s'avancer dans sa direction, à travers le rideau de pluie, ajouta à sa mauvaise humeur.

Mâchoire pendante et scalp à demi arraché, la première se porta en avant. L'arc de cercle de la lame de baïonnette brisa son élan. La tête était tellement abimée, fracturée et déjà en décomposition qu'elle éclata sous la semelle lorsqu'il asséna sa ranger rageusement dessus. Comme un fruit pourri, projetant du jus brun et des morceaux qui faisaient presque penser à des pépins gonflés, difformes.
Merle poussa un chuintement de dégoût. L'odeur avait explosé en même temps que le reste. Et il en avait désormais sur le pantalon.

« Bien joué, espèce de connard... »

Les prochains spectres trainards étaient encore loin. Il se remit en marche dans la bonne direction, en laissant certains derrière lui, s'avançant vers d'autres, sans hâte. Il finirait par les croiser de toute façon.

« Vous pressez pas, marmonna-t-il, j'ai toute la journée. »

Il sentit un peu de résistance jouer dans la corde qu'il tenait, et il tira dessus d'un coup sec, caractériel.

« Et toi, bordel de merde, avance un peu, là ! » jeta-t-il par dessus son épaule.

Derrière lui, le petit garçon au regard vide, trainé au bout de la corde attachée à son cou, sifflait et crachait vaguement, continuant à bavouiller le sang noir et gluant hors de sa bouche aux dents arrachées un peu plus tôt dans la journée.

La timidité des cimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant