55. C'est à moi.

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La production d'énergie à Woodbury ne répondait pas suffisamment à la demande, en ce début d'hiver

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La production d'énergie à Woodbury ne répondait pas suffisamment à la demande, en ce début d'hiver. A tel point que la ville avait subi plusieurs pannes de courant suite à des pics de consommation. Il avait fallu mettre en place un système de restrictions, le temps que le problème soit résolu.
Ainsi, la laverie avait dû appliquer de nouvelles règles, il y avait désormais un quota de quantité de vêtements à laver à ne pas dépasser pour chaque habitant selon sa catégorie. Bien sûr, les gardes comme Merle, qui passaient beaucoup de temps dehors et se salissaient énormément, avaient le droit à davantage que les personnes qui ne travaillaient pas. Les simples civils ne pouvaient désormais plus utiliser de frigo, de four micro-ondes ou d'appareils électro-ménager chez eux. De même, l'utilisation de l'eau chaude avait été limitée. Blake avait fait un discours appelant à la responsabilisation de ses concitoyens et à un effort collectif pour mettre en place des habitudes de consommation moins gourmandes en énergie, à travers des petits gestes : limiter les douches, éteindre les lumières, éviter les appareils électrique...

Merle avait accueilli cette nouvelle avec un mépris souverain. Il avait expliqué à Hazel qu'à eux seuls, les spots lumineux ultra puissants qui éclairaient l'arène lors des combats, consommaient davantage de courant pour éclairer une heure de spectacle, que Meg et elle en une journée à la laverie avec toutes les machines en marche. Mais le Gouverneur préférait évidemment rogner sur le confort des habitants en faisant appel à leur esprit de sacrifice et de solidarité, plutôt que risquer de perdre la popularité que lui apportait un divertissement aussi spectaculaire que les combats d'arène.
Fâché de voir leur dirigeant opter pour une telle démagogie, Merle avait déclaré à Hazel qu'elle pouvait continuer à prendre autant de bains qu'elle voulait, qu'il avait bien suffisamment payé de son sang et sa sueur pour ça, et qu'il était hors de question qu'elle se prive de quoi que ce soit, autrement, à quoi bon tous les sacrifices et les efforts que lui faisait ? Ainsi, les bains étaient devenu son petit plaisir coupable et secret.

Néanmoins, hiver ou pas, effort collectif ou pas, il fallait augmenter la capacité de production en électricité, car la population grandissait.
D'une cinquantaine d'habitants à l'arrivée d'Hazel, dramatiquement réduit à trente-cinq lors de l'attaque des morts-vivants dans la ville, la population de Woodbury dépassait désormais les soixante survivants. La milice se composait maintenant d'une bonne vingtaine de soldats, ce qui permettait enfin à Merle de ne plus avoir à faire des calculs d'apothicaire ni de compromis sur les temps de repos et de sommeil au moment de faire les planning de tours de garde et des missions.
Malheureusement, lui-même avait toujours autant de boulot à abattre. Il aurait aimé pouvoir diminuer sa charge de travail en déléguant davantage, mais le Gouverneur le lui interdisait. Blake cherchait à cloisonner au maximum les citoyens entre eux, à ce que les informations sensibles circulent le moins possible, et à limiter les postes à responsabilité. En matière de sécurité et d'opérations à l'extérieur, il ne voulait faire confiance qu'à Merle, et personne d'autre. C'était une résolution aussi flatteuse qu'étouffante. Désormais, la moindre tâche en rapport avec une sortie, des armes ou des morts ambulants, ne pouvait se faire sans lui.
Merle, qui se refusait à rogner sur son temps libre avec Hazel, préférait rogner plutôt sur son temps de sommeil. Ses hommes ne l'avait jamais autant vu dormir en voiture durant les trajets des missions.

La timidité des cimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant